Après trois revers en quatre matchs, l’entraîneur de l’OM Roberto De Zerbi s’est montré très clair : il faudra ramener trois points du déplacement à Reims, ce samedi (17 h), lors de la 27e journée de Ligue 1.
L’OM est actuellement dans la pire série de sa saison en championnat, avec trois défaites enregistrées lors des quatre derniers matchs. Mais c’est bien connu, toute série a une fin et c’est un peu ce qu’a voulu marteler Roberto De Zerbi ce vendredi après-midi, en conférence de presse, au sortir d’une trêve internationale qui a permis de panser certaines blessures.
Combatif et comme toujours honnête, l’entraîneur italien de l’Olympique de Marseille a confirmé qu’Ismaël Bennacer (cuisse) et Amir Murillo (ischios) étaient de nouveau aptes, au contraire de Pierre-Emile Hojbjerg. Le Danois (mollet) poursuit le travail en salle en vue d’un prochain retour, mais il manquera à l’appel ce samedi à Reims (17 h), où les Olympiens n’auront qu’un objectif : ramener les trois points.
« RDZ » cherche donc un remplaçant à l’irremplaçable milieu de terrain, mais sait déjà qu’il alignera Mason Greenwood, revenu plus tôt à la Commanderie pour travailler, sans doute piqué au vif d’avoir démarré les deux derniers matchs sur le banc des remplaçants, contre Lens (0-1) et à Paris (3-1).
Au moment de lancer le sprint final, avec huit dernières rencontres à disputer au cours des huit prochains week-ends, Roberto De Zerbi a utilisé – signe de l’importance de la période – un vocabulaire primaire, sans chichi : « Il faut jouer avec le ballon, avec les c… comme vous dites et ne pas avoir peur ».
Vous restiez sur trois défaites en quatre journées avant cette pause. La trêve internationale est-elle finalement arrivée au bon moment ?
Oui, surtout pour les blessés. Ils ont eu la possibilité de récupérer, pas tous et pas forcément à 100%, mais (Ismaël) Bennacer et (Amir) Murillo sont disponibles. Je ne veux pas prendre de risques, mais on verra.
Comptablement, on n’a pas pris autant de points qu’on aurait voulu sur les quatre derniers matchs, mais nous avons bien joué lors des derniers derniers (Nantes, Lens et Paris). On aurait pu mieux faire, c’est vrai. Je ne suis pas préoccupé par les performances mais ça nous énerve d’avoir perdu des points en route.
Vous vous déplacez samedi chez un mal classé, Reims (15e) qui n’avance plus depuis quinze matchs. Quel regard portez-vous sur l’adversaire ?
C’est le match le plus important, parce que c’est le premier de la série, parce qu’il faut retrouver la victoire. Sur le papier, on est donné vainqueurs, mais on n’est jamais sûr de rien dans le foot. J’ai un raisonnement simple : si, en début de saison, on nous avait dit qu’à huit matches de la fin, on serait deuxièmes, avec deux points d’avance et encore des matches à jouer à domicile, on aurait tous signé.

La motivation de jouer la Ligue des champions au Vélodrome l’an prochain, ça va au-delà de la fatigue, de la pression, de la tension
En raison de l’absence des internationaux et des longs déplacements de certains en avion, comment avez-vous préparé cette reprise ?
La fatigue, les sélections nationales… Demain il faut gagner le match, point. On prépare le match depuis hier (jeudi), avec un entraînement important. Aujourd’hui aussi et ce soir, on aura une réunion avec les joueurs, demain avant le déjeuner également. La motivation de jouer la Ligue des champions au Vélodrome l’an prochain, ça va au-delà de la fatigue, de la pression, de la tension. Et des peurs éventuelles, si quelqu’un peut en avoir.
D’ici la fin de saison, vous allez vous déplacer chez deux concurrents directs pour le podium, à Monaco et Lille. Cela vous inspire quoi ?
On n’a pas peur. On savait que ça allait être difficile d’arriver en haut du classement. Depuis le début de saison, on a presque toujours été deuxièmes, donc il faut jouer avec le ballon, avec les couilles comme vous dites et ne pas avoir peur.
