
La région a lancé une opération d’intérêt régional (OIR) sur la défense et la sécurité. L’idée est de se préparer aux enjeux et défis qui attendent le territoire, et plus largement la France.
Alors que le gouvernement vient de rallonger l’enveloppe du ministère des Armées, la région PACA a décidé de renforcer l’accompagnement des acteurs de la défense.
La mise en place d’une Opération d’Intérêt Régional, en partenariat avec le ministère des Armées, a été actée cette semaine à Marseille par le président de la région Renaud Muselier, en présence du général de corps d’armée Yves Métayer, commandant la zone Terre Sud et du vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, commandant de la zone maritime Méditerranée.

Entourés des principaux acteurs militaires, institutionnels et industriels du secteur, ils ont débattu des enjeux et besoins présents et futurs. « Cette OIR sert avant tout à structurer et à mettre autour de la table les forces armées, les industriels, les PME, les chercheurs, les universités, les centres de formation et les collectivités pour faire émerger des projets utiles aux armées et créateurs de valeur sur le territoire » a indiqué le président Muselier, précisant qu’une cinquantaine de projets sont déjà identifiés. L’objectif est de mobiliser 500 millions d’euros avec les outils et les partenaires existants, mais surtout grâce à un partenariat inédit avec la Banque européenne d’investissement et un guichet unique pour simplifier les démarches.
Faire émerger des projets structurants
Le secteur, piloté par le ministère des Armées et la DGA, compte dans la région de nombreux acteurs industriels majeurs et ultraspécialisés, Naval Group, la CNIM, Thales, STMicroelectronics, Airbus… ainsi que plus de 4 000 sous-traitants.
C’est la zone qui rassemble la plus grande part de militaires tricolores (13 % des effectifs nationaux), avec la première base navale d’Europe à Toulon et ses quelque 20 000 civils et militaires, le plus grand camp d’entrainement militaire d’Europe à Canjuers, mais aussitrois bases aériennes, deux hôpitaux militaires, un centre de recherches dédié aux questions géopolitiques et stratégiques(FMES), huit centres d’essais et 12 laboratoires de recherche dédiés à l’innovation de défense, trois pôles de compétitivité. C’est un écosystème majeur de défense, ce qui explique que la région affirme aujourd’hui sa position et son rôle stratégique : « Avec cet OIR Défense Sécurité, la région ne change pas de cap, elle accélère. Elle met de la méthode, des moyens, de la clarté politique au service de la défense nationale, au service de la sécurité des Français », a précisé le président Muselier.
Innover toujours plus
Début juillet, à l’occasion des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, une convention de partenariat a été signée par Renaud Muselier et Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées, dans la continuité du Plan régional « SUD Défense », créé en juin.
Mardi, le général Yves Métayer a rappelé que l’objectif était « de tout mettre en œuvre pour que l’hypothèse d’un conflit reste une hypothèse » et de « préserver notre oasis de paix ». Il s’agit maintenant de déterminer la capacité de montée en puissance rapidement des armées et de définir les besoins en ressources humaines, formées aux nouvelles compétences comme l’IA embarquée ou la robotique, en ressources tactiques et en ressources morales, capables d’augmenter la résilience nationale.
Il a été rejoint dans ses propos par l’amiral Christophe Lucas sur les spécificités de la zone Méditerranée, qui est l’un des points d’attention de l’OTAN de par sa position géographique, ses compétences et capacités logistiques. « C’est un espace réduit, complexe, exposé, qui concentre bon nombre de rivalités entre États et beaucoup de défis sécuritaires », a témoigné l’amiral Lucas, poursuivant sur la nécessité de se préparer aux opérations pour 2030 et d’accélérer la transformation des armées par l’innovation.
Des exemples concrets ont déjà été arrêtés, comme la création d’un pôle d’excellence sur la zone ouest de l’aéroport Marseille Provence en soutien aux armées, d’un nouveau centre d’essais sur La Londe-les-Maures, largement consacré aux drones, d’une plateforme d’innovation aéronautique spatiale dédiée à l’enseignement, à la recherche et à l’innovation ou encore d’un stratoport sur la base aérienne d’Istres pour opérer une surveillance à très haute altitude.
A écouter sur le même sujet: l’interview audio de François de Canson 3ème Vice-Président en charge du développement économique, de l’attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs, au micro du Méridional
https://www.youtube.com/shorts/FwQQ-E3Cc58
Séverine Krikorian








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