Des comportements inadéquats en Méditerranée face aux dangers de la mer

Le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de Méditerranée et le directeur du CROSS Med, Aymeric le Masne de Chermont, ont dressé un bilan mitigé de la campagne de sécurité en mer avec moins de décès, mais des interventions plus nombreuses en 2025.


Le CROSS Méditerranée a coordonné 3 536 opérations entre le 1er mai et le 31 septembre, 14 % de plus que l’an passé, mais avec une baisse du nombre de morts avec 38 décès à déplorer. Le préfet maritime Christophe Lucas a souligné la baisse d’accidentologie lors de plongées ou de baignades, même si durant la saison, 15 nageurs ont trouvé la mort et 6 personnes lors d’une plongée sous-marine. « On constate que la moyenne d’âge est assez élevée. Pour les décès en plongée, on est sur une moyenne de 60 ans et sur la baignade, d’environ 75 ans. Il s’agit en règle générale, d’arrêts cardiaques », a précisé Aymeric le Masne de Chermont, directeur du CROSS Med. Et Muriel Vergne, médecin responsable du SAMU de Coordination Médicale Maritime Méditerranée, a précisé : « Ce n’est pas tant un problème d’âge, c’est un problème d’état général. Ce qui est important, c’est de savoir adapter ses pratiques sportives. »

Les sauveteurs en mer coordonnent la majorité des opérations de secours en Méditerranée grâce aux 47 stations SNSM. Severine Krikorian

La prévention avec les professionnels de la mer

Un plan d’action a été mené avant la saison avec les différents acteurs en matière de sauvetage et de prévention. « Je pense à la Fédération française des études des sports sous-marins dont le siège se trouve à Marseille », a indiqué le préfet maritime Christophe Lucas, en précisant que ces actions étaient aussi menées avec les fédérations régionales. « Nous avons fait des opérations palanquées, qui sont des opérations ciblées directement sur les supports de plongée pour vérifier à la fois le volet réglementaire, mais aussi le partage des bonnes pratiques », a précisé le préfet maritime. Des journées de sécurité plongée ont été organisées avec ces différents acteurs et les clubs des Bouches-du-Rhône et du Var, qui sont les deux départements où se pratiquent le plus d’activités de plongée.

Le directeur du CROSS Med a précisé que « les clubs de plongée appellent le CROSS ou l’un des 19 sémaphores répartis dans les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes pour indiquer une plongée. » Un travail a aussi été fait aussi avec le service de coordination médicale en mer, le SCMN, sur les questions des compressions au CHU Sainte-Anne à Toulon et avec le Service départemental de la jeunesse et des sports », a-t-il poursuivi.

Connaître et respecter la réglementation

Le préfet maritime a énuméré les principales infractions observées cet été : « Ce sont des vitesses excessives ainsi que la navigation et les mouillages dans les zones interdites pour près de la moitié des infractions, et également le défaut de matériel de sécurité à bord des bateaux ». Les nombreux contrôles en mer ont permis de rappeler la réglementation et d’informer les usagers de la mer, qui parfois sont négligents sur les règles de sécurité, pourtant primordiales pour leur santé a rappelé Muriel Vergne : « Comme à moto, où l’on doit porter un casque, on doit avoir un shorty en néoprène pour pratiquer du jet-ski.

Les équipes de la SNSM en Méditerranée sont sur le front toute l’année, quel que soit le temps, pour porter secours le long des 2000 km de côtes. Severine Krikorian

Des études faites aux États-Unis ont prouvé qu’un shorty en néoprène d’une épaisseur de 2 mm limitait les lésions en cas d’accident. Les clubs et tous les loueurs de jet-ski et de véhicules à moteur nautiques le savent. Maintenant ce qui est important, c’est de toucher les personnes qui ont ce type d’engin à titre privé, qui n’ont pas forcément cette information. Ça peut éviter des drames », conclut le médecin Vergne, en rappelant les numéros d’urgence : le canal 16 de la VHF ou le 196 par téléphone.

Severine Krikorian