OM – Rabiot bat le rappel : « Il faut qu’on pousse tous dans le même sens »

Rabiot OM
Auteur du 3e but dimanche dernier contre Toulouse, Adrien Rabiot donne aussi de la voix, de par son expérience. Photo Alain Robert

À la veille du déplacement « primordial » à Monaco, ce samedi (17 h), Adrien Rabiot, reconverti milieu offensif avec succès sous De Zerbi, rappelle l’importance pour l’OM de se qualifier en Ligue des champions. Comme après Reims, « le Duc » répète que tous les joueurs doivent être mobilisés à 100%.

Arrivé en cours de saison en Provence et accueilli à l’aéroport de Marignane dans une chaude ambiance, Adrien Rabiot s’est imposé à l’OM comme l’un des joueurs cadres et indéboulonnables de Roberto De Zerbi.

Trop juste pour affronter Lyon fin septembre, il n’a, depuis, pas loupé le moindre match. « Il répond de la meilleure manière à mes attentes, se satisfait l’entraîneur italien de l’OM. C’est un joueur universel, il attaque, il défend, avec une forte personnalité sur et en dehors du terrain. Donc c’est vraiment une chance de l’avoir avec nous. »

Déjà auteur de neuf buts (6 en Ligue 1, 1 en coupe de France et 2 avec l’équipe de France) cette saison, « le Duc » (30 ans) est essentiel dans le jeu olympien et se permet, avec son expérience, de pousser des coups de gueule quand ça ne va pas.

Ce vendredi, en conférence de presse, Rabiot a estimé le déplacement à Monaco samedi (17 h), face à un concurrent direct, « primordial » dans la course au podium et à la qualification en Ligue des champions. Et comme après la défaite à Reims, il a remis un coup de pression sur ses coéquipiers : « Sur cette fin de saison, personne ne doit être 20 ou 30% en dessous (de son potentiel), sinon ça ne va pas le faire ».

Interview.

Avec cette victoire contre Toulouse dimanche dernier, qui a mis fin à une période agitée, peut-on dire que l’OM est guéri ?

L’important était de retrouver de la sérénité, de la confiance avant un match primordial. La victoire nous a fait du bien. Il y a eu du bon et du moins bon dans le contenu, mais c’était important de gagner. Ce qui va être décisif maintenant dans la dernière ligne droite sera d’aller chercher les victoire et prendre les points.

Vous avez eu une alerte à un mollet lors du dernier rassemblement de l’équipe de France le mois dernier. Comment allez-vous aujourd’hui ?

Je vais très bien. Je suis 100% motivé sur la fin de saison, j’ai envie de remplir l’objectif et d’aller chercher la Ligue des champions. Je suis très concentré, focus et enthousiaste, en espérant qu’on puisse faire une grosse fin de saison.

Vous vous déplacez à Monaco samedi. Est-ce le moment de montrer les muscles et d’écarter un rival pour le podium ?

C’est ce qu’on aimerait. Nous avons eu des hauts et des bas cette saison. On a raté le coche par moment, on n’a pas su faire la différence quand nos adversaires ont eu des mauvais résultats. Ce serait très bien d’aller gagner à Monaco, de les distancer. On sait que ça revient fort derrière. On a travaillé pour cela cette semaine.

Rabiot
Ce vendredi matin, Adrien Rabiot avait le sourire à l’entraînement, en compagnie de Bilal Nadir. Photo B.G.

Il n’y a aucun problème avec qui que ce soit, ils (ses coéquipiers, Ndlr) savent très bien quelle est mon envie : je suis venu ici avec des objectifs bien clairs

Roberto De Zerbi vous a repositionné en milieu offensif gauche, un poste inhabituel pour vous, mais vous semblez vous y sentir bien, avec beaucoup d’impact et déjà six buts marqués en championnat…

J’avais parlé avec le coach et au départ, ce n’était pas prévu comme ça, il devait me faire jouer plus bas, dans les deux joueurs du milieu. Les choses ont fait qu’il a dû s’adapter, il a essayé plusieurs choses, changé de schéma. Dans cette position, je peux apporter ce plus offensivement, mais aussi cette garantie d’avoir un jouer capable d’aller défendre assez haut.

Ça me convenait. Désormais, j’ai de très bons repères à ce poste. Ça m’a permis de marquer plus de buts qu’à l’accoutumée. On a trouvé nos repères comme ça, je me sens très bien.

Juste après la défaite de Reims, au micro du diffuseur, vous aviez tenu des propos forts, en disant notamment : « J’ai l’impression de voir des mecs qui n’ont pas envie d’aller en Ligue des champions« . Disputer la coupe d’Europe l’an prochain est une condition importante pour rester à l’OM ?

Oui, bien sûr. J’en ai déjà parlé. Concernant mes propos, il n’y a aucun problème avec qui que ce soit, ils (ses coéquipiers, Ndlr) savent très bien quelle est mon envie : je suis venu ici avec des objectifs bien clairs. Ceux qui sont là, il faut qu’ils comprennent qu’ils doivent avoir les mêmes objectifs que tout le monde, le club, les dirigeants, le coach. Les plus anciens, on est là aussi, avec notre expérience, notre vécu, pour leur faire prendre conscience de ces choses-là. C’est une réalité : se qualifier en Ligue des champions est important pour le club.

