À la Bonne Mère, les Marseillais se recueillent. Le Pape, dont la visite avait marqué la ville, laisse derrière lui un message de paix et d’humanité.
Marseille, Notre-Dame de la Garde. L’émotion est palpable ici, sur la colline de la Bonne Mère, alors que la nouvelle vient de tomber : le Saint-Père s’est éteint. Un silence respectueux s’installe parmi les fidèles et les visiteurs rassemblés spontanément, le regard tourné vers la mer, vers l’horizon d’où semblait toujours venir sa parole. Pour beaucoup, il restera le Pape des Marseillais, de tous les Marseillais.
Son passage dans notre cité, encore gravé dans les mémoires, fut un moment de grâce et de communion. Sur ce parvis même, baigné de lumière, il avait élevé un vibrant message de paix, adressé aux peuples de la Méditerranée. Il parlait à tous les cœurs, croyants ou non, rappelant la vocation fraternelle de Marseille, ville-carrefour, ville-monde.
Aujourd’hui, les regards sont tristes, mais le ciel est d’un bleu pur, comme si le soleil lui-même s’inclinait pour saluer ce serviteur humble et courageux. Certains murmurent une prière, d’autres allument une bougie, beaucoup se recueillent en silence, tournés vers la Bonne Mère. Une présence se fait sentir, celle d’un homme qui, par son humanité et sa simplicité, a su toucher les âmes.
Dans les clochers de la ville, les cloches sonnent le glas. Marseille pleure, mais Marseille se souvient. Et déjà , elle promet de porter haut le message qu’il nous a laissé : celui de l’accueil, de la paix, et de l’espérance.
Philippe Arcamone