
Au pied de Notre-Dame de la Garde, sur le port, au Pharo, les Marseillais sont venus en nombre assister aux festivités célébrant la restauration de la statue de Notre-Dame de la Garde. Un moment de joie et de partage.
Dès le début d’après-midi, les abords de l’abbaye Saint-Victor ont commencé à accueillir les Marseillais, venus prier et rendre hommage à Notre-Dame de la Garde, entièrement redorée, après 10 mois de travaux.
Les portes de l’abbaye ont ouvert vers 15h. Tous n’ont pas pu assister à cette messe célébrée par le cardinal Aveline, qui s’est dit heureux de voir les Marseillais et Marseillaises si nombreux. L’abbaye, qui accueille en principe 1 500 personnes, a pour l’occasion poussé un peu les murs pour en faire rentrer un peu plus. Les fidèles ont pu se positionner dans les cryptes, sur les escaliers et dans les recoins du bâtiment. « Il y a encore plus de monde qu’à la Chandeleur », note Marie, une habituée. Puis la procession est entrée dans l’abbaye, et s’est dirigée vers l’autel. « Je suis très contente d’être ici pour assister à cette messe », chuchote Josiane, serrée contre une paroi, alors que la messe s’apprête à débuter. « Et quel plaisir de voir briller de mille feux Notre-Dame, qui veille bien sur nous ! ».

D’autres attendent patiemment à l’extérieur, comme le jeune Éloi : « C’est émouvant, car c’est un moment de partage et de joie. Je veux dire un énorme bravo à tous les artisans et ceux qui ont Å“uvré pour restaurer Notre-Dame. C’est impressionnant de la voir ainsi resplendissante. » Stéphane aussi tenait à être là : « C’est tout un cheminement d’accompagnement qui arrive au terme de ces travaux sur Notre-Dame, un chantier historique. Je suis présent chaque dimanche à Saint-Victor, alors faire la procession au départ de cette abbaye et accompagner toutes ces communautés jusqu’à Notre-Dame, c’est très important. D’être tous ensemble, soudés. » Certains ont pu communier sur le parvis de l’abbaye.

Beaucoup de ferveur lors de la procession aux flambeaux
La messe achevée, la procession a quitté l’église et s’est mise en marche, se frayant un chemin entre les voitures jusqu’à la place Joseph-Étienne.
Beaucoup de personnes ont anticipé et se sont placées en amont, lanterne à la main pour grimper jusqu’à la basilique.

Lentement, le cortège s’est rassemblé avant d’entamer la montée de la rue des Lices puis de la rue Vauvenargues en chantant Avé Maria, assistés des tambourinaires, et rendant grâce à la Vierge à l’enfant : « Notre-Dame de la Garde, vigie infatigable qui signale tous les dangers, priez pour nous ».
Beaucoup s’étaient déjà amassés en bas des marches de la basilique et jusque sur la place du colonel Redon, devant l’écran géant, installé près du char Jeanne d’Arc. Ils ont attendu patiemment que la basilique soit magnifiée, et se sont émerveillés devant les jeux de lumière prévus par le collectif Monumental Tour. Au loin, certains ont pu entendre la voix claire et puissante de la soprano Melody Louledjian.

D’autres, bien inspirés, avaient rejoint le palais du Pharo dans l’après-midi, pour profiter du spectacle. Dans le ciel marseillais dansaient les faisceaux lumineux pour attirer tous les regards sur la Bonne Mère, qui a retrouvé toute sa splendeur. Elle est ensuite restée illuminée un bon moment pour que le plus grand nombre de Marseillais en profite.
De la bienveillance face aux petites désillusions
Si la bienveillance a dominé ce dimanche, certains ont grincé un peu des dents, comme Sophie qui se réjouissait de vivre ce moment « important pour sa foi », mais qui s’est dit en colère de ne pas avoir pu suivre la messe : « Une ville comme Marseille ! Il n’y a pas de retransmission à l’extérieur pour au moins avoir le cœur avec eux ! » Près d’elle, Raymond, un fidèle de l’abbaye, lui aussi a grommelé : « Ils auraient dû mettre des haut-parleurs. »

Beaucoup ont attendu donc la fin de la messe pour se joindre à la procession et se sont réjouis devant cette magnifique procession, malgré quelques déconvenues. Au pied de l’écran géant, installés près du char Jeanne d’Arc, David s’est étonné : « Il n’y a pas de son ? ». Les images défilent, le cardinal Aveline, les politiques. « C’est dommage, on ne voit rien, on n’entend rien », a regretté José qui attendait la bénédiction de l’archevêque. Tous ont néanmoins gardé leur bonne humeur, ont échangé et continué à chanter. Puis le show a débuté à la grande satisfaction de tous. Sous les lampadaires, les lumières sur Notre-Dame ont parfois semblé un peu pâles : « C’est joli, mais ils auraient dû éteindre, ça gâche un peu le spectacle », ont regretté Carole et son mari. La mise en lumière de la Bonne Mère les a tout de même éblouis. La foule s’est dispersée, heureuse d’avoir partagé ce moment pour célébrer la restauration de la Bonne Mère.
Séverine Krikorian
Photos: Alain Robert

















