En dessous de tout à Reims (3-1), où il a concédé sa 4e défaite en cinq matchs, l’OM est en crise. Désormais 3es de Ligue 1, les Olympiens ont affiché d’importantes lacunes mentales. Roberto De Zerbi a puni ses joueurs, qui ont passé la nuit à la Commanderie.
Brouillons sur la pelouse du stade Auguste-Delaune samedi après-midi, incapables de dominer une équipe de Reims qui n’avait plus gagné depuis le 10 novembre dernier, joueurs et coach de l’OM ont enfin été offensifs dans leurs réactions d’après-match.
Comme si la lucidité qui leur avait fait défaut pendant 90 minutes en Champagne s’était soudainement manifestée après la bouillie de football proposée (3-1).
« Quatre défaites en cinq matchs, c’est un moment difficile », reconnaissait d’emblée le coach Roberto De Zerbi en conférence de presse. Puis il avouait : « Évidemment qu’il faut être préoccupé, on a perdu quatre matchs sur les cinq derniers ». Pire, il fallait aussi remonter au siècle dernier (1984) pour retrouver trace d’une équipe olympienne ayant encaissé au moins trois buts au cours de trois déplacements consécutifs.
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💥😠 L'énorme coup de gueule d'Adrien Rabiot après la défaite de l'OM à Reims !
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La mentalité en cause
Déjà alerté par les défaites contre d’autres équipes mal en point (Auxerre, Lens), l’entraîneur italien constate : « Si on n’arrive pas à avoir la même mentalité que contre Paris et que l’on n’arrive pas à avoir cet état d’esprit contre les équipes qui sont en bas du classement, on ne sera jamais une grande équipe ».
Des propos forts, sans concession, qui rejoignaient les déclarations à chaud d’Adrien Rabiot au micro de beIN Sports.
« Ça fait mal d’afficher cet état d’esprit, regrettait le « Duc », qui a récupéré le brassard de capitaine après la sortir sur blessure de Leonardo Balerdi (entorse du genou ?). On a des objectifs et ça n’est pas suffisant. J’ai l’impression de voir des mecs qui n’ont pas envie d’aller en Ligue des champions, qui n’ont pas envie de se battre pour connaître ça. »

Je ne comprends pas qu’on n’ait pas plus faim sur le terrain à l’idée d’aller jouer la Ligue des champions l’année prochaine
Adrien Rabiot
Déplorant des grosses lacunes dans les duels et le contre-pressing, Adrien Rabiot ne cachait pas son incompréhension : « Je ne comprends pas qu’on n’ait pas plus faim sur le terrain à l’idée d’aller jouer cette compétition l’année prochaine. Il faut avoir une autre mentalité. Il y a des équipes derrière qui ont envie ».
L’international français assénait alors : « Il faut se remettre en question. Il reste sept matches, il faut savoir ce qu’on veut faire, si on veut aller en Ligue des champions. Moi, je suis venu pour ça. Si d’autres n’ont pas envie, ils doivent le dire avant les matches et laisser d’autres jouer ».
Rongier : « On ne peut pas se permettre d’avoir un attitude pareille »
Passé en zone mixte devant les médias, après une très longue explication dans le vestiaire, Valentin Rongier, unique buteur olympien du jour, nourrissait les mêmes regrets. « On peut perdre des matchs, mais quand on est l’OM, qu’on veut aller en Ligue des champions, on ne peut pas se permettre d’avoir un attitude pareille », jugeait le numéro 21.
Valentin Rongier espère toutefois rapidement tourner la page. « Il faut repartir de l’avant, avec la tête haute, en travaillant surtout, en étant très humble, appuie celui qui a commencé milieu avant de terminer defenseur samedi, et pas exempt de tout reproche sur le deuxième but rémois. Parce que là, il faut qu’on fasse profil bas. Et qu’on montre un visage différent. »
Au vrai, les satisfactions olympiennes sont rares. Voire inexistantes. Les quelque mille fanas de l’OM présents à Reims ont entonné « Mouille le maillot ou casse toi » quand l’escouade à De Zerbi s’est présentée devant eux une fois la gifle encaissée.
La mentalité ne s’achète pas au supermarché. Celle que je veux pour mon équipe n’est pas celle que l’on a pour l’instant
Roberto De Zerbi
Un chant qui fleure bon la crise de printemps, d’autant que Monaco lui a chipé la deuxième place dans la soirée, après son succès dans le derby de la Côte d’Azur face à Nice (2-1). La défense fut aux bois, précipitée par la blessure puis la sortie de Balerdi. Luis Henrique et Mason Greenwood, hormis une entame intéressante, n’ont pas pesés sur les débats.
« La mentalité ne s’achète pas au supermarché, a tonné Roberto De Zerbi, qui a fait et défait plusieurs fois son animation et déplacé ses hommes au gré des changements, ce samedi. La mentalité que je veux pour mon équipe n’est pas celle que l’on a pour l’instant. Il faudra que j’explique aux joueurs ce que je veux au niveau de la mentalité. »
Alors qu’il ne reste que sept rencontres à disputer, le temps presse et l’objectif unique de cette saison (finir sur le podium pour être qualifié directement en Ligue des champions) semble de plus en plus illusoire à ce rythme-là.

Nuit à la Commanderie, deux jours de repos supprimés
« On n’a pas ce feu intérieur pour réussir à remporter ces matchs », estimait l’entraîneur italien de l’OM en réponse à une question sur la prestation de Mason Greenwood. Mais le constat vaut pour toute son équipe.
« D’un point de vue tactique, je ne pense pas que l’on doive changer quelque chose. Peut-être autre chose, l’aspect mental… », finissait par avouer Roberto De Zerbi.
L’Italien n’a pas tardé à taper du poing sur la table. Sur le chemin du retour en Provence, le coach a interdit à ses joueurs de rentrer chez eux, samedi soir. Tous ont dormi au Centre Robert Louis-Dreyfus, se voyant également privés de leurs deux jours de repos initialement prévus.
Les coéquipiers d’Adrien Rabiot ont ainsi repris l’entraînement dès ce dimanche. Autant pour les sanctionner leur prestation honteuse à Reims que pour remobiliser le groupe dans ce sprint final, à sept journées de la fin du championnat.
Benoît Gilles
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