
Ce 25 novembre est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Initiée par l’ONU en 1999, elle est l’occasion de s’élever contre les traitements dégradants, barbares ou injurieux et d’accentuer la prévention.
La semaine passée, la fille de Gisèle Pélicot, Caroline Darian s’est exprimée à Marseille lors du Forum Respect pour les femmes « Pour en finir avec la soumission chimique », organisé par la Région.
En mars dernier, elle a déposé plainte à l’encontre de son père Dominique Pélicot, pour « viol, tentative de viol, agression sexuelle par ascendant » ainsi que pour «administration de substances psychoactives » après la découverte de photos où elle apparaît sédatée et à moitié nue.

Elle s’attaque aujourd’hui avec son association à la soumission chimique, encore trop souvent méconnue.
« Ça n’arrive pas qu’aux autres »
Son histoire familiale lui a montré que ça n’était « absolument pas un fait divers ou un cas isolé » et que la soumission chimique est beaucoup plus répandue qu’on ne le pense dans notre société. Elle a déploré que « bien souvent, les victimes de soumissions chimiques ne disposent pas de preuves implacables », ajoutant qu’il faut savoir les écouter et les croire, car « le plus terrible est de ne pas avoir de soutien, une oreille attentive ». Beaucoup de femmes ne déposent pas plainte, par peur, par honte, d’être traitées d’imprudentes ou d’écervelées, a-t-elle expliqué avant d’insister : « Ayez conscience que ça n’arrive pas qu’aux autres.»
Elle a fondé l’association « M’endors pas », dont elle est la présidente, afin d’informer le plus grand nombre. Elle souhaite mettre en place une campagne de sensibilisation à destination des jeunes et améliorer l’accompagnement des victimes, psychologiquement et judiciairement. Il est aussi urgent, pense-t-elle, de former les professionnels à reconnaître les symptômes d’une soumission chimique afin qu’ils sachent réagir.
Agir et se faire entendre
Contre toutes formes de violences, des femmes, des hommes, des familles se sont rassemblés dimanche dans les rues de Marseille. Plusieurs cortèges ont défilé, comme le collectif « Nous vivrons », dont Sophie est la co-responsable : « Nous étions environ 150 à manifester, de façon isolée, car souvent, nous nous faisons agresser ». Elle parle d’une double peine pour les femmes juives. Comme dans d’autres communautés, certaines sont violentées ou violées à cause de leur confession religieuse. Elles ont donc manifesté leur colère en bloquant la circulation dimanche.

Ce mardi, les actions se poursuivent. Des échanges sont proposés de 14h à 17h à l’espace culturel Busserine avec des professionnels de santé, des représentants de forces de l’ordre et des associations engagées dans la prévention et l’accompagnement des victimes, comme Cœurs de France et Femmes solidaires.
Le festival « J’crains dégun » sensibilise aussi les collégiennes et lycéennes aujourd’hui, avec le Planning familiale 13 et le CIDFF, à la Friche Belle de Mai, en abordant leurs relations amoureuses, les discriminations, les violences physiques, verbales ou morales.
D’autres rencontres sont prévues à la Cômerie, rue Breteuil à 18h30 et au théâtre du Hang’Art, à 19h30, où est donné le spectacle « La lionne Gisèle Halimi ».
Pour ne pas oublier
Samedi a été inauguré un premier banc rouge à l’Estaque. Une action symbolique lancée par l’association Femmes Solidaires en 2017, pour rendre hommage aux victimes de féminicides. Depuis début 2025, 88 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.
Ce mardi, neuf autres bancs sont inaugurés dans différents quartiers de la ville, aux parcs Brégante, la Mirabelle, la Mathilde, celui du Grand Séminaire ou de la Maison Blanche – Charles Aznavour.
Cette journée est aussi l’occasion de rappeler que, tous les jours, 24 heures sur 24, des équipes sont à l’écoute gratuitement et anonymement, en appelant le 39 19. Une plateforme dont le rôle est d’informer les victimes sur leurs droits, sur les dispositifs d’aide existants, comme les hébergements d’urgence, afin de leur permettre de se mettre à l’abri et de se reconstruire.
Séverine Krikorian







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