Au surlendemain de la défaite à Auxerre (0-3) et de ses accusations de « corruption », le président de l’OM Pablo Longoria regrette ses propos dans un entretien ce lundi à l’AFP.
Depuis samedi soir, le monde du sport français ne parle que de ça. Les propos et le comportement de Pablo Longoria à Auxerre, fou de rage après des décisions – contestables, il est vrai – de l’arbitre Jérémy Stinat, ont fait le tour des médias de France et de Navarre.
Le président de l’OM avait répété plusieurs fois, sous les caméras et les micros du diffuseur DAZN : « C’est de la corruption, de la vraie corruption, je n’ai jamais vu ça », à propos d’un « championnat de merde », qu’il a menacé de quitter « si la Super League vient nous voir ».
Si le fond (penalty pour une faute sur Merlin ? expulsion justifiée de Cornelius ?) mérite réflexion, ce coup de sang a fait passer la déroute de l’Olympique de Marseille à l’Abbé-Deschamps (0-3) au second plan.
Mais que dire de la forme ? Les arbitres de Ligue 1, le Syndicat des arbitres de football, la FFF et le commission de discipline de la LFP ont tour à tour réagi dimanche, qui annonçant vouloir porter plainte, qui apportant son soutien à l’arbitre mis en cause. Tous se rejoignant sur un point : ils condamnent avec la plus grande fermeté les propos de Longoria.
L’OM a commencé à esquisser une ligne de défense dimanche soir, sur le thème de la sémantique et d’un vocable français mal choisi par le dirigeant espagnol, qui se rapprocherait davantage du favoritisme plus que d’un « système d’achat généralisé des arbitres ».
« Il n’y a pas de corruption dans le foot français »
Ce lundi, Pablo Longoria est sorti de son silence, dans un entretien à l’AFP. « Tout le monde m’a bien expliqué la signification du mot corruption en français, parce qu’en espagnol, ça a un sens plus large, a-t-il expliqué. Attention, ça ne justifie rien. Mais je n’ai jamais de la vie pensé à quelque chose comme des échanges d’argent ou des transactions financières, jamais je ne me permettrais ça. »
Et d’ajouter : « Je tiens à dire qu’il n’y a pas de corruption dans le foot français. Qu’il y ait des choses qui ne sont pas claires et qu’il faut améliorer, oui. Et c’est ce qui m’énerve énormément. On doit améliorer beaucoup de choses pour éviter la confusion ».
Sur la forme, sur son agacement durant de longues minutes dