
Soirée volcanique au pied du virage Sud. Samedi soir, l’OM a confirmé sa montée en puissance en écrasant Le Havre (6-2) dans une rencontre marquée par un quadruplé retentissant de Mason Greenwood, un cinquième but signé Robinho Vaz, et une ultime réalisation d’Amir Murillo. Menés au score après une entame inattendue, les Marseillais ont totalement renversé la partie, portés par l’inspiration et la précision clinique de Greenwood. Dans un Vélodrome incandescent, l’équipe de Roberto De Zerbi a affiché ses ambitions : elle ne se contente plus de gagner, elle impose son football.
La composition de l’OM en 4-2-3-1 :
De Lange – Pavard, Balerdi (c), Aguerd, Palmieri – Höjbjerg, O’Riley – Greenwood, Angel Gomes, Paixao – Aubameyang.
Le Havre surprend, l’OM réagit
Avant le coup d’envoi, la soirée avait débuté dans l’émotion, avec un hommage appuyé rendu à Steve Mandanda, légende de l’OM et ancien du HAC, venu donner le coup d’envoi fictif. Une atmosphère chargée d’histoire, avant de laisser place au jeu. Et contre toute attente, ce sont les Normands qui ont frappé les premiers.

À la 24ᵉ minute, Yassine Kechta exploite un ballon venu de la droite pour éliminer Greenwood, résister au retour d’O’Riley et tromper De Lange d’un tir croisé. Le Havre, bien organisé dans son 4-4-2 compact, profite alors des hésitations marseillaises dans les trente derniers mètres.
Mais la dynamique bascule dix minutes plus tard. Sur une offensive rapide, Pierre-Emerick Aubameyang voit sa frappe repoussée de la main par Gautier Lloris, juste devant la surface. Après consultation vidéo, l’arbitre Bastien Dechepy désigne le point de penalty et expulse le défenseur havrais. Mason Greenwood, serein, prend à contre-pied Mory Diaw (35ᵉ) pour ramener l’OM à hauteur. À onze contre dix, les Phocéens reprennent la main pour ne plus la lâcher.

Greenwood, récital et premier quadruplé en carrière
La deuxième période s’est transformée en démonstration offensive. Avec 76 % de possession et une circulation fluide, les Marseillais ont progressivement étouffé des Havrais courageux mais débordés. Mason Greenwood s’est mué en bourreau. À la 67ᵉ minute, il repique dans l’axe côté droit pour frapper du gauche. Son tir, dévié par Sanganté, trompe Diaw et donne l’avantage à l’OM (2-1).

Cinq minutes plus tard (72ᵉ), il réussit le triplé : bien servi dans la surface par Robinho Vaz, tout juste entré en jeu, l’anglais ajuste tranquillement le gardien normand d’un plat du pied gauche. Mais il ne s’est pas arrêté là. À la réception d’un centre de Benjamin Pavard, parfaitement lancé par Aubameyang, Greenwood inscrit son quatrième but de la soirée. D’une frappe sèche, il trouve le petit filet et fait exploser le Vélodrome.

Sorti à la 79ᵉ minute sous une standing ovation, Greenwood rejoint le banc en héros. Avec ce quadruplé historique, le premier de sa carrière professionnelle, il porte son total à six réalisations en Ligue 1 et confirme son rôle central dans le système de De Zerbi.

Vaz et Murillo complètent le festival, le missile de Touré
À la 88ᵉ minute, Robinho Vaz inscrit le cinquième but marseillais : après une remise parfaite d’Aubameyang, lui même lancé par Nadir, il conclut de près d’un tir du droit. Les Havrais, loin de lâcher, réduisent l’écart à la 90ᵉ+3 : Abdoulaye Touré catapulte le ballon dans la lucarne de De Lange d’une splendide volée du gauche à 20 mètres. Mais la fête marseillaise n’est pas terminée. À la 90ᵉ+4, Amir Murillo vient parachever cette rencontre exceptionnelle, inscrivant le sixième but olympien. Entre-temps, Murillo avait reçu un carton jaune (90’+2) pour une faute défensive, tandis que les Olympiens avaient vu quelques tentatives havraises bien contrées par Pavard et De Lange dans le temps additionnel.

Un OM irrésistible et serein
Ce qui impressionne le plus, au-delà de ce score invraisemblable, c’est la maîtrise collective affichée par Marseille. Même après avoir concédé l’ouverture du score, l’équipe n’a jamais paniqué. Pavard et Balerdi ont formé une charnière solide, Højbjerg a dicté le tempo, et la paire O’Riley – Angel Gomes a fluidifié les transitions.
Igor Paixão, toujours percutant sur son aile gauche, a continuellement sollicité la défense havraise avant de céder sa place à Timothy Weah, repositionné pour consolider le couloir. Les changements opérés par De Zerbi — Murillo pour Palmieri, Nadir pour O’Riley, Vaz pour Gomes — ont permis de maintenir l’intensité jusqu’au bout.

Face à cette machine bien huilée, Le Havre n’a pas démérité. Réduit à dix, le groupe de Didier Digard a tenté de s’accrocher avec abnégation. Issa Soumaré, remuant sur le front de l’attaque, a multiplié les appels et les prises d’initiative, sans réussite. Diaw, longtemps solide, a fini par plier sous la répétition des assauts marseillais.

Le Vélodrome en fusion, l’OM leader
Cette victoire marque un tournant. En s’imposant pour la septième fois consécutive à domicile, une première depuis 2015, l’OM s’empare de la première place du classement. L’équipe a affiché de la maturité, une efficacité redoutable et un équilibre tactique qui lui permet désormais d’enchaîner les performances sans perdre le fil. Le public du Vélodrome, conquis, a fêté ses joueurs longtemps après le coup de sifflet final. Dans une semaine marquée par un déplacement européen à Lisbonne, les Phocéens abordent ce nouveau défi dans la peau d’un leader confiant et conquérant.

Et si l’OM devait chercher un symbole de sa métamorphose, il porterait le nom de Mason Greenwood. L’Anglais, désormais totalement affirmé, incarne la montée en puissance d’un collectif qui, sous la houlette de De Zerbi, brille par son jeu et sa détermination à toute épreuve. Cet OM là ne cesse de surprendre ses supporters. Marseille est 1er de Ligue 1.

Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional
