Le collectif Une Génération pour Marseille lance une consultation inédite auprès des habitants

À un an des municipales, le collectif Une Génération pour Marseille lance une consultation inédite auprès des habitants. Un référendum avec quinze questions concrètes, un vote sur le terrain et en ligne, et une volonté affichée d’associer les Marseillais à la construction d’un projet politique.

Un bulletin, quinze questions, et l’espoir d’ouvrir un débat de fond sur la gouvernance locale. Ce vendredi 28 mars, les premiers participants du « Référendum des Marseillais » ont glissé leur réponse dans une urne symbolique.

Quinze interrogations adressées aux habitants, sur des thèmes allant des piscines de proximité à l’intelligence artificielle, de la lecture publique à la vidéoprotection, en passant par la création d’une plage d’envergure à l’Estaque… Des sujets concrets, parfois clivants, mais volontairement dégagés de toute logique partisane.

« C’est un moment démocratique, pas une campagne électorale », insiste Romain Simmarano, co-fondateur d’Une Génération pour Marseille, le collectif à l’origine de cette initiative. L’objectif ? « Recueillir entre 5 000 et 7 000 votes d’ici fin avril » et, surtout, « apporter des propositions de la vraie vie, sans polémique », dit-il.

Des idées, pas des slogans

La démarche s’inscrit dans la droite ligne des soirées-débats « Et si on s’en parlait ? » et est le fruit d’un an de travail, mené dans le cadre des « 12 travaux pour Marseille », une série d’ateliers ayant fait émerger 530 propositions, resserrées ensuite autour de quinze questions. « On ne voulait pas des interrogations dont on connaît déjà la réponse, comme “Êtes-vous pour plus de sécurité ?”, souligne Romain Simmarano. Chaque formulation a été pensée pour ouvrir une vraie réflexion. »

Ce vote citoyen se veut aussi un outil de rassemblement. Le collectif agit en coordination avec d’autres initiatives locales, notamment les groupes de travail lancés par Martine Vassal. « Ce qu’on construit a vocation à servir l’unité de notre famille politique », affirme encore Romain Simmarano, qui rappelle que Sylvain Di Giovanni, porte-parole du micro-parti Marseille Provence Unie, également impliqué dans ces groupes, fait partie des six porte-parole du collectif.

Créer du lien dans une ville « qui n’avance plus« 

Symbolique pour l’instant, cette consultation entend aussi répondre à un sentiment d’immobilisme qui traverse la ville. Pour lui, « le sondage Ifop de mars a montré une chose : Marseille ne va pas bien. Elle n’avance pas. Il faut trancher, proposer, ouvrir la discussion. »

À rebours du duel figé entre l’actuel maire Benoît Payan et le Rassemblement National, le co-fondateur du collectif veut croire à une alternative : « Ce fameux match RN-Payan n’existe pas dans la perception des Marseillais. L’incarnation peut venir d’ailleurs. »

Pensé « à la Suisse », l’exercice participatif se poursuivra tout au long du mois d’avril, entre votes en ligne [ici] et actions sur le terrain. Car derrière ce processus de consultation, il y a aussi l’ambition de redonner de la voix aux quartiers, de recréer du lien et de réancrer la politique dans le quotidien. « On va aller dans les marchés, faire du porte-à-porte, se rendre dans chaque secteur pour faire vivre cette initiative. Ce ne sera pas une votation géante, mais ce sera concret », promet-il.

Objectif : faire remonter les priorités, tester des idées et poser les bases d’un programme « prêt à être appliqué dès le lendemain des élections ». La dernière question du questionnaire, ouverte, donne d’ailleurs le ton : « Si vous aviez le droit à un vœu pour votre ville, qu’est-ce que vous demanderiez ? »

Narjasse Kerboua