Derrière Benoît Payan conforté dans son rôle de favori, la droite avance ses pions, selon le sondage Ifop pour BFM Marseille Provence – La Provence. Pas de chef de file désigné, mais Martine Vassal, en progression de huit points (47%), apparaît comme la mieux placée pour structurer un bloc qui veut peser en 2026.
À un an des municipales, Benoît Payan reste l’homme à battre. Fort d’un taux de satisfaction en hausse (+6 points, 59%) et d’une opposition encore en quête d’un leader, le maire sortant semble en position de force. Mais l’avance du Printemps Marseillais est-elle aussi solide qu’il n’y paraît ?
Le paysage politique marseillais n’est plus figé. À gauche, des tensions émergent. À droite, la reconstruction est en marche. Loin des divisions de 2020, un bloc se forme, avec Martine Vassal en chef de file naturelle.
Martine Vassal en candidate naturelle
La présidente (DVD) du Département des Bouches-du-Rhône enregistre une progression de huit points (47 %) et apparaît comme la figure la plus crédible de son camp, devant Renaud Muselier (37%), qui a écarté toute candidature à la mairie.
Si le président (Renaissance) de la Région Sud recule dans l’opinion (52% d’avis négatifs), Martine Vassal bénéficie d’un fort ancrage territorial et se positionne comme la chef de file naturelle de la droite.
Toutefois, les résultats du sondage révèlent que les deux figures politiques totalisent un solide 84 %. Un atout de poids pour concurrencer Benoît Payan, à condition que cette dynamique unitaire s’installe durablement.
Dans un communiqué du 14 mars 2025, Catherine Pila (LR), présidente du groupe Une volonté pour Marseille, et Bruno Gilles, (Horizon) président du groupe Une Volonté pour la Métropole, ont apporté leur soutien à une candidature commune des présidents des deux collectivités, réaffirmant leur volonté de construire une victoire collective en 2026.
A ce titre, parmi les figures émergentes, le chirurgien cardiaque, Frédéric Collart (22%), marque des points avec son mouvement « Marseille à Cœur ». Son positionnement disruptif attire les électeurs en quête de renouveau, et l’élu départemental pourrait jouer un rôle dans une coalition élargie aux côtés de Martine Vassal et Renaud Muselier.
Le RN en perte de vitesse
Benoît Payan conforte son ancrage (+6 points de satisfaction, 59 %), mais la gauche marseillaise montre des signes de tensions. Sébastien Delogu (29 %), le député LFI, tente d’exister face à la majorité municipale, en incarnant une ligne plus dure, tandis que Sébastien Barles (22 %), adjoint écologiste, tergiverse entre fidélité et indépendance. En 2020, le Printemps Marseillais s’était imposé grâce à une coalition disciplinée. Quatre ans plus tard, cette unité semble plus fragile.
Alors que l’extrême droite affiche de bons scores au niveau national, il reste en retrait à Marseille. Stéphane Ravier (33%), (ex-Reconquête désormais indépendant) et Franck Allisio (RN) (23%) peinent à élargir leur audience, confirmant que les municipales restent un scrutin local, où l’enracinement et la structuration des équipes comptent plus que la dynamique nationale.
Ce recul du RN pourrait bénéficier à une droite recentrée sur un projet local, mettant en avant la gouvernance plutôt que les clivages idéologiques. Les municipales de 2026 pourraient ainsi rebattre les cartes, avec une recomposition politique marseillaise en ligne de mire.
Rappelons-le, l’élection à Marseille se joue par secteur. La réforme de la loi PLM reportée, le mode de scrutin actuel permet à la droite de jouer sur plusieurs tableaux en renforçant ses bastions (11e-12e et 13e-14e) tout en cherchant à reconquérir des secteurs plus centraux comme le 6e-8e, autrefois un fief historique de la droite qui a basculé à gauche en 2020.
Même si la dispersion des candidatures avait permis au Printemps Marseillais de Michèle Rubirola de l’emporter, le vote de droite représente toujours un socle important à Marseille.
Martine Vassal pourrait être en mesure de fédérer, mais devra encore convaincre les électeurs sceptiques (45% d’opinions défavorables). Son principal défi ? Transformer cet avantage en dynamique électorale, éviter la fragmentation et donner un cap clair face à un maire sortant qui capitalise sur son bilan. Si l’unité promise par la droite s’ancre solidement, les municipales 2026 pourraient bien réserver quelques surprises…
N.K.
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