Comme à Paris, Pierre-Emile Hojbjerg sera encore absent ce samedi. Comment le remplacer quand on sait l’importance qu’il a dans l’équilibre de l’équipe et son rôle de régulateur des attaques rapides adverses ?
C’est difficile de le remplacer, du moins pour l’OM. C’est un joueur déterminant. Il faut le remplacer avec des caractéristiques d’autres joueurs. On perd un des joueurs les plus importants, celui qui a le plus de personnalité de notre groupe. Les autres doivent grandir ; Kondogbia et Rongier ont fait un gros match à Paris, pas seulement avec le ballon mais aussi dans la personnalité et en termes de méchanceté sur le terrain aussi.
Avez-vous senti un changement d’état d’esprit de Mason Greenwood après son passage sur le banc au cours des deux derniers matches ?
Pour éclaircir la situation, parce que les médias ont tendance à exagérer les choses : c’est un gentil garçon, quelqu’un de très bien. Je l’adore vraiment, tout comme son père. Il a passé un moment difficile, ces derniers mois ; il a eu une petite fille, il n’est pas habitué à jouer une saison aussi intense et d’en être un acteur principal. Il l’a payé physiquement. Il n’était pas à 100 % comme je le voulais, comme j’en attends d’un joueur comme lui.
Mon projet à Marseille, ce n’est pas seulement de se qualifier pour la Ligue des champions. C’est de créer quelque chose, comme l’a fait Luis Enrique au PSG : une équipe, une âme, un groupe uni, une manière unique de penser
Il est revenu deux jours avant la reprise fixée en début de semaine. Pensez-vous qu’il a compris que vous en attendiez davantage ?
Mon projet à Marseille, ce n’est pas seulement de se qualifier pour la Ligue des champions. C’est de créer quelque chose, comme l’a fait Luis Enrique au PSG : une équipe, une âme, un groupe uni, une manière unique de penser.
Si un joueur ne pousse pas à 100 %, c’est juste de le laisser sur le banc. Mason a accepté de s’entraîner avec un de mes collaborateurs quand les autres n’étaient pas là (pendant la trêve internationale). Cette semaine, il s’est très bien entraîné. Quand il s’engage et se sent bien, c’est lui qui joue et dix autres joueurs. Mais s’il n’est pas bien, en revanche, et qu’il ne fait pas ce qui lui est demandé, je fais mes choix et il doit rester sur le banc. Mais demain (à Reims), il jouera.

On vous a senti un peu désabusé après la défaite contre le PSG, à l’issue de laquelle vous avez dit que ce match n’était pas un Classique parce qu’il y avait trop d’écart entre les deux équipes. Cela pourrait-il vous décourager de rester à l’OM plus longtemps ?
Je suis content de ne pas faire partie de l’équipe « du pouvoir ». Ce n’est pas le genre d’équipe qui me plaît vu ma personnalité, mon passé, ma famille.
J’aime être honnête et dire la vérité. Le Classique, c’est Barça-Real en Espagne, Boca-River Plate en Argentine, Inter-Juve en Italie. Le Classique français, c’est à sens unique ces dernières années (l’OM a perdu 3-1 voilà deux semaines, Ndlr). Je ne me plains pas ; la première chose que j’ai regardée quand j’ai vu le calendrier, c’était le match à Paris.
Mais quand vous marquez deux buts contre le PSG sur les neuf derniers matches, c’est difficile d’appeler ça un Classique. Mais même si on est inférieurs, on va lutter jusqu’au bout. L’OM, c’est le club le plus important de France, et il le reste. J’espère réussir un jour à l’emporter 3-0 contre eux. Je vis pour ça.
Propos recueillis par Benoît Gilles
Stade de Reims – OM
27e journée de Ligue 1.
À 17 h, stade Auguste-Delaune, à Reims.
Arbitre : Willy Delajod.
En direct sur DAZN et beIN Sports 1.
OM – la compo probable : Rulli – Murillo, Balerdi (cap.), Cornelius – Luis Henrique, Rongier, Bennacer (ou Kondogbia), Merlin – Greenwood, Rabiot – Gouiri.
Entraîneur : Roberto De Zerbi.
Les rencontres.
Le classement de Ligue 1.
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