
Dans un Vélodrome bouillant, l’OM a signé l’exploit en faisant chuter le Paris Saint-Germain (1-0), porté par un but précoce de Nayef Aguerd et un Gerónimo Rulli en état de grâce. Réalistes (2 tirs cadrés, 1 but) et héroïques en défense, les Phocéens ont résisté aux vagues parisiennes pour offrir à leur public une victoire impériale. Paris, incapable de concrétiser sa domination, laisse filer son fauteuil de leader à Monaco. L’OM grimpe à la 6ᵉ place et s’offre une nuit de gloire, sa première victoire au Vélodrome contre le PSG en près de quatorze ans en championnat.
Composition de l’OM en 3-4-2-1
Rulli – Aguerd, Balerdi, Pavard – Palmieri, Höjbjerg, O’Riley, Weah – Paixao, Greenwood – Gouiri
Aguerd frappe d’entrée, le Vélodrome s’embrase
Dans une atmosphère électrique, les Marseillais démarrent avec une intensité folle. Dès la 5ᵉ minute, le pressing phocéen fait craquer Paris. Greenwood, intenable sur son aile, centre fort au second poteau. Nayef Aguerd s’élève dans le dos de Marquinhos et catapulte sa tête dans les filets, profitant d’une sortie manquée de Lucas Chevalier (1-0). Le Vélodrome explose, les tribunes tremblent.

Marseille, euphorique, pense même doubler la mise peu après sur une reprise d’Emerson, mais le but est annulé pour un hors-jeu de Pavard au départ (27ᵉ). Dans la foulée, Gouiri bat Chevalier et fait vibrer la barre d’une frappe splendide (25ᵉ). Une frappe somptueuse qui aurait mérité meilleur sort. Le PSG vacille, l’OM flambe.
La muraille marseillaise
Paris tente de réagir mais se heurte à un gardien au sommet de son art, nommé dans l’équipe type de la première journée de Ligue Des Champions. Geronimo Rulli détourne tour à tour une frappe sèche de Vitinha (17ᵉ), une tentative croisée de Fabian Ruiz (22ᵉ) puis un tir flottant du même Vitinha (72ᵉ). Infranchissable, l’Argentin écœure les attaquants parisiens et galvanise son équipe.
À chaque parade, le Vélodrome gronde comme un volcan. On sent alors que cette nuit peut basculer dans la légende. Malgré 68% de possession, Paris s’empale sur la défense marseillaise, Balerdi, Aguerd et Pavard multipliant les sauvetages. Les Parisiens s’agacent, Luis Enrique peste, et le peuple olympien pousse derrière ses héros.

Un second acte de résistance héroïque
Au retour des vestiaires, l’OM n’a plus la même intensité offensive, mais compense par une solidarité de chaque instant. Les Phocéens reculent, plient parfois, mais ne rompent pas. À chaque ballon gratté, à chaque tacle rageur, le Vélodrome explose comme si l’OM venait de marquer un nouveau but.
En contre, les Olympiens auraient même pu se mettre à l’abri. Entré à l’heure de jeu, Pierre-Emerick Aubameyang file seul au but en toute fin de rencontre, mais Chevalier remporte leur duel (90ᵉ+4). De quoi prolonger le suspense jusqu’au bout. Paris pousse, multiplie les approches, les chevauchées de Kvaratskhelia et les tentatives de Vitinha, mais Rulli ferme la porte avec autorité.

Même l’expulsion de Roberto De Zerbi dans les arrêts de jeu, pour avoir trop protesté, ne change rien : l’OM reste soudé, compact, porté par un public en transe, jusqu’au coup de sifflet final qui libère tout un stade.
Individuellement, Greenwood a encore été intenable, Højbjerg exemplaire au milieu, tandis qu’Emerson et Weah ont parfaitement tenu leur couloir, multipliant les interventions décisives. À l’inverse, Igor Paixao a connu des difficultés pour sa première titularisation, peinant à trouver ses marques dans un match d’une intensité exceptionnelle.

Marseille retrouve sa flamme
Au terme d’un Classique haletant, l’OM s’impose grâce au cœur, à son réalisme et une défense impériale. Nayef Aguerd, déjà buteur pour son deuxième match, Greenwood, intenable, et Geronimo Rulli, muraille de la soirée, incarnent cette équipe qui fait chavirer son peuple.
Cette victoire, la première contre Paris au Vélodrome depuis 2011 en Ligue 1, résonne comme un acte fondateur pour la saison phocéenne. Le Vélodrome peut chanter à pleins poumons : l’OM s’est offert le champion d’Europe, et Marseille, une fois encore, résonne dans l’Histoire.

Joseph Poitevin
Photos : Alain Robert – Le Méridional

