En image. Zeus déroule sa mécanique sur le toit-terrasse du Mucem

© Alain Robert

Gruté au sommet du Mucem, le cheval mécanique des JO s’offre une halte marseillaise. Entre art, industrie et storytelling olympique, Zeus déroule sa mécanique jusqu’à la fin du mois d’avril.

À Marseille, même les dieux ont besoin de grues. Mardi 15 avril, en plein après-midi, une grue spéciale a soulevé trois tonnes de métal au-dessus de l’esplanade du J4, entre mer et béton brut.

Deux heures de manœuvres, quelques rafales de vent, et un cheval géant s’est posé sur le toit du Mucem. Cinq mètres de haut, silhouette d’acier, profil d’icône olympique : Zeus est à Marseille. Et jusqu’à la fin du mois, il va bouger, une minute toutes les quatre.

Sur l’esplanade, l’opération a attiré les curieux. Et la curiosité. « On a utilisé une grue spéciale, il n’y en a pas beaucoup comme ça », glisse Richard Triballier, technicien chez Blam et compagnon de route de la bête durant cette tournée européenne.

Conçu par l’atelier nantais Blam pour la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, le cheval devait n’être qu’un décor. « À l’origine, l’idée c’était de faire un truc simple, même en carton-plâtre, juste pour la soirée », raconte Triballier, après avoir mis le courant pour lancer l’animal.

Mais l’atelier a proposé autre chose. Une œuvre complète, pensée pour durer. Résultat : deux moteurs, un coffret électrique, des bielles, des chaînes, un pantographe, et des pièces en fonte d’aluminium anodisé, « comme celles utilisées dans l’industrie, mais détournées ».

Zeus est une sculpture en fonte d’aluminium anodisé, avec deux moteurs, un coffret électrique, des bielles, des chaînes, un pantographe — des pièces issues de l’industrie, mais détournées pour l’art. © Alain Robert

La mécanique du sens

C’est Sanofi qui a permis à Zeus de quitter la scène pour une tournée européenne. Dans le cadre de son partenariat premium avec les Jeux olympiques, le laboratoire a eu la possibilité de parrainer l’une des œuvres emblématiques de la cérémonie.

Tandis qu’EDF optait pour la vasque olympique, Sanofi a préféré accompagner Zeus. Un choix mûrement réfléchi : pour le groupe pharmaceutique, le cheval mécanique incarne une métaphore du parcours scientifique — une course semée d’échecs, de réussites et de résilience.

Depuis Paris, Zeus a voyagé : Montpellier, Lyon, Milan pour la Design Week, et désormais Marseille. Pour Guillaume Hetzel, en charge des partenariats chez Sanofi, faire escale là où les Jeux ont démarré relevait de l’évidence.

La cité phocéenne a été le point de départ du relais de la flamme, avec l’arrivée du Belem, et pour Sanofi aussi : « On avait le premier relayeur de la torche. C’était vraiment quelque chose qu’on voulait absolument faire. »

La terrasse du Mucem, carrefour entre histoire et innovation, cochait toutes les cases pour accueillir Zeus. « Le Mucem faisait sens parce que c’est un lieu de culture qui rassemble. Et c’est notre volonté, à travers cette tournée, de rassembler les Français et de pouvoir les amener dans un lieu unique. »

Une œuvre en mouvement

Gruté à 25 mètres du sol, Zeus trône désormais entre ciel et mer. Non loin de lui, trois costumes emblématiques de la cérémonie d’ouverture sont aussi présentés dans l’exposition Populaire ?, au rez-de-chaussée du musée.

Zeus ne restera que jusqu’au 27 avril. Juste le temps de quelques ruades, quelques photos, quelques émerveillements. Ensuite, il reprendra la route. Prochaine escale : Bordeaux. Puis Rouen, Francfort, le Mont-Saint-Michel tout l’été, et enfin Nantes, là où il est né.

À Paris, Lyon ou Milan, Zeus était figé. À Marseille, il s’anime. Une minute de mouvement toutes les quatre. Un privilège rare pour une ville qui ne l’est pas moins. Ou comment Zeus remet en marche l’imaginaire olympique.

Texte : Narjasse Kerboua / Reportage photos : Alain Robert

À Marseille, le cheval olympique s’amine une minute toutes les quatre. © Alain Robert

> Du 16 au 27 avril, le musée présente Zeus, le cheval métallique qui a galopé sur les eaux de la Seine lors de la cérémonie d’ouverture, sur la terrasse du Mucem pendant dix jours.