Porté par une démonstration éclatante sur la pelouse de Nice (5–1), l’Olympique de Marseille s’avance avec confiance vers une soirée au parfum de nostalgie, mais aussi d’urgence. Ce mardi, pour la 5ᵉ journée de Ligue des Champions, le Vélodrome accueille Newcastle, un adversaire rare, puissant, et surtout associé à l’une des nuits les plus mythiques de l’enceinte marseillaise. Entre l’urgence comptable, la ferveur populaire et les échos du passé, c’est un immense rendez-vous qui s’annonce . Coup d’envoi à 21h sur Canal+ Foot.
Un Vélodrome des grands soirs, comme en 2004
S’il est un souvenir qui flotte encore au-dessus de cette affiche, c’est celui d’un soir de 2004. Demi-finale retour de Coupe UEFA, Didier Drogba marche sur l’eau et offre à Marseille un succès devenu légende. Son doublé, dont un premier but d’une virtuosité folle, enflamme tout un stade et ouvre les portes d’une finale européenne. Vingt ans plus tard, c’est un autre OM qui se présente, mais l’écho de ce match reste puissant. Le Vélodrome n’a rien oublié. Et lorsque Newcastle revient en ville, l’histoire se réveille.
Marseille relancée mais lucide
La large victoire à Nice a redonné du souffle à un groupe longtemps meurtri. Elle n’a toutefois pas fait perdre la lucidité à Angel Gomes, très clair en conférence de presse : « Le match de Nice appartient au passé. On doit rester concentrés et produire un bon match. »
L’Anglais ne veut ni excès d’euphorie, ni relâchement, rappelant que chaque minute de C1 demande intensité et discipline.
Roberto De Zerbi a, lui aussi, tempéré l’enthousiasme général. Malgré la performance offensive XXL à Nice, il répète son exigence :
« On a mérité le 5–1, mais on peut mieux jouer. Si on n’a pas une structure claire, face au pressing ou aux blocs bas, on peut vite se mettre en danger. » L’entraîneur ne voit pourtant pas ce match comme une finale, mais comme une étape cruciale : prendre des points, rester vivant, prolonger l’espoir.
Un effectif encore amoindri
L’excellente escapade niçoise ne masque pas les difficultés du moment. Nayef Aguerd est forfait pour cette rencontre, quelle que soit la configuration défensive. Facundo Medina, victime d’une rechute, sera encore absent environ un mois. « Medina est un joueur très difficile à remplacer », concède De Zerbi, qui évoque également Traoré, dont les qualités auraient parfaitement correspondu à cette affiche physique. Malgré ces absences, le coach demande de la concentration sur les présents : « Ils sont assez nombreux pour faire un grand match et pour gagner. »

Gomes, entre passion, maîtrise et retrouvailles
Pour Angel Gomes, ce match dépasse les simples enjeux sportifs. Lui, le Londonien, va retrouver une multitude de connaissances : Botman, Elanga, Gordon, Willock, Pope : « Je connais beaucoup de joueurs, j’ai joué avec et contre plusieurs d’entre eux, donc je sais que c’est difficile. On a grandi ensemble, alors oui, ce match est spécial. »
Mais il rappelle surtout son lien avec Mason Greenwood, avec qui il joue depuis l’âge de six ans : « C’est un très bon gars, il travaille très fort. Je le connais depuis qu’on est jeunes. Je le connais probablement le mieux. Mais il faut demander aux autres joueurs, aux gens autour. C’est quelqu’un qui reste pour lui-même. Quand il est sur le terrain, il prend du plaisir. Et quand c’est comme ça, comme joueur, c’est plus facile. Et comme ami, c’est très agréable à voir. »
Un match spécial pour l’anglais, qui refuse néanmoins de se laisser dévorer par l’émotion : « On doit jouer notre jeu, suivre le plan du coach, et montrer la même passion et le même courage que lors des derniers matchs. » Il reconnaît l’intensité de Newcastle : « Une équipe très forte physiquement, avec beaucoup de qualité. » Mais Gomes rappelle immédiatement la force du Vélodrome : « C’est un endroit spécial. En Champions League, c’est encore plus spécial. »
De Zerbi face à un Newcastle très Premier League
Le coach olympien connaît bien Newcastle pour les avoir affrontés à plusieurs reprises en Angleterre. Son analyse est limpide : « C’est une équipe forte, physique, qui joue ensemble depuis longtemps, très bien entraînée. Leur milieu est d’un très haut niveau. » Mais il met en garde contre la tentation de se focaliser uniquement sur l’adversaire : « Si on pense trop à eux, on inhibe nos qualités. Il faut respecter, préparer la phase défensive, mais aussi jouer sur nos points forts, et ils sont nombreux. »

Au milieu, il loue la complémentarité de ses options : Højbjerg, maître du tempo ; Kondogbia, puissance brute ; Vermeeren et O’Riley, techniciens ; Gomes, couteau suisse capable de jouer 8 ou 10 ; Greenwood, capable d’être un meneur proche du but. Un puzzle mouvant, mais riche. Le coach lombard s’attarde alors sur Greenwood : « C’est un bon garçon, très introverti. Il a trouvé ici l’environnement juste. Ça m’attriste quand je pense à ce qui a été dit sur lui en Angleterre. Sur le terrain, il devient un joueur complet. »
Toujours une question de mentalité
Entre confiance et vigilance, le message du vestiaire est clair : l’OM est sur le bon chemin, mais il doit le prouver sur la plus grande scène. À domicile, soutenu par un Vélodrome nostalgique, face à un adversaire anglais solide et ambitieux, Marseille joue une part de sa campagne.
Rien n’est encore perdu. Mais l’OM sait qu’il est l’heure de raviver la flamme des grandes nuits, celles qui résonnent jusqu’à 20 ans plus tard, celles que Drogba a gravées, celles que le peuple marseillais n’oublie jamais.
| Compétition | Ligue des Champions – 5ᵉ journée |
| Affiche | Olympique de Marseille – Newcastle |
| Date | Mardi 25 Novembre 2025 |
| Coup d’envoi | 21h00 |
| Stade | Orange Vélodrome (Marseille) |
| Arbitre | Maurizio Mariani (Italie) |
| Diffusion TV | Canal+ |
Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional







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