La place Castellane transformée en vitrine XXL des incivilités

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Ce samedi, place Castellane, des déchets géants ont envahi l’espace public. Une mise en scène choc signée la Métropole pour rappeler que la saleté urbaine ne doit pas devenir une habitude.

La place Castellane, miroir grossissant des incivilités ! Des mégots gros comme des troncs, un chewing-gum taille pneu et une canette king-size trônant au milieu du décor… la Métropole a mis en scène l’invisible, ces déchets du quotidien qu’on ne voit même plus, pour forcer le regard et réveiller les consciences.

Le vrai problème avec la saleté urbaine, ce n’est pas tant qu’elle existe, c’est qu’elle ne choque plus personne. Un mégot par terre, une canette écrasée sur le bitume, un mouchoir oublié sur un banc, des banalités du quotidien que les Marseillais enjambent sans y prêter attention. Mais ce samedi, Castellane a eu droit à une version XXL du problème. Impossible d’ignorer ces déchets monumentaux disséminés au cœur de la place.

Une opération coup de poing pour une réalité qui colle aux trottoirs qui a ensuite pris ses quartiers sur la Canebière et le Vieux-Port, amplifiant l’effet de surprise et forçant les passants à lever le nez sur ces déchets surdimensionnés.

« Le choc, c’est qu’on s’habitue », clame la Métropole Aix-Marseille-Provence, initiatrice de ce happening visuel. Une manière de réveiller une ville qui, à force de côtoyer l’incivilité, ne la voit plus.

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Plus de 80% de ces détritus terminent en mer

Chaque année, 30 000 tonnes de déchets abandonnés sont ramassées sur le territoire métropolitain. Imaginez 6 000 éléphants en plastique et papier dispersés sur les trottoirs.

Plus de 80% de ces détritus terminent en mer, un mégot polluant jusqu’à 500 litres d’eau. Et si on parlait longévité ? Un mouchoir met trois mois à disparaître, un chewing-gum cinq ans, un mégot trois ans.

Une canette ? Cent ans. Un sac plastique s’accroche au paysage pendant 450 ans, et une bouteille en verre pourrait encore trôner sur un trottoir marseillais dans 4 000 ans. De quoi se demander quel héritage toxique nos incivilités laissent derrière elles, légué aux générations futures.

Le happening a fait son petit effet : curieux interloqués, smartphones dégainés, discussions animées. Mais après le choc, l’action ? La Métropole mise sur son application « Adoptez le REFLEXE » pour simplifier le signalement des dépôts sauvages et la prise de rendez-vous pour l’enlèvement des encombrants. Nettoyer, oui, mais surtout prévenir. Marseille a vu son propre reflet en version king-size. À elle de décider si elle veut continuer à marcher dedans.