Après la polémique et les sanctions, l’OM joue l’apaisement sur l’arbitrage

OM arbitre
Le 14 décembre 2024, au Vélodrome, Willy Delajod avait arbitré OM - Lille en Ligue 1. La fin de match avait été houleuse, obligeant un service d'ordre à le raccompagner aux vestiaires. Photo Alain Robert

À deux jours de recevoir Nantes pour la 24e journée de Ligue 1, Roberto De Zerbi et surtout Geoffrey Kondogbia veulent clore le chapitre Auxerre – OM et les propos sur l’arbitrage qui ont valu des suspensions immédiates à Pablo Longoria et Fabrizio Ravanelli.

Incapable de battre Auxerre cette saison (1-3 au Vélodrome, 0-3 samedi dernier) et pris dans la tornade des propos accablants de Pablo Longoria, l’OM tente de panser ses plaies.

La lourde suspension infligée mercredi au président olympien, privé durant quinze matches de toutes fonctions officielles, et celle de Fabrizio Ravanelli, ajoutées à la mise au ban de Medhi Benatia fin janvier ont relégué le foot au second plan.

« On ne va pas dire qu’on est insensibles, a commenté Geoffrey Kondogbia ce vendredi en conférence de presse. Ce sont des personnes qui comptent pour nous, les architectes de ce beau projet. Mais ça fait du mal à notre football, au championnat de France. Â»

Le coach Roberto De Zerbi a exprimé « toute (s)a solidarité Â» à Jérémy Stinat, l’arbitre de cet AJA – OM, et à ses proches, après avoir eu vent des menaces subies et des pneus crevés sur ses deux véhicules, avant la rencontre. « Le foot doit rester sur le terrain, pas aller au-delà Â», juge le Lombard.

OM Kondogbia
Photo OM.fr

Se recentrer sur ses objectifs

Alors que la prochaine journée de Ligue 1 arrive à grands pas, avec la réception de Nantes dimanche soir (20h45, DAZN), la tension reste palpable, face à une corporation des arbitres accusée de « corruption » par Pablo Longoria et qui a décidé de porter plainte.

Fort de son expérience, Geoffrey Kondogbia, qui sera titulaire dans l’axe gauche de la défense à trois pour suppléer Derek Cornelius (suspendu), a martelé un appel au calme dans ce climat tendu et au « fair-play Â».

« Il faut essayer d’avoir un sentiment d’apaisement, parce que sinon c’est le football français qui va en payer le prix fort, appuie l’international centrafricain. Tout le monde doit faire un effort à ce sujet. On a tous notre rôle à jouer, joueurs, entraîneurs, médias… Â» Il aurait pu ajouter les supporters.

S’il juge que les « sentiments Â» (d’injustice sur les décisions arbitrales) et les « questionnements Â» sont « légitimes Â», Geoffrey Kondogbia exhorte ses coéquipiers à un principe de base : « Concentrons-nous sur les aspects que nous pouvons maîtriser Â». Soit, par exemple, retrouver un jeu perdu dans l’Yonne, un dispositif tactique clair et une défense à verrouiller.

Ce discours corrobore la ligne directrice rappelée par Roberto De Zerbi ce mardi, lors de la reprise de l’entraînement après la déroute à Auxerre : « Je leur ai dit de ne plus parler de l’arbitrage, de ne plus faire de gestes (il mime un rectangle avec les doigts, comme pour demander la VAR), mais de penser de la 1re à la 90e à remporter les matches Â».

C’est la dernière fois que je parle des arbitres tant que je serai entraîneur de l’OM

Roberto De Zerbi

« Si on doit s’imposer avec quelques erreurs arbitrales, il faut qu’on soit encore plus fort et réussir à dépasser cela pour atteindre nos objectifs Â», ajoute l’entraîneur italien de l’OM.

Et de prendre soin de rappeler cet « objectif très important », si certains étourdis l’avaient égaré en chemin, alors qu’il ne reste que onze journées de championnat à disputer : « On veut ramener l’OM en Ligue des champions, joueur le mardi et le mercredi la saison prochaine. C’est tout. Rien ne doit nous en éloigner. Cela doit rester ancré en nous. Ce n’est pas le moment de parler, ni de penser ».

Dans une très longue tirade de cinq minutes, enflammée, passionnée, ce vendredi face à la presse, Robert De Zerbi a lui aussi voulu refermer ce chapitre des polémiques arbitrales. Définitivement. « C’est la dernière fois que je parle des arbitres tant que je serai entraîneur de l’OM Â».

La mise au point de Roberto De Zerbi

« Tout ce que j’ai dit après le match, je le confirme à 100%, dit-il. Je crois en la bonne foi des arbitres. Mais selon moi, ça n’a pas été un arbitrage serein, il y a eu des erreurs éclatantes. Au final, on n’a pas perdu à cause de lui (M. Stinat, Ndlr), nous avons mal joué, mais son rôle a quand même été déterminant. Â»

« RDZ » a ensuite listé toutes les exclusions de ses joueurs (Maupay, Cornelius, Harit, Balerdi) qui sont pour lui « des erreurs très graves ». Ou encore les penaltys oubliés contre Lille et Strasbourg pour des fautes sur Rowe, jugeant que cette dernière « aurait pu changer le résultat ».

« Est-ce qu’il y a quelque chose là-dessous (une référence au terme « corruption Â» prononcé par Longoria) ? Non, je ne pense pas, je crois en la bonne foi des arbitres. Est-ce qu’ils nous ont pénalisés ? Oui Â», affirme le coach olympien.

OM arbitre De Zerbi
Le 14 décembre 2024, au Vélodrome, Willy Delajod avait arbitré OM – Lille en Ligue 1. La fin de match avait été houleuse, Roberto De Zerbi écopant d’un carton jaune. Photo Alain Robert

Défendre l’institution OM face à l’injustice

Haussant graduellement le ton et joignant ensuite le geste à la parole avec ses mains, l’Italien a laissé apparaître le feu de la passion qui brûle en lui, pour défendre une institution qu’il a incontestablement de plus en plus dans le cœur.

« Tout le monde voit les choses à sa façon et je vois les choses avec mon caractère. C’est pour ça que je suis à l’OM, car je vois mon reflet dans ce maillot, lance-t-il en regardant l’écusson brodé sur sa poitrine. Je dis ce que je pense avec respect, et mes parents m’ont toujours appris à dire ce que je pensais. Â»

« On fait tous des erreurs, on a pu avoir des réactions trop fortes, reconnaît « RDZ Â», mais on a le sang chaud, on veut faire les choses bien et si des choses ne sont pas justes, je parle de cette manière. Â»

Et puisque, promis, c’était la dernière fois qu’il évoquait les arbitres de France, Roberto De Zerbi a dégonflé toute possibilité de pression pouvant écraser Stéphanie Frappart, qui officiera ce dimanche lors de OM – Nantes.

« L’idée est que chacun, joueurs et coach, fassions ce pourquoi nous sommes sur le terrain Â», promet l’entraîneur de l’OM. À savoir jouer. Et gagner. Ça tombe bien, il y a une deuxième place à défendre.

B.G.

OM – FC Nantes
24e journée de Ligue 1.
À 20h45, stade Vélodrome. En direct sur DAZN.
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