
Bousculé, chahuté, mais toujours debout, l’Olympique de Marseille a arraché un succès au courage sur la pelouse d’Anderlecht contre l’Union Saint-Gilloise pour conclure cette 6ᵉ journée de Ligue des Champions. Au terme d’un match éreintant, où les Phocéens ont d’abord subi, puis dominé avant de frissonner en fin de rencontre, le club marseillais s’impose 3-2 et entretient l’espoir européen. Mason Greenwood, auteur d’un doublé, et Igor Paixão ont porté les Olympiens dans un Lotto en braise. Un succès précieux, décroché dans la douleur, qui ressemble fort à une soirée charnière pour l’équipe de De Zerbi… restée sous la houlette de Jacques Abardonado en fin de match, suite à l’expulsion de l’Italien.
Composition de l’OM (3-4-1-2) :
Rulli – Palmieri, Aguerd, Murillo – Paixão, Højbjerg, Vermeeren, Weah – O’Riley – Aubameyang, Greenwood
Un début de match chaotique et une défense trop tendre
Marseille avait promis de se montrer solide, mais les premières minutes ont viré à la confusion. Dès l’entame, les Belges mordent dans chaque duel. Le pressing haut de l’USG étouffe l’OM, incapable de poser le jeu. Et la sanction tombe très vite : à la 5ᵉ minute, Rob Schoofs trouve Anan Khalaili à l’entrée de la surface. L’attaquant crochette, s’ouvre une fenêtre et envoie une frappe croisée qui rase le premier poteau, imparable. Rulli est battu, la défense est figée (1-0).
Le pire, c’est que les minutes suivantes n’offrent pas vraiment d’accalmie. Rodriguez embête la charnière, Niang avale le couloir gauche comme si le vent le poussait, et plusieurs centres mettent les Marseillais en panique. À la 13ᵉ minute, un tacle désespéré de Vermeeren empêche Rodriguez de reprendre un ballon brûlant. Le spectre d’un début de soirée cauchemardesque plane au-dessus des têtes phocéennes.
Mais Marseille refuse de rester spectateur. Progressivement, Greenwood prend la mesure de son couloir, Paixão tente d’apporter de la percussion, et Weah offre quelques courses qui déstabilisent l’USG. L’OM reprend doucement ses esprits.
Paixão montre la voie, Greenwood s’allume : Marseille renverse tout avant la pause
La réaction arrive au quart d’heure, comme un bol d’air. Marseille combine enfin dans le bon tempo : Vermeeren sert Greenwood entre les lignes, l’Anglais élimine son vis-à-vis d’une talonnade exquise jusqu’à Aubameyang dans la surface. Le Gabonnais frappe mais voit son tir repoussé… dans les pieds d’Igor Paixão qui pousse le ballon au fond des filets d’une frappe lourde à bout portant (1-1, 15ᵉ).
Ce but libère totalement les Olympiens. Les transitions deviennent plus fluides, l’USG recule un peu, consciente que les appels croisés du duo Auba – Greenwood deviennent un cauchemar à gérer. Weah passe proche du 2-1 à la 34ᵉ, mais son tir frôle le cadre.
Marseille insiste, et à la 41ᵉ minute, Greenwood fait exploser la soirée. Parti à pleine vitesse sur l’aile droite, il combine en une-deux avec Aubameyang, résiste au retour de Mac Allister, puis arme un tir sec du droit qui surprend Scherpen (1-2). Le meilleur joueur marseillais punit la défense belge, et l’OM prend les devants avant la pause dans un match devenu haletant.
L’USG pousse, l’OM vacille… avant de ressortir les crocs
Au retour des vestiaires, Marseille semble vouloir gérer, mais c’est l’USG qui repart le couteau entre les dents. Rodriguez puis Khalaili font frissonner la défense. À la 53ᵉ, Greenwood réalise un précieux retour défensif, important à noter, pour empêcher Florucz de se présenter seul.
Mais l’orage arrive finalement à la 71ᵉ : sur un centre venu de la gauche, Rulli se troue en voulant boxer le ballon, et Khalaili profite du cadeau en claquant une demi-volée parfaitement frappée au second poteau (2-3). Un coup de froid sans importance directe, mais qui fait trembler les marseillais.
Bruxelles pousse fort, tellement fort que l’Union pense égaliser à la 76ᵉ quand Mac Allister marque sur une louche splendide de Zorgane… mais la VAR annule le but pour un hors-jeu de quelques millimètres, clairement discutable. Mais pour une fois la VAR penche du côté des Olympiens, qui peuvent souffler. C’est un vrai soulagement : l’arbitrage vidéo sert enfin les Marseillais.
Greenwood encore et toujours : l’étincelle qui change tout
Alors que Marseille subit, Greenwood décide de reprendre les choses en main. À la 58ᵉ minute, avant même le but pseudo- égalisateur belge, l’Anglais signe un but synonyme de doublé splendide : lancé dans la profondeur par O’Riley après une remise d’Aubameyang, l’attaquant anglais mystifie Leysen sur un contrôle orienté et un crochet derrière sa jambe d’appui digne d’un certain Didier Drogba, avant d’ajuster Scherpen d’une frappe enroulée du gauche dans le petit filet (2-3). Un bijou dans un match de nerfs. Et surtout un but qui, à terme, offre la victoire à l’OM.
La fin de match : un siège, et un naufrage évité par un OM en réussite
Les quinze dernières minutes ressemblent à une immense vague bleue et jaune qui s’abat sur les cages de Rulli. Les centres pleuvent, la défense marseillaise perd souvent le ballon trop vite, et les Belges combinent aux abords de la surface avec une précision inquiétante. Le coach tente de stabiliser son équipe : Nadir, Balerdi, entrent pour tenir le choc. On ne joue plus vraiment au foot, on survit. Aguerd coupe des trajectoires in extremis, Höjbjerg grappille des ballons sans relâche, Paixão redescend très bas pour aider. L’USG pousse jusqu’au dernier souffle, mais Marseille résiste, Marseille ne rompt pas. Le coup de sifflet final vient comme une délivrance. Les Olympiens peuvent exprimer leur joie : ils tiennent leur victoire.
Un succès capital et un duo Greenwood – Aubameyang qui porte Marseille
S’il fallait ressortir un nom, c’est évidemment celui de Mason Greenwood : deux buts, une talonnade de génie dans la surface, un repli décisif, et un rôle essentiel dans quasiment chaque offensive marseillaise. Le numéro 10 a porté l’OM sur ses épaules. Aubameyang, lui, ne marque pas ce soir, mais il est encore impliqué dans les actions décisives, dans le liant offensif, et dans l’esprit de conquête. Dans l’ombre, Vermeeren a géré le tempo avec son calme habituel, Rulli a alterné frayeurs et parades cruciales, et Paixão a été omniprésent dans ses courses.
Ce succès permet à l’OM de se replacer dans la course en Ligue des Champions, tout en mettant fin à une série de déplacements européens sans résultats. Une soirée fondatrice, au caractère, arrachée dans un combat total face à une très belle équipe belge. Les chances de qualification Marseillaises sont complètement relancées.
Joseph Poitevin

















