
Secoués d’entrée, transcendés ensuite, les Marseillais ont trouvé les ressources pour renverser Newcastle et signer une victoire essentielle dans cette 5ᵉ journée de Ligue des champions. Mené 1-0 après seulement six minutes, l’OM s’est appuyé sur un Pierre-Emerick Aubameyang brillant, auteur d’un doublé clinique, pour finalement s’imposer 2-1 dans un Vélodrome volcanique. Un succès précieux, arraché dans la douleur et la ferveur, qui permet aux Phocéens de se replacer dans la course européenne alors que la qualification semblait s’éloigner.
Composition de l’OM (4-2-3-1) :
Rulli – Weah, Pavard, Balerdi, Emerson – Højbjerg, Vermeeren – Greenwood, Bakola, Paixão – Aubameyang
Une entame catastrophique mais un OM qui refuse d’abdiquer
À peine installés, les Marseillais sont frappés par une vague noire et blanche. Newcastle profite d’une défense encore endormie : Tonali centre à droite, Gordon dévie, et Barnes surgit pour ajuster Rulli d’un tir croisé (0-1, 6ᵉ). Le Vélodrome est gelé, l’OM n’est pas entré dans son match. Et le pire aurait pu suivre : quelques instants avant, Höjbjerg avait déjà dû sauver sur sa ligne une tête lobée de Guimarães (4ᵉ). Le signal est clair : Newcastle entre beaucoup mieux dans son match.

Il faut attendre le premier quart d’heure pour voir Marseille respirer un peu. Weah commence à dynamiter son couloir, Greenwood fixe, Paixão cherche Aubameyang dans la surface. Le Gabonais s’offre même deux premières vraies situations (18ᵉ, 19ᵉ), repoussées par un Pope très vigilant. À la demi-heure, le match prend feu. De l’autre côté, Rulli maintient les siens en vie face à Willock (31ᵉ) puis Gordon (43ᵉ). Dans le camp anglais, Greenwood dépose un centre millimétré sur la tête d’Aubameyang, qui manque le cadre d’un rien (37ᵉ). Plus tard, l’attaquant s’écroule dans la surface sur un contact avec Thiaw (40ᵉ), sans convaincre l’arbitre. Malgré un sursaut certain, Marseille rejoint les vestiaires mené 1-0. Rien n’est perdu… mais tout reste à faire.
Le réveil furieux d’Aubameyang : un doublé qui renverse tout
Le retour des vestiaires marque un basculement total. Dès la première minute du second acte, Bakola, pour son premier match en tant que titulaire, envoie un ballon dans le dos de la défense anglaise. Aubameyang surgit, efface Pope sorti beaucoup trop loin de ses cages et conclut dans un angle impossible (1-1, 46ᵉ). Le Vélodrome explose, Marseille revit.

À peine quatre minutes plus tard, le stade se soulève de nouveau. Weah, intenable sur son flanc droit, déborde Livramento et centre en première intention. Aubameyang tend la jambe au premier poteau, jaillissant devant Schär pour couper la trajectoire et tromper Pope (2-1, 50ᵉ). Un renard, un leader, un poison constant : le n°97 renverse le match en quatre minutes.

Newcastle, piqué au vif, tente de répondre. Rulli sort une parade énorme devant Willock (59ᵉ), puis repousse une frappe lourde d’Elanga (78ᵉ). Dans un match devenu de plus en plus physique, les cartons pleuvent, les contacts s’intensifient, et les organismes tirent la langue.
Le chaos final : un OM héroïque dans la souffrance
Les dernières minutes ressemblent à un siège. Barnes frôle l’égalisation d’une frappe enroulée (86ᵉ), Thiaw et Woltemade multiplient les duels aériens, Pope monte jouer les coups francs dans le temps additionnel (90+6ᵉ). Mais Pavard se jette sur tout ce qui bouge, Balerdi tient malgré un carton précoce, Höjbjerg coupe des trajectoires brûlantes, Vermeeren court jusqu’à l’épuisement. Rulli, bandé à la tête après s’être fait marché dessus en première mi-temps, termine en gladiateur. De Zerbi fait souffler Greenwood (88ᵉ), puis Aubameyang sort sous l’ovation du Vélodrome (90+2ᵉ). Le rideau tombe, le Vélodrome rugit : Marseille a tenu, Marseille l’emporte.

Un succès fondateur et un héros : Aubameyang
Dans un match où l’OM a alterné fébrilité, intensité folle et moments d’éclat, l’expérience d’Aubameyang a servi de fil conducteur. Ses appels, sa gestion des temps forts, son tranchant dans la surface : un match complet, décisif, qui rappelle l’importance du Gabonais dans les grandes soirées européennes.

Mais au-delà du buteur, l’ensemble de l’équipe a su hausser le ton :
• Weah, en feu sur son côté droit ;
• Pavard, courageux et ultra-solide ;
• Vermeeren, malgré un jaune, remarquable dans le contrôle du tempo ;
• Rulli, auteur de plusieurs parades déterminantes ;
• Bakola, 17 ans, audacieux, sans complexe pour sa première, qui plus est en C1.
Le Vol’ l’attendait, le Vél’ l’a eu : L’OM l’emporte en Ligue des Champions face à un adversaire important, met fin à une interminable série noire contre les clubs anglais et se relance dans la compétition. Rien n’est encore acquis, mais le souffle est revenu.

Joseph Poitevin

Photos : Alain Robert – Le Méridional







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