Rennes – OM (1-0) : La désillusion

Une entrée en matière intense mais frustrante pour l’Olympique de Marseille dans ce championnat 2025-2026. Ce vendredi soir, le Stade Rennais recevait les Olympiens pour le coup d’envoi de la saison de Ligue 1. Après un mercato actif et une phase préparatoire convaincante, l’OM se devait de montrer ses ambitions dès la première journée. Les supporters, malgré la domination marseillaise, quittent le Roazhon Park sur une note amère : Rennes s’impose 1-0 dans les dernières secondes de la rencontre, privant Marseille de ce qui aurait pu être un début de saison parfait.

Composition de l’équipe : Rulli – Murillo, Kondogbia, Balerdi(c), Egan-Riley – Hojbjerg, Gomes – Rowe, Rabiot, Greenwood – Gouiri

Kondogbia débute finalement la rencontre en charnière centrale aux côtés du capitaine Balerdi. Sans Medina (suspendu) et Paixao (reprise), Egan-Riley occupe le couloir droit, et Murillo le gauche. Roberto De Zerbi mise sur un 4-2-3-1 avec Angel Gomes et Højbjerg en sentinelles, tandis que Greenwood, Rabiot et Rowe animent l’attaque derrière Gouiri.

Une entame sous tension

Sur leurs 17 dernières confrontations en Ligue 1, l’OM a pris l’ascendant avec 9 victoires, contre seulement 4 pour Rennes et autant de matchs nuls. Les Phocéens restent même sur 4 succès lors des 5 derniers face-à-face, de quoi nourrir un certain complexe côté breton. Rapidement, Marseille monopolise le ballon (77 % de possession après 10 minutes), mais Rennes presse haut, mené par un Rongier, très actif face à ses anciens partenaires et déjà capitaine de son équipe.

Après une première alerte signée Greenwood, dont la frappe du gauche file dans les tribunes (13e), Rennes tente sa chance. Meïté est plusieurs fois pris au piège du hors-jeu, mais à la 17e minute, Al-Tamari parvient à se créer une réelle occasion. Rulli, bien sorti, sauve l’OM avant de relancer rapidement. Sous une chaleur étouffante (28 °C), les Marseillais peinent à s’installer dans le jeu face au pressing breton. À la 21e, Al-Tamari s’écroule dans la surface après un retour de Kondogbia, mais l’arbitre ne bronche pas. Une courte pause fraîcheur permet alors à Roberto De Zerbi de recadrer ses hommes.

Ce qui aurait dû être LE tournant du match survient avec l’intervention de l’arbitrage vidéo : le Rennais Frankowski, sanctionné à tort, est finalement blanchi, et c’est Aït-Boudlal qui écope d’un carton rouge (31e), après une intervention dangereuse sur Murillo. Rennes se retrouve à dix, mais les fautes côté marseillais s’enchaînent et l’arbitre de la rencontre, M. Pignard, doit calmer les esprits. Greenwood se montre le plus dangereux, mais c’est Adrien Rabiot qui manque de peu l’ouverture du score sur une frappe lointaine à ras de terre repoussée par le poteau (45e+6). Le premier acte de cette nouvelle saison offre beaucoup d’animation, mais les filets ne tremblent pas. La pause intervient après six minutes de temps additionnel, laissant le Roazhon Park électrisé et les deux équipes dos à dos (0-0).

Adrien Rabiot. Photo : Alain Robert – Le Méridional

Une frustration palpable…

Le retour des vestiaires voit quelques ajustements tactiques de part et d’autre. De Zerbi fait entrer Timothy Weah à la place de Kondogbia (46ᵉ), positionnant l’ancien Parisien sur le flanc droit pour apporter plus de mobilité. L’OM garde le contrôle du ballon et tente de concrétiser sa supériorité numérique, mais Rennes reste dangereux en contre. Dès la 48ᵉ minute, sur un corner de Gouiri repoussé par la défense bretonne, Al-Tamari se retrouve en position de frappe dans la surface, mais Egan-Riley dévie le tir et préserve le score nul.

Les Marseillais multiplient les tentatives. Rowe tente sa chance à l’intérieur de la surface (52ᵉ), suivi d’un enchaînement manqué sur une tête ratée de Frankowski (54ᵉ). Murillo s’illustre également côté droit avec une superbe détente pour reprendre un centre de Weah, mais sa tête s’écrase sur le poteau gauche de Samba (58ᵉ). Peu après, Gouiri enroule un tir du pied droit à l’entrée de la surface (69ᵉ), mais le gardien rennais bloque avec sérénité. Balerdi se distingue en tentant le premier tir cadré de l’OM sur une frappe acrobatique après un corner de Greenwood (66ᵉ), mais sans succès.

Les changements s’enchaînent pour relancer le dynamisme offensif : pourtant très actif, Rowe laisse sa place à Aubameyang (63ᵉ). Malgré une possession écrasante, l’OM peine à trouver la faille. Rennes, plus opportuniste, se montre encore dangereux en contre, notamment par Al-Tamari, qui voit sa frappe contrée par Egan-Riley (77ᵉ). De Zerbi procède à une réorganisation défensive avec la sortie de Murillo pour Garcia (78ᵉ), tentant d’apporter plus de solidité à l’arrière-garde marseillaise. Gomes et Gouiri laissent enfin respectivement leur place sur le terrain à Vaz et Bakola (86e).

Malgré une nette domination statistique (près de 72% de possession et 23 tirs contre 12 pour les Bretons), les Phocéens n’arrivent pas à débloquer le score. Le Stade Rennais, courageux et discipliné à dix, tient bon et préserve un 0-0 qui laisse les supporters marseillais sur leur faim.

… et la douche froide

Alors que la rencontre semblait se diriger vers un match nul bien préservé par les rouge et noir, Ludovic Blas bouleverse tout dans les toutes dernières secondes. À l’entame du temps additionnel, sur le côté gauche, l’ancien Marseillais Quentin Merlin lance Ludovic Blas, malheureusement bien couvert par Balerdi qui se fait surprendre. À peine entré, le n°10 rennais contrôle le ballon de la poitrine, puis du pied gauche avant de pénétrer dans la surface. Seul face à Rulli, il ne laisse aucune chance au gardien marseillais et glisse le ballon dans le petit filet gauche (90+1). Le Roazhon Park explose, et Habib Beye, figure emblématique et ancien capitaine de l’Olympique de Marseille, aujourd’hui coach de Rennes, jubile sur son banc. Le coaching est gagnant, et le Stade Rennais, opportuniste et patient, s’offre une victoire précieuse à domicile, tandis que l’OM quitte le Roazhon Park frustré, incapable de concrétiser sa domination et de lancer sa saison comme il l’espérait.

Cette première journée de Ligue 1 laisse un goût amer aux Marseillais, qui ont dominé dans le jeu mais peiné à concrétiser leurs occasions. Rennes, patient et opportuniste, a su profiter de la moindre erreur pour arracher une victoire précieuse à domicile, rappelant que la Ligue 1 ne pardonne aucune distraction. Pour l’OM, la route vers ses ambitions est encore longue : malgré une certaine maîtrise technique et une domination nette, il faudra apprendre à transformer la possession en buts si les Phocéens veulent réellement se mêler à la lutte pour les premières places. Comme une sensation de déjà vu… à vite corriger.

Joseph POITEVIN

Photos : Alain Robert – Le Méridional