Metz – OM : Marseille évite le piège messin et poursuit sa marche en avant

Amine Gouiri l'a démontré cet après-midi, il faudra compter sur lui cette saison. 1 but magnifique et une passe décisive pour lui face à Metz. (Photo : Alain Robert - Le Méridional)

Dans un Stade Saint-Symphorien plein à craquer et sous une tension qui n’a cessé de monter au fil des minutes, l’Olympique de Marseille à remporté avec brio son match face au FC Metz. Sérieux, patients et collectifs, les hommes de Roberto De Zerbi se sont imposés 3-0 grâce à Paixão, O’Riley et Gouiri, et enchaînent une quatrième victoire consécutive en championnat. Sans jamais trembler, l’OM a confirmé sa montée en puissance et son autorité retrouvée.

Composition de l’OM en 4-3-3 : 

Rulli – Weah, Pavard, Aguerd, Emerson – Højbjerg, O’Riley, Gomes – Greenwood, Vaz, Paixão.

Un premier acte maîtrisé mais stérile

L’OM prend le contrôle du ballon dès les premières minutes, posant calmement son jeu face à un bloc messin compact mais souvent en retard. Les Phocéens étouffent leurs hôtes dans le premier quart d’heure, multipliant les offensives sans parvenir à concrétiser. Greenwood voit sa frappe repoussée par Fischer (5’), puis le poteau sauver le portier lorrain à la demi-heure de jeu.

Les intentions sont claires : pressing haut, possession du ballon, maîtrise technique. Mais la justesse dans le dernier geste manque, à l’image de Gomes et Vaz, maladroits dans la surface. À la pause, le tableau d’affichage reste vierge, malgré une domination écrasante (78 % de possession en début de match, 7 tirs à 1).

Paixão débloque, O’Riley brille

Le retour des vestiaires confirme les intentions olympiennes. Dès la 51ᵉ minute, Igor Paixão libère les siens d’une frappe déviée par Sané, trompant Fischer. Troisième but en une semaine pour le Brésilien, de plus en plus décisif sur le front de l’attaque.

Ce but a ouvert la voie à un OM plus fluide, plus juste techniquement. Au cœur du jeu, Matt O’Riley prend le contrôle. Véritable métronome, le Danois a dicté le tempo, alternant justesse dans la relance et projection vers l’avant. Récompense logique : à la 69ᵉ minute, il double la mise d’une frappe chirurgicale du gauche, après une passe subtile d’Amine Gouiri, lui-même magnifiquement servi par Aguerd dans la profondeur. Une action d’école, symbole de la maîtrise collective prônée par De Zerbi.

Gouiri en feu, incidents en tribune

Entré à l’heure de jeu à la place de Vaz, Amine Gouiri a changé le visage offensif marseillais. Mobile, inspiré, il offre d’abord le deuxième but à O’Riley avant de marquer lui-même le troisième (76’), après un enchaînement de grande classe dans la surface. Contrôle, crochet, une-deux avec O’Riley, finition : un modèle de sang-froid et de talent. En quelques minutes, l’ancien Rennais a rappelé pourquoi De Zerbi compte sur lui pour dynamiser l’attaque.

Seule ombre au tableau : une interruption du jeu à la 78ᵉ minute, provoquée par des échauffourées entre supporters des deux camps. Gauthier Hein a dû intervenir pour calmer la tribune messine, avant que la partie ne reprenne, sous tension.

Une équipe en confiance et en contrôle

Au-delà du score, c’est la sérénité collective qui a marqué les esprits. Même après les changements (Weah et Paixão remplacés, O’Riley cédant sa place à Vermeeren), l’OM n’a jamais perdu le fil. Le pressing est resté constant, la relance propre, et le bloc parfaitement équilibré. De Zerbi, satisfait sur son banc, a vu son équipe gérer la fin de match sans concéder la moindre alerte. Rulli n’a eu qu’une parade à effectuer, preuve d’une domination totale.

Avec ce quatrième succès de rang, l’OM s’installe confortablement dans le haut du classement et conforte sa position sur le podium avant la trêve. De Zerbi, qui affiche désormais 60 % de victoires en Ligue 1 avec Marseille, a trouvé un onze équilibré, capable de varier les circuits et de maintenir une intensité élevée sur la durée. O’Riley, impeccable dans son rôle de régulateur, s’affirme comme un élément clé du projet. Gouiri, lui, a rappelé qu’il pouvait être un facteur X. Et Paixão, déjà buteur contre l’Ajax, poursuit sa mue de joueur en adaptation en véritable arme offensive.

L’OM a évité le piège messin, comme les grandes équipes savent le faire : avec calme, rigueur et ambition. La série continue, et le message est clair — ce Marseille-là a de la constance, du talent, et surtout, une identité de jeu qui s’affirme semaine après semaine. Ce soir, l’OM est à nouveau leader provisoire du championnat.

Joseph Poitevin

Photo : Alain Robert – Le Méridional