Il a fallu attendre, s’armer de patience, serrer les dents… pour enfin célébrer. Longtemps tenu en échec par une équipe monégasque joueuse et dangereuse, l’Olympique de Marseille a fini par faire craquer l’ASM grâce à un éclair de Mason Greenwood en fin de rencontre (1–0). Une victoire précieuse, arrachée au mental, qui permet aux Phocéens de se relancer avant les fêtes, et de reprendre la 3ème place du championnat.
Composition de l’Olympique de Marseille (4-2-3-1)
Rulli – Weah, Murillo (Balerdi, 58’), Aguerd, Pavard (Paixão, 58’) – Kondogbia (O’Riley, 46’), Vermeeren (Nadir, 81’) – Greenwood, O’Riley, Emerson – Aubameyang
Entraîneur : Roberto De Zerbi
Une première période intense mais stérile
Dans un Vélodrome toujours aussi surprenant, marqué d’un coup d’envoi retardé par les fumigènes, l’OM démarre fort. Greenwood multiplie les prises d’initiative sur son côté droit, Aubameyang rôde dans la surface, et Weah apporte beaucoup de percussion. Mais Monaco ne recule pas. Bien en place, les visiteurs répondent par des transitions rapides et se montrent même les plus dangereux devant les buts.
Rulli doit s’employer à plusieurs reprises, suppléé par un Höjbjerg héroïque sur sa ligne, tandis que Minamino et Balogun font planer une menace constante. Malgré une possession largement marseillaise, les occasions franches sont rares. À la pause, le score est logique : 0–0, tout reste à faire.
Monaco pousse, l’OM tient bon
Au retour des vestiaires, l’ASM appuie d’avantage. Camara croit ouvrir le score à la 51ᵉ minute d’une frappe dévastatrice, mais le but est refusé pour un hors-jeu de Balogun au départ de l’action. L’Américain n’a clairement montré aucune intention de jeu, mais l’alerte est sérieuse. Rulli doit ensuite s’interposer devant Minamino, profitant aussi d’une approximation de Balerdi.
De Zerbi réagit : Paixão et O’Riley dynamisent le jeu, Greenwood monte en puissance, et l’OM retrouve peu à peu de l’allant. À la 70ᵉ minute, une main de Salisu dans la surface fait lever tout le stade, mais ni l’arbitre ni la VAR ne bronchent. Quelques minutes plus tard, le brésilien, lancé à pleine vitesse en contre-attaque vers les buts monégasques, subit un plaquage digne du Top 14 de Vanderson. Pas de carton rouge, irréel. Marseille pousse, sans réussite… jusqu’à ce moment.
Greenwood, encore et toujours
À la 82ᵉ minute, le Vélodrome retient son souffle. Après une énorme frayeur où les Marseillais voient un très beau but de Balogun refusé pour hors-jeu de quelques centimètres, Paixão déborde dans le couloir gauche et trouve parfaitement Höjbjerg dans l’intervalle. Puis la passe du Danois pour l’anglais est un cadeau. Greenwood, oublié par Minamino, ne se pose aucune question : frappe du gauche, lucarne opposée.
Imparable, 1–0 pour Marseille. Le buteur enlève son maillot dans l’euphorie, écope d’un jaune, mais s’offre surtout son 11ᵉ but de la saison en Ligue 1, confortant son statut d’homme fort de l’attaque marseillaise. Un 32ᵉ but en 49 matches de championnat.
Une fin sous tension
Monaco jette ses dernières forces dans la bataille. Biereth et Ilenikhena apportent du poids devant, mais l’OM résiste. Weah sauve même les siens dans sa surface dans les dernières minutes, symbole d’un collectif solidaire.
Quatre minutes de temps additionnel, de la nervosité, mais aucune brèche à exploiter pour Monaco. La tension est palpable, Rulli effectue un arrêt décisif, et voit un Aguerd à l’affut sauver un ballon décisif devant lui. Au coup de sifflet final, le Vélodrome ne peut que souffler. Les joueurs ont tenu et Marseille l’emporte.
Une victoire précieuse
Ce n’était pas un récital, loin de là. Mais c’est un succès capital. Après deux matches sans gagner en championnat, l’OM se rassure, se relance au classement et s’offre un succès vital face à un concurrent direct.
Dans un match longtemps indécis, Mason Greenwood a fait basculer le destin, confirmant tout le bien que De Zerbi pense de lui. Marseille n’a pas brillé, mais Marseille a gagné. Et parfois, c’est tout ce qui compte. Un peu de confort avant les fêtes pour des Olympiens qui le méritent bien.
Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional