Jean-Louis Gasset n’a jamais été un homme de lumière tapageuse. Il était de ceux que l’on remarque moins, mais dont l’absence laisse un vide immense. Atypique dans un monde souvent bruyant, il avançait à contre-courant, avec la constance tranquille de ceux qui savent où ils vont sans jamais avoir besoin de le proclamer.
Milieu de terrain travailleur devenu entraîneur de l’ombre puis homme de missions délicates, Jean-Louis Gasset incarnait une autre idée du football : celle de la fidélité, de la patience et du sens collectif. Il préférait les fondations solides aux coups d’éclat, la transmission au vedettariat, l’humain au discours creux. Longtemps adjoint, il fut pourtant l’architecte discret de nombreux succès, respecté par les joueurs comme par ses pairs pour sa droiture et sa lucidité.
Son parcours, fait de retours, de défis acceptés là où peu osaient s’aventurer, témoigne d’un caractère singulier : humble mais déterminé, réservé mais profondément engagé. Il n’a jamais cherché à être une icône ; il est devenu une référence. Une figure rassurante, capable de redresser des équipes, d’apaiser des vestiaires, de donner du sens dans les moments de doute.
Jean-Louis Gasset laisse l’image d’un homme fidèle à ses valeurs, amoureux du jeu, et profondément loyal à ses clubs, notamment Montpellier, fil rouge d’une vie consacrée au football. Son héritage ne se mesure pas seulement en victoires ou en classements, mais dans le respect unanime qu’il inspire et dans la trace humaine qu’il laisse derrière lui. Personne n’oubliera la tâche qui fût la sienne à Marseille lorsqu’il s’est consacré pour quelques mois au chevet de l’OM. Marseille s’en rappelle avec le respect qu’on doit au besogneux.
Un homme à part s’en est allé. Discrètement. Comme il a vécu. Merci Jean Louis.
Philippe Arcamone