Mais peut-être qu’ils n’ont pas compris que le fait d’aller en C1, ça pourrait être aussi important pour eux, pour leur avenir. Ça change beaucoup de choses. La plupart sont très jeunes, certains ne voient pas forcément tout ce que ça représente. Parfois, il faut donner un petit coup, pour prendre conscience.

On peut avoir des hauts, des bas, mais il faut qu’on pousse tous dans le même sens. Sur cette fin de saison, personne ne doit être 20 ou 30% en dessous (de son potentiel), sinon ça ne va pas le faire. Il faut que tout le monde soit mobilisé, qu’on aille tous dans le même sens et qu’on ait le même objectif.

Photo Alain Robert

Le coach a fait ce qu’il devait faire, je pense que ça a réussi à remobiliser tout le monde

Avec vos propos, les mots du coach et ce qu’il s’est passé la semaine dernière, sentez-vous le groupe remobilisé ?

On a gagné, c’est ce qu’il fallait. C’était important de taper du poing sur la table, le coach l’a fait, après des prestations et des résultats qui n’étaient pas bons. On ne pouvait pas se permettre de continuer ainsi, de gâcher toute une saison où on est resté pratiquement toujours deuxième et risquer de sortir de la zone de Champions League.

Le coach a fait ce qu’il devait faire, je pense que ça a réussi à remobiliser tout le monde. On a vu qu’il y avait une très bonne attitude contre Toulouse, même si techniquement, c’était un peu moins bien. Mais ce qu’on voulait voir, c’était surtout une autre attitude, un autre état d’esprit, ça a été le cas. Et tant qu’on aura ça, tant qu’on peut se fier à ça, c’est déjà beaucoup.

Alors, je ne vous dis pas que demain on va gagner 3-0, mais si on affiche déjà l’attitude qu’on avait contre Toulouse, ce sera déjà bien.

À en juger votre activité sur le terrain et votre rôle de leader, diriez-vous que vous êtes le plus épanoui, le plus accompli, en tant joueur et en tant qu’homme ?

En termes de football, j’ai toujours dit qu’à partir de trente ans, on est vraiment dans le vif du sujet. On a l’expérience ; physiquement, on est généralement au top ; psychologiquement aussi, car on fait face à certaines choses plus facilement.

Donc je pense qu’actuellement, je suis peut-être – avec les deux saisons précédentes et j’espère pour plusieurs saisons encore – dans le meilleur moment de ma carrière.

Ma mère est un bouclier pour moi, elle est là pour s’occuper de tout ce qui est extra-sportif et faire des sorties dans la presse quand il le faut

Malgré la victoire contre Toulouse, on a senti que l’équipe était en difficulté, notamment en phase de transition. Ça a été le cas contre Reims. Comment expliquez-vous que l’équipe soit en danger dans ces phases-là et qu’il n’y ait pas forcément de progrès sur ce plan ?

Sur les phases de transition, on a parfois un peu mal géré. Que ce soit nous la ligne d’attaque ou au milieu, on a essayé d’aller chercher avec l’envie de trop bien faire, on s’est fait prendre dans le dos parce que le pressing était mal coordonné. Ça a libéré des espaces… Ce n’était peut-être pas la meilleure façon de défendre.

On est plus pris par cette envie d’aller récupérer le ballon rapidement, c’est ce qu’on travaille à l’entraînement, mais par moments, il faudrait être plus en place, rester un peu plus bloc médian et coulisser, pour mieux bloquer les espaces. Ce sont des choses qu’il faut voir et comprendre sur le moment.

C’est pour ça qu’il est important d’avoir des joueurs un peu plus expérimentés, qui voient ces choses-là et qui sont capables de donner des consignes, d’aller voir le coach tout de suite, selon comment se déroule le match. C’est vrai que, parfois, on s’est un peu entêté à vouloir récupérer le ballon assez vite et laisser des espaces, pour finalement se mettre en danger, alors que ce n’était pas forcément nécessaire.

Lors du match à Paris face au PSG, vous et votre mère Véronique avaient été pris pour cible. Elle est aussi votre conseillère. Vivez-vous cela de manière naturelle ou cela peut-il être inconfortable dans le sens où elle se trouve exposée médiatiquement ?

Non, au contraire, on a choisi de travailler comme ça. C’est même un bouclier pour moi, elle est là pour s’occuper de tout ce qui est extra-sportif et faire des sorties dans la presse quand il le faut. Concernant l’épisode de PSG, elle a été touchée personnellement. Ce n’est pas l’agent qui a été attaqué, c’est la femme, la mère, donc c’est normal qu’elle réagisse aussi en son nom.

Pour le reste, on a toujours travaillé de cette manière. Ça s’est toujours très bien passé et elle m’a toujours protégé, en me disant : ‘Occupe-toi toujours de ce que tu sais faire sur le terrain et moi je m’occupe de ce qu’il y a autour’. On a toujours fait de cette manière. C’est aussi pour ça que j’ai pu avancer et réussir.

Propos recueillis par Benoît Gilles

Monaco – OM
Samedi 12 avril 2025.
29e journée de Ligue 1.
À 17h, stade Louis-II.

En direct sur beIN Sports.
Arbitre : Benoît Bastien.

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