« Aujourd’hui, c’est le bon Dieu qui nous a sauvés », a déclaré Florian Thauvin à la fin du match remporté une nouvelle fois sur le fil par les Marseillais durant les arrêts de jeu. En réalité, le bon Dieu invoqué par Thauvin a un nom : il s’appelle Pol Lirola, auteur de deux buts magnifiques et d’un excellent match, au cours duquel son entente parfaite avec Thauvin a permis aux Olympiens de s’en sortir.
En vérité, il y eut deux matches en un. Celui de la première période, où l’OM a affiché un visage cauchemardesque avec une défense à trois assez fébrile, un milieu à cinq brouillon, une attaque stérile avec Thauvin exilé à l’aile gauche et Milic sans le moindre centre à se mettre sous la dent. Résultat : les faibles Lorientais se sont enhardis et ils ont ouvert le score grâce à leur attaquant nigérian Moffi qui a plongé dans le dos de Balerdi pour venir dribbler Mandanda avant de glisser le ballon au fond des filets. Là on se dit : mauvaise limonade. Sampaoli, le péripatéticien qui réfléchit en marchant de long en large les bras croisés, va heureusement avoir une inspiration lumineuse.
1 à 0 pour Lorient à la mi-temps. Dans le stade, l’ambiance ressemble à celle de Louis II à Monaco. Silence et calme plat. L’entraineur olympien va chambouler son dispositif en seconde période. Il fait sortir Perrin et rentrer Luis Henriqué, il décale Kamara en défenseur latéral, et replace Thauvin à l’aile droite, sa place de prédilection. Le match change aussitôt d’aspect : l’OM domine outrageusement les Merlus, qui semblent aller à la pêche sans palangres et sans lamparos. Ils sont à la rue.
Dimitri Payet, lourdaud et emprunté en première mi-temps, va égaliser d’une volée en mouvement imparable sur une remise de la tête de Milic. Une pure merveille : 1 but partout. Puis quelques instants plus tard, Thauvin fait une passe dans la course de Lirola en pleine surface et l’Espagnol trompe le gardien Lorientais d’un plat du pied droit. 2 à 1 pour l’OM. On attend un déluge de buts, un massacre à la tronçonneuse.
Erreur. C’est Lorient qui va égaliser, à la surprise générale, grâce à leur avant-centre très mobile Moffi qui trompe Mandanda d’un bel intérieur du gauche en pleine lucarne.
On se dirige vers la fin du match en rageant de perdre encore deux points face à une équipe digne de la Ligue 2. Lirola récupère un ballon cafouillé par Payet et il tente sa chance du pied droit : son tir croisé à ras de terre au ras du poteau ne laisse aucune chance à Dreyer, le gardien adverse.
Belle victoire de l’OM donc, au finish. A Montpellier, Laborde avait égalisé dans les dernières secondes. Cette fois c’est l’inverse. La chance tourne en football…et l’OM peut toujours rêver de la 5eme place européenne !
José D’Arrigo