Le président de l’OM Pablo Longoria est privé par la commission de discipline de la LFP de toutes fonctions officielles à la suite de ses accusations de « corruption », samedi dernier à Auxerre. Soit jusqu’en septembre prochain.
Depuis samedi soir dernier, l’incendie provoqué par les propos de Pablo Longoria a embrasé le football français, et même du sport dans sa totalité. Dans les couloirs du stade de l’Abbé-Deschamps lors de la déroute face à l’AJ Auxerre (0-3), le président de l’OM avait répété à plusieurs reprises, se saisissant même d’une caméra et apostrophant les journalistes présents, pour bien se faire comprendre : « C’est de la vraie corruption ».
Pablo Longoria avait aussi égratigné la Ligue 1 – « Un championnat de merde » -, fou de rage après les décisions de l’arbitre de la rencontre Jérémy Stinat, qu’ils jugeaient alors « scandaleuses ». Un terme, et bien d’autres, aussi repris par Fabrizio Ravanelli et Adrien Rabiot, notamment.
La ligne de défense, tardive et sur le ton du regret plus que des excuses, avançait que l’Espagnol Pablo Longoria avait mal utilisé et traduit l’équivalent du terme « corruption » de la langue de Cervantes. « Je tiens à dire qu’il n’y a pas de corruption dans le foot français », avait-il rétropédalé lundi dans un entretien à l’AFP.

La corporation des arbitres fait bloc
Sauf que le mal était fait. Samedi, sous les caméras de DAZN, personne dans le pléthorique staff de l’OM n’a stoppé Pablo Longoria dans son verbe et dans ses gestes. La polémique est devenue nationale, le club s’est mis la moitié (a minima) du pays à dos. Et surtout, cela a réveillé toute une corporation, habituellement si muette, celle des arbitres, qui a fait front et annoncé dans son ensemble son intention de porter plainte(s).
Face à la gravité des propos, tout est allé très vite : Pablo Longoria était convoqué dès ce mercredi par la commission de discipline de la Ligue de football professionnelle, à Paris. Le président de l’OM a pu s’expliquer une nouvelle fois, accompagné par l’un des avocats du club, Olivier Martin.
Longoria, Ravanelli et Benatia tous suspendus
La sanction n’a pas tardé à tomber. Elle est sévère, forcément. Il ne pouvait pas resté impuni, au moins pour l’exemple, ce qui empêchera que l’affaire ne prenne une plus grande ampleur encore.
Il est privé, avec effet immédiat, de « quinze matchs de suspension ferme de toutes fonctions officielles et d’accès au banc de touche, aux vestiaires des joueurs et des officiels, au terrain, au tunnel et à l’ensemble des couloirs menant à ces zones ».
Sachant qu’il reste onze journées de Ligue 1 à disputer cette saison, Pablo Longoria est donc cloué au pilori jusqu’au mois de septembre prochain.
Le conseiller Fabrizio Ravanelli, lui, a écopé de trois matchs de suspension ferme de banc de touche, de vestiaire d’arbitres et de toutes fonctions officielles, à compter du 4 mars.

« Il reste motivé et déterminé par la réussite du projet à trois ans impulsé l’été dernier »
En plus de la suspension, fin janvier, à trois mois ferme du directeur sportif Medhi Benatia, l’institution se retrouve mise au ban sur le plan national durant plusieurs semaines à cause de ses propos et gestes répétés envers le corps arbitral. À tort ou à raison, chacun se fera son idée.
Mais l’absence de Pablo Longoria aux réunions futures de la LFP et, notamment, de son conseil d’administration, impactera la représentativité de l’Olympique de Marseille.
Dans un communiqué publié tard dans la soirée, l’OM a pris « acte de la sanction » à l’encontre de Pablo Longoria et assure que « le président du directoire reste motivé et déterminé par la réussite du projet à trois ans de l’OM qu’il a impulsé l’été dernier ». Le club a la possibilité de faire appel.
Cornelius prend un match, le Virage Nord partiellement fermé pour Lens
Au cours de cette même commission de discipline de la LFP mercredi, la « police des terrains » a aussi frappé un joueur olympien : sans surprise, Derek Cornelius – par qui tout est parti après avoir écopé d’un second avertissement samedi après un geste non maîtrisé à l’heure de jeu – est suspendu un match. Il manquera donc la réception de Nantes dimanche soir (20h45).
Enfin, la tribune Nord du Vélodrome sera partiellement fermée pour la réception de Lens le samedi 8 mars, en raison du « comportement des supporters » de l’OM. La commission de discipline de la Ligue a sanctionné « l’usage massif d’engins pyrotechniques, utilisation d’un pointeur laser et expressions orales constatées entrainant deux interruptions temporaires de la rencontre ».
B.G.