L’adjoint aux sports Sébastien Jibrayel et son père, l’ex-député Henri Jibrayel, ont été placés en garde à vue ce mardi 11 mars. En cause, une altercation en janvier avec des militants insoumis, qui dénoncent une agression. L’élu socialiste dément.
La scène a tout d’un mauvais polar politique. Une rue du 16e arrondissement de Marseille, un samedi de janvier, en plein après-midi. Deux militants insoumis de 24 et 26 ans s’affairent à coller des affiches de leur candidat lorsqu’ils sont pris à partie. L’échange s’échauffe.
Une claque fuse, un jeune homme prend la fuite, l’autre reçoit une volée de coups. Il assure avoir reconnu l’adjoint au maire Sébastien Jibrayel et son père, l’ex-député Henri Jibrayel, parmi ses agresseurs. « Niquez-le », aurait même lancé l’élu socialiste avant que les coups pleuvent, selon le témoignage du militant blessé.
Quelques jours plus tard, une plainte est déposée pour « violences volontaires en réunion ». Ce mardi 11 mars, l’enquête progresse : le parquet confirme que l’adjoint aux sports de la Ville de Marseille et son père sont en garde à vue. Une décision qui fait suite à l’examen des vidéos de surveillance, évoquant un « comportement très véhément » de l’élu, selon une source policière citée par Mediapart.
Face à ces accusations, Sébastien Jibrayel se défend. « Des propos mensongers », lâchait-il dans Marsactu le 20 janvier, affirmant être arrivé après les faits et avoir tenté d’apaiser les tensions. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, il qualifiait les militants insoumis de « mercenaires » venus arracher les affiches socialistes. « Nous, on affiche, et les lâches, ils arrachent », clamait-il alors.
Du côté de la mairie, l’embarras est palpable. « Le travail de la justice et l’enquête en cours permettront de déterminer les faits et les responsabilités de chacun », botte en touche l’entourage du maire Benoît Payan. Mais dans une majorité déjà fragmentée, l’affaire fait tache. Le député LFI Sébastien Delogu dénonce des « violences intolérables », Manuel Bompard parle de « pratiques mafieuses » et réclame la destitution de l’élu.
À deux ans des municipales, l’épisode jette une ombre sur une campagne qui promet d’être électrique. En attendant, la justice devra trancher. Et la mairie, elle, décider si son adjoint aux sports peut encore tenir son poste.
L.-R.M.