
Un remaniement à la tête de la sécurité marseillaise. Pierre-Édouard Colliex quitte son poste après un an seulement, remplacé par Georges-François Leclerc, préfet de la région et des Bouches-du-Rhône. Une réorganisation qui acte la fusion des fonctions et recentralise l’autorité sécuritaire.
Un an et puis s’en va. Pierre-Édouard Colliex quitte la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, direction le Jura. Une mission expresse pour celui qui était arrivé avec une double feuille de route : la lutte contre le narcobanditisme et la préparation des épreuves olympiques.
Un bilan en chiffres, 3 400 interpellations liées au trafic de stupéfiants en 2024, mais un avenir qui s’est joué ailleurs. Son départ a été officiellement acté ce mercredi 12 mars en Conseil des ministres.
Marseille rentre dans le rang
C’est une réorganisation qui était dans l’air. Depuis plus d’une décennie, Marseille faisait figure d’exception en France, avec une préfecture de police distincte du préfet de région. Une particularité balayée par la nomination de Georges-François Leclerc, déjà préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et préfet des Bouches-du-Rhône, au poste de préfet de police du département.
La fusion des fonctions s’inscrit dans une dynamique de recentralisation, avec la promesse d’un renforcement des moyens de l’État sur le terrain. Reste à savoir comment sera structurée la gestion de la sécurité sous son autorité. Une nomination d’un préfet ou d’un sous-préfet délégué à la sécurité est à l’étude.
Pierre-Édouard Colliex, une sortie politique ?
Si le départ de Pierre-Édouard Colliex peut être présenté comme une simple mutation, la rapidité de la décision intrigue. La rumeur d’une éviction planait depuis peu. Une confirmation indirecte par le président de la région Sud, Renaud Muselier, qui a tweeté : « Quand on mélange la politique avec l’administratif, on finit toujours au placard ».
En cause ? Son positionnement perçu comme trop proche de la municipalité. Fin février, il était apparu à la tribune du conseil municipal aux côtés de Benoît Payan (DVG) pour présenter un bilan sécuritaire jugé encourageant. Une prise de parole qui n’avait pas fait l’unanimité, notamment dans les rangs de la droite locale.
Pierre-Édouard Colliex et Georges-François Leclerc tiendront une conférence de presse commune ce jeudi 13 mars dans les salons de la préfecture. L’occasion de dévoiler les contours de cette réorganisation.
Quand on mélange la politique avec l’administratif, on finit toujours au placard ! pic.twitter.com/WWdOdU8ctd
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) March 12, 2025