Mason Greenwood élu Joueur du Mois d’Octobre : le maestro Marseillais, encore perfectible

Mason Greenwood à brillé lors de ce mois d'octobre. (Photo : Alain Robert - Le Méridional)

Étincelant en octobre et récompensé par le trophée de joueur du mois, Mason Greenwood continue de faire chavirer le Vélodrome par son talent et son influence. Mais derrière les prouesses et la lumière, subsistent des zones d’ombre : implication défensive irrégulière, concentration fluctuante, et constance encore perfectible. Focus sur un joueur déjà indispensable, au potentiel encore inexploité.

Un Anglais à Marseille

Quand Mason Greenwood a débarqué sur la Canebière, certains y voyaient un pari. Aujourd’hui, c’est devenu une évidence : l’OM tient là son joueur étendard, celui qui change le rythme, qui fait basculer les matchs, qui insuffle un supplément d’âme à une équipe en pleine métamorphose. Son trophée de joueur du mois d’octobre 2025, le troisième après décembre 2024 et avril 2025, n’est pas seulement une récompense, c’est la confirmation que Marseille possède enfin cet homme fort capable de faire vibrer tout un stade.

Mason Greenwood célèbre son 4ème but face au Havre. (Photo : Alain Robert – Le Méridional)

Le déclic : confiance totale avec De Zerbi

Ce qui frappe dans le cas Greenwood, c’est sa progression linéaire. Rien de tape-à-l’œil, rien de superficiel : l’Anglais avance, match après match, geste après geste, prenant de plus en plus d’importance dans un cadre où il se sent protégé, valorisé, responsabilisé. Roberto De Zerbi lui donne carte blanche dans les trente derniers mètres. À Marseille, on aime les artistes libres, ceux qui osent. Greenwood, lui, n’a pas besoin qu’on l’invite deux fois.

Mason Greenwood, un vrai casse-tête pour les défenses adverses. (Photo : Alain Robert – Le Méridional)

Octobre, où quand il a pris le jeu en main

Auteur de 5 buts en Ligue 1 lors du mois d’octobre, son quadruplé face au Havre a été un électrochoc pour le championnat, mais surtout une nouvelle prise de conscience collective : l’OM possède un joueur capable de faire exploser n’importe quel verrou à lui tout seul. Ce match-là, c’est sa carte de visite. Le moment où il a pris la Ligue 1 par le col, sans prévenir, juste avec l’instinct d’un attaquant qui a retrouvé le goût de dominer. Non content de scorer, il s’est mué en aimant à ballons : les appels, les orientations, la manière de fixer une défense pour libérer un coéquipier… Greenwood a dépassé la simple dimension de finisseur. Il est devenu meneur d’impact.

Les joueurs Olympiens célèbrent avec les supporters le festival de Greenwood face au Havre. (Photo : Alain Robert – Le Méridional)

Ce que Greenwood change pour l’OM

L’OM version De Zerbi fonctionne sur un principe simple : pour créer du danger, donner le ballon à Greenwood est souvent la première option. Son influence attire les adversaires, ouvre des brèches, change l’architecture des matchs. Et dans un club où l’on a souvent manqué d’une figure offensive capable de faire peur par sa seule présence, Greenwood comble un vide vieux de plusieurs saisons. Ce n’est pas un hasard si l’OM monte en puissance : l’équipe a trouvé son repère, son maître à jouer. Un joueur qui non seulement marque, mais incarne le style : vertical, incisif, téméraire.

L’anglais est un danger constant sur son coté droit. (Photo : Alain Robert – Le Méridional)

Quand un club possède un joueur qui tire autant vers le haut, tout se transforme autour. Les milieux osent plus, les latéraux montent davantage, les autres attaquants jouent libérés. Et surtout : l’adversaire calcule, recule, doute. Greenwood apporte cette dimension psychologique que peu de joueurs étrangers réussissent à injecter aussi vite dans le climat si particulier de Marseille. Il vit bien ici, il joue bien ici, et il se dépasse ici.

Des zones d’ombre à corriger

Aussi brillant soit-il ballon au pied, Greenwood n’est pas encore un joueur total. Son impact offensif masque parfois des replis défensifs hésitants, des moments où il tarde à coulisser ou à fermer les angles, laissant ses latéraux s’exposer en un contre un. Dans le système exigeant de De Zerbi, ces détails comptent, surtout face aux blocs plus rugueux de Ligue 1.

Greenwood, toujours présent offensivement. (Photo : Alain Robert – Le Méridional)

Le staff marseillais attend de lui qu’il participe davantage à la première récupération, qu’il montre la constance que réclame son rôle central dans le projet phocéen. Car au-delà de la défense, c’est son irrégularité qui intrigue encore. Capable de fulgurances étourdissantes, comme son mois d’octobre l’a rappelé, Greenwood peut aussi traverser des périodes plus discrètes, où il touche moins de ballons, où son influence se dilue. Le talent n’est pas en cause, mais la régularité d’un potentiel patron dépend de sa capacité à maintenir un haut niveau de concentration et d’intensité semaine après semaine.

L’anglais reste trop irrégulier dans ses prestations. ( Photo : Alain Robert – Le Méridional )

S’il veut franchir un cap et s’imposer parmi les meilleurs, c’est sur ces aspects-là qu’il devra progresser. À l’OM, on ne lui demande pas seulement de briller : on attend qu’il devienne celui sur qui l’équipe peut compter dans les moments où rien ne tourne rond.

L’OM tient son homme fort

Ce trophée de joueur du mois d’octobre ne sera sans doute pas le dernier. La vraie question est ailleurs : jusqu’où peut aller cette équipe quand Greenwood est dans cet état de grâce ? Si la dynamique se prolonge, l’OM peut retrouver des ambitions enfouies depuis de nombreuses années. Il y a des saisons où tout bascule grâce à un homme qui se met à briller plus fort que les autres. Et cette saison, l’homme qui éclaire tout le jeu marseillais porte un numéro 10 et un sourire retrouvé.

Joseph Poitevin

Photos : Alain Robert – Le Méridional