Le président de l’OM, Pablo Longoria, rejoint la galerie urbaine de Franck Conte, qui lui a consacré une nouvelle fresque à deux pas du Palais Longchamp. Un portrait pagnolesque, en soutien à celui que l’artiste considère comme « un président plutôt aimé » ou quand l’art devient un acte de supporterisme.
Il a les mains dans les poches, le gilet ajusté, les chaussures cirées couleur feu et le regard au loin. À l’angle de la rue Espérandieu, sous le soleil du parc Longchamp, Pablo Longoria ne parle pas. Il s’affiche. Depuis ce vendredi matin, son visage a rejoint la galerie à ciel ouvert de Franck Conte, artiste-peintre devenu référence dans le street art marseillais pour ses portraits décalés des figures de l’Olympique de Marseille.
Le président espagnol, qui divise parfois les tribunes, a cette fois été figé dans un style « pagnolesque », dixit son auteur, dans une interview sur le plateau de BFM Marseille. Un hommage tout en élégance, réalisé en quatre heures à peine, au pochoir et au pinceau, sur le mur d’un bar, comme un clin d’œil au théâtre de la vie marseillaise.
« Je le vois comme un personnage d’époque, un peu intemporel », explique Franck Conte, qui assume le choix du surnom inscrit à côté : “Pablo Rossignol Longoria”. « Il s’est mangé le mur de la Ligue dans la gueule, alors c’était le bon moment pour le soutenir », résume-t-il dans un style bien à lui, en référence à la suspension du président du club phocéen.
Une galerie en forme de Panthéon marseillais
À l’origine issu du graffiti et du street art, Franck Conte a progressivement fait évoluer sa pratique vers une peinture murale figurative et engagée. Pas de bombes aérosols ici, mais du pinceau, des gabarits, et surtout une lecture intime de l’histoire du club. « C’est une forme de supportérisme », confie-t-il.
Depuis 2018, Franck Conte peuple les murs de la ville de visages qui racontent l’OM autrement. Pas ceux des sponsors ou des hype passagères, mais ceux qui, selon lui, « méritent leur portrait ».
Luiz Gustavo dans les ruelles du Panier, Hiroki Sakai à Vauban, Payet en professeur de maths à Sainte-Cécile, Mandanda sur le cours d’Estienne d’Orves, Villas-Boas grimé en explorateur portugais… À chaque fois, une mise en scène, un message, une reconnaissance.
« Les joueurs que je représente, c’est souvent des joueurs qui font l’unanimité quand même, des joueurs que tout le monde aime… et que moi aussi j’aime. J’imagine que c’est aussi souvent des joueurs qui portent des valeurs, qui ont des comportements, des qualités qu’on apprécie en tant que supporter. »
Longoria, lui, n’est pas un joueur. Il est le premier dirigeant à entrer dans cette galerie d’hommages. Une prise de position ? Plutôt un coup de cœur assumé : « Je suis un supporter comme tout le monde. Quand je choisis quelqu’un, il faut que j’éprouve un vrai lien affectif. »
Pablo "Rossignol" Longoria
— Franck Conte (@FrkConte) March 27, 2025
Nouveau personnage Pagnolesque
Le Romantisme marseillais contre la CORRUPCION de la Ligue !
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Une œuvre marseillaise éphémère mais vivante
Comme toutes ses fresques, celle de Pablo Longoria est éphémère. Exposée aux intempéries, aux dégradations, à la vie du quartier. « Il y a toujours un risque qu’elle soit recouverte ou taguée. » Mais pour lui, une fois sur le mur, l’œuvre appartient à Marseille — à ses rues, à ses passants, à sa mémoire collective.
En attendant, la fresque est bien là, visible, à quelques mètres du Palais Longchamp. Et déjà partagée sur les réseaux sociaux, avec ce mélange de fierté populaire et de nostalgie colorée qui fait la signature de Franck Conte.
N.K.