Dernier rendez-vous de l’année civile, dernier coup de collier avant la trêve hivernale : l’Olympique de Marseille reçoit l’AS Monaco ce dimanche au Stade Vélodrome, pour le compte de la 16ᵉ journée de Ligue 1. Un choc aux airs de tournant, entre deux prétendants aux places européennes, séparés par une dynamique irrégulière mais une ambition commune. Coup d’envoi dès 20h45 sur Ligue 1+.
Battus sèchement lors du dernier affrontement entre les deux équipes (3-0, le 12 avril dernier), les Marseillais savent qu’ils devront afficher un tout autre visage devant leur public pour refermer 2025 sur une note positive. Roberto De Zerbi et Geronimo Rulli l’ont martelé en conférence de presse : pas question de se projeter ailleurs. Monaco, et rien d’autre.
Le Vélodrome comme moteur, l’Europe comme horizon
Dans un contexte chargé physiquement, Geronimo Rulli a posé les mots justes. Le gardien argentin sait l’ampleur du défi, mais aussi ce qui peut faire basculer la rencontre. Face à une équipe monégasque capable de coups d’éclat, victorieuse notamment contre Paris ou Galatasaray cette saison, l’OM mise sur son ancrage à domicile. L’ambiance du Vélodrome doit servir de catalyseur à un groupe en quête de constance :Â
« À domicile, l’énergie des supporters nous donne quelque chose en plus », a insisté Rulli, rappelant aussi l’enjeu symbolique : bien finir l’année et rester accroché au wagon de tête.Â

Le portier marseillais ne cache pas l’importance de l’affiche :Â
« Bien sûr, chaque match est important, mais celui-ci prend une dimension particulière. Monaco est un concurrent direct pour les places en haut du classement. On sait qu’il est crucial de bien finir l’année pour rester dans la course aux places européennes. On doit continuer à accumuler les points, et ce match peut marquer un tournant. On est motivé à 100%, à la fois pour l’équipe, pour les supporters, et pour terminer l’année de la meilleure manière possible.»
Un discours lucide, loin de toute euphorie, mais chargé d’une motivation palpable.
Fatigue, fins de match et responsabilités assumées
La période est dense, les organismes tirent, et l’OM n’a pas été épargné ces dernières semaines. Rulli ne s’en cache pas. Oui, la fatigue existe. Oui, certains scénarios ont laissé des traces. Mais une fois le match lancé, l’envie doit balayer le reste. Le gardien olympien est également revenu sur ses performances récentes, oscillant entre arrêts décisifs et moments plus délicats. Une parole rare, assumée, presque pédagogique.
« Aucun joueur ne peut être au top tout le temps », a-t-il reconnu, évoquant la pression spécifique liée à son poste et à l’exigence du public marseillais.

Les buts encaissés en fin de match, contre Lyon, l’Atalanta ou le Sporting, restent dans les têtes. Là encore, Rulli assume son rôle de leader silencieux : calmer, rassurer, guider. Un axe de progression identifié, travaillé, partagé avec le groupe. À l’aube d’un choc comme celui face à Monaco, cette solidité mentale pèsera lourd.
Une concurrence saine dans les cages
Autre sujet abordé sans détour : la concurrence avec Jeffrey De Lange. Loin d’un malaise, Rulli y voit un moteur. Une émulation positive, quotidienne, qui pousse à l’exigence maximale. Le duo travaille ensemble, échange, se tire vers le haut.
« C’est une bonne chose pour moi d’avoir un coéquipier comme Jeffrey dans l’équipe. Je le vois tous les jours à l’entraînement, et je sais qu’il travaille beaucoup pour jouer, tout comme moi. Cela me pousse à ne jamais me relâcher. En tant que gardien, tu sais que si tu fais une erreur, il y a quelqu’un de très compétent derrière toi qui peut prendre ta place. Mais ce n’est pas quelque chose qui me stresse, au contraire. Cela m’encourage à travailler encore plus dur. Jeffrey est un très bon gardien, et je suis heureux de partager le poste avec lui. C’est la compétition saine qui existe dans tous les grands clubs. »

Une relation saine, presque exemplaire, dans un vestiaire où la hiérarchie est claire mais jamais figée. Pour Rulli, le message est limpide : la place se mérite chaque semaine.
De Zerbi veut refermer la parenthèse européenne
Côté banc, Roberto De Zerbi a tenu à recentrer le débat. Après la victoire en Ligue des Champions à Bruxelles, l’entraîneur italien ne veut garder qu’une chose : la leçon de sérieux. Le reste doit être rangé.
« Aujourd’hui, il est essentiel qu’on oublie la Ligue des Champions et qu’on se concentre entièrement sur le championnat. Le match contre Monaco est crucial et on ne peut pas se permettre de penser à autre chose. », a-t-il tranché. Les points perdus récemment, notamment à Lille, ont laissé des regrets. Monaco représente donc bien plus qu’un simple match : c’est un nouveau test de maturité.

Face à des équipes capables de presser haut, De Zerbi attend une meilleure gestion collective, plus de vitesse dans la circulation et une prise de décision plus juste.
« La clé, c’est de savoir comment réagir quand on est pressé. Si on joue bien, en étant dynamique et rapide dans nos passes, ce genre de stratégie devient beaucoup moins efficace. Le problème ne vient pas seulement de la tactique, mais de notre manière de jouer. Si on est au top, on peut surmonter n’importe quel pressing. »
Le problème, selon lui, n’est pas tant le plan adverse que la capacité de l’OM à imposer le sien.
Paixao, Greenwood, Højbjerg : équilibre et exigence
Dans ce cadre, certains joueurs concentrent l’attention. Igor Paixao, d’abord, salué pour son abattage défensif autant que pour son apport offensif.
« Paixao fait un énorme travail, il se sacrifie énormément. Dans le match contre l’Union Saint-Gilloise, il a été un peu mal positionné sur le premier but encaissé, mais c’est un joueur qui fait un gros travail défensif. C’est un équilibre qu’on cherche à trouver. »
Un joueur généreux, parfois émoussé, mais essentiel à l’équilibre de l’équipe.

Mason Greenwood, ensuite :
« Greenwood a un potentiel énorme. Pour moi, c’est un joueur qui pourrait prétendre au Ballon d’Or. Il a des qualités naturelles incroyables, notamment son ambidextrie. Je n’ai pas vu beaucoup de joueurs en Europe avec un niveau similaire. Mais ce n’est pas seulement son talent qui compte. Ce qui est important, c’est qu’il soit constant dans ses performances. Je voudrais qu’il ait une meilleure intensité, notamment lorsqu’il doit presser plus haut ou mieux gérer le ballon quand l’équipe est en difficulté. »
De Zerbi ne mâche pas ses mots : potentiel niveau Ballon d’Or, qualités naturelles rares, ambidextrie exceptionnelle. Mais aussi une exigence est claire : le coach attend plus de régularité, plus d’intensité, surtout sans ballon. Le talent est là , le plafond très haut. Reste à franchir les paliers.

Enfin, Pierre-Emile Højbjerg :
« Højbjerg est quelqu’un d’essentiel dans ce vestiaire, et il est l’un des joueurs avec qui j’ai la meilleure relation. Il est un leader sur le terrain. Il est un modèle pour l’équipe, tant par son attitude que par son engagement. C’est un joueur qui met toute son énergie pour l’équipe, et c’est exactement ce que j’attends de tous mes joueurs. »

Leader de l’équipe, modèle d’engagement, parfois rattrapé par la fatigue et la frustration. De Zerbi comprend, soutient, mais attend que tout le monde se mette au diapason de son niveau d’exigence.
Un effectif encore diminué
Sur le plan médical, l’OM devra encore composer avec l’infirmerie. Amine Gouiri est toujours blessé, Facundo Medina n’est pas proche d’un retour, et très peu peuvent se targuer d’avoir vu Hamed Traoré jouer sous les couleurs Olympiennes. Roberto De Zerbi n’apporte pas plus d’informations sur ces joueurs :
« Les délais après l’opération ( de Gouiri ) sont de trois mois pour ce genre d’opération à l’épaule. Gouiri, quand il s’est fait mal avec l’Algérie, je n’ai rien dit. On est contents quand les joueurs vont en sélection. Je ne sais pas non plus quand Medina et Traoré reviendront. Ce sont trois joueurs importants qui n’ont presque jamais été à disposition. Quand ils reviendront, ils seront en forme. Ils seront en mesure de jouer. Ce qui est important, c’est qu’ils reviennent et qu’ils soient aptes.» »Â

Des absences longues, frustrantes, mais assumées par le staff, qui refuse toute précipitation. Une alerte concerne toutefois Amir Murillo, gêné au mollet à l’approche de la réception de Monaco. Sa situation sera évaluée jusqu’au dernier moment.
Monaco, un miroir révélateur à la mi-saison
Solide, ambitieux, parfois imprévisible, Monaco reste un adversaire direct dans la lutte européenne. Pour l’OM, ce match coche toutes les cases : rivalité sportive, enjeu comptable, contexte émotionnel et nécessité de répondre présent. Au Vélodrome, Marseille n’a pas seulement rendez-vous avec Monaco. Il a rendez-vous avec lui-même. Pour transformer la fatigue en énergie, les doutes en certitudes, et finir 2025 debout, le regard tourné vers le haut du tableau. Rendez-vous ce dimanche à 20h45 sur Ligue 1+.
| Compétition | Ligue 1 – 16ᵉ journée |
| Affiche | OM – Monaco |
| Date | Dimanche 14 Décembre 2025 |
| Coup d’envoi | 20h45 |
| Stade | Orange Vélodrome (Marseille) |
| Arbitre | François Letexier (France) |
| Diffusion TV | Ligue 1+ |
Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional









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