Sénas, au clair avec ses eaux

La station d'épuration de Senas après les travaux d'extension. © Saur

L’extension de la station d’épuration de Sénas, fraîchement inaugurée par la Métropole Aix-Marseille-Provence, conjugue montée en puissance et montée en gamme. Un chantier à 4,7 millions d’euros pour anticiper la croissance démographique et répondre aux défis environnementaux.

À première vue, on croirait un site industriel comme un autre, posé entre canal, voie ferrée et vergers. Mais derrière ces cuves circulaires et ces bâtiments immaculés, c’est une petite révolution silencieuse qui s’opère à Sénas.

La commune des Bouches-du-Rhône accueille désormais une station d’épuration à la pointe de l’innovation, fruit d’une collaboration entre la Métropole Aix-Marseille-Provence et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.

Construit en 1977, agrandi une première fois en 1998, le site avait besoin d’un sérieux coup de jeune. L’urbanisation croissante et les besoins d’une population en expansion ont poussé la collectivité à revoir l’outil de fond en comble. Résultat : une capacité portée à 11 000 équivalents habitants, des technologies de traitement dernier cri, et une intégration fine dans les enjeux de développement durable.

Inauguration de la station d’épuration de Sénas, en présence de Philippe Ginoux, maire de la commune et conseiller délégué de la Métropole, Roland Giberti, maire de Gémenos et vice-Président de la Métropole et d’Annick Mièvre, directrice de la délégation Paca-Corse Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. © Métropole AMP

Traitement affiné, pollution limitée

Au cœur du dispositif, une nouvelle file de traitement par boues activées à aération prolongée. Ce jargon technique masque une réalité concrète : une meilleure élimination des polluants biologiques, du phosphore et des graisses.

Avant de retourner dans le milieu naturel, les eaux usées sont soumises à une filtration fine et à une désinfection par UV, garantissant une qualité optimale. Quant aux boues résiduelles, elles bénéficient désormais d’une filière de déshydratation plus performante.

Dans un contexte où les épisodes de pluie intense deviennent monnaie courante, le chantier a aussi intégré le risque inondation. Grâce à une modélisation hydraulique poussée, les concepteurs ont prévu un bassin de compensation pour absorber les ruissellements et surélevé les équipements électriques pour les mettre à l’abri.

Un effort métropolitain plus large

Ce chantier de 4,7 millions d’euros – dont 600 000 euros financés par l’Agence de l’eau – s’inscrit dans un schéma directeur métropolitain de l’eau voté fin 2024.

Avec 70 stations sur son territoire, la Métropole déploie un plan de près de 2 milliards d’euros pour moderniser la distribution d’eau potable et l’assainissement. À Sénas, ce plan prend forme. Ailleurs, d’autres projets suivent : à Martigues, à Saint-Julien-les-Martigues ou encore dans le Pays salonais.

L.-R.M.