Au premier jour des Assises de l’économie de la mer, Rodolphe Saadé, le président-directeur général du groupe CMA-CGM a annoncé qu’il allait renforcer sa flotte de porte-conteneurs. Un investissement qui devrait booster l’emploi et les retombées économiques.
Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM a annoncé ce mardi la mise sous pavillon français de dix nouveaux navires d’une capacité de 24 000 EVP (Équivalents Vingt Pieds). Jusqu’ici, seul l’armateur japonais Océan Network Express possédait ces navires de 400 mètres de long, capables de transporter autant de conteneurs. L’armateur marseillais possédera bientôt ces géants des mers, avec un effort porté à leur impact sur l’environnement. D’abord, parce que ces navires accueillent plus de conteneurs à bord et pourraient permettre de réduire, sur le long terme, un trafic en forte augmentation, ensuite parce que le groupe CMA-CGM souhaite poursuivre le développement d’une flotte plus verte, respectueuse des milieux naturels.
Ces nouveaux navires seront propulsés au Gaz Naturel Liquéfié (GNL). L’utilisation de ces biocarburants permettra de réduire de façon significative les émissions de CO₂, ainsi que les polluants relâchés dans l’atmosphère tels que le soufre, les particules fines et l’oxyde d’azote. Après avoir accueilli l’escale du cargo à voile Neoline Origin à Marseille début octobre, le groupe réaffirme ainsi son engagement environnemental.
Des savoir-faire made in Marseille
Cet investissement de plusieurs millions va également offrir de nouvelles opportunités de formation et d’emploi à Marseille. Un recrutement de 135 marins de la marine marchande est d’ores et déjà prévu. Des marins formés notamment à l’École nationale supérieure maritime de Marseille, dont les compétences sont le reflet de l’excellence de la filière maritime tricolore. Et la décision d’immatriculer ces navires au registre international français s’accompagne de la nécessité de développer ces filières de formation pour faire face aux futurs besoins en officiers de la marine marchande, au poste d’officiers de pont ou de capitaines, mais aussi en ingénieurs en génie maritime ou en analyse de données. À cela, s’ajoutent les emplois indirects induits par l’activité créée.
Un pilier de l’économie bleue en France
L’annonce du groupe CMA-CGM, premier armateur français et leader mondial du transport et de la logistique, devrait booster la compétitivité maritime française. La livraison de ces 10 porte-conteneurs, les plus grands au monde, est attendue à partir de 2026 et devrait s’étaler sur deux ans. La Chine a d’ailleurs livré cette semaine quatre nouveaux portiques destinés à accueillir ces porte-conteneurs dernière génération au Havre. Ils rejoindront la French Asia Line, ligne de référence du Groupe, qui relie l’Europe du Nord à l’Asie et participeront à accompagner les entreprises françaises à l’export. Fleurons de l’entreprise, mais aussi de l’économie maritime française, ces navires porteront des noms de monuments emblématiques du pays, comme Notre-Dame, Longchamp, Cluny ou Austerlitz.
Séverine Krikorian