À Marseille, une statue de Bernard Tapie inaugurée devant le Vélodrome

© Atelier Joël Vergne

Le 16 mai, à la veille du dernier match de la saison contre Rennes, une statue de l’ancien président de l’OM sera dévoilée sur le parvis du stade.

C’est une scène figée dans le bronze, une image de légende pour certains, de culte pour d’autres. Une statue de Bernard Tapie sera inaugurée devant le Stade Vélodrome, à la veille de la rencontre entre l’Olympique de Marseille et Rennes, le 16 mai prochain.

L’annonce, révélée par BFM TV et confirmée par Ici Provence, consacre l’ancien président du club phocéen dans une posture glorieuse : hissé sur les épaules de six de ses joueurs – Barthez, Boli, Desailly, Deschamps, Di Meco, Sauzée – au lendemain de la finale de Ligue des champions remportée en 1993 face à l’AC Milan.

L’initiative, soutenue par la mairie de Marseille, s’inscrit dans une logique mémorielle assumée. Benoît Payan, maire socialiste, sera présent lors de l’inauguration, aux côtés de la famille de l’ancien homme d’affaires, décédé en 2021.

Le choix de la date n’est pas anodin : trente-deux ans presque jour pour jour après la victoire de Munich, seule étoile au palmarès du football français en C1.

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Le mythe et les zones d’ombre

Bernard Tapie, c’est un pan entier de l’histoire marseillaise, sportive, médiatique, politique. Patron flamboyant, tribun, personnage romanesque aux innombrables vies, il incarne l’époque où l’OM bousculait l’Europe, armé d’ambition et de moyens.

Mais aussi celle des affaires : l’affaire VA-OM en 1993, puis les multiples procédures qui ont suivi – Adidas, Crédit Lyonnais, arbitrage controversé – ont durablement entaché son image.

Cette dualité, la statue ne la dira pas. Elle montrera l’homme acclamé, porté, adoré. Ce choix sculptural, inspiré d’une photo prise au Vélodrome le 27 mai 1993, vise à « restituer un moment de communion unique entre Tapie, les joueurs et le public », selon les porteurs du projet.

En plaçant cette statue à quelques mètres de l’enceinte où l’épopée de 1993 s’est écrite, la Ville inscrit l’ancien président dans le paysage mémoriel marseillais. Un hommage en bronze, pour rappeler une époque où Marseille régnait sur l’Europe.

L.-.R.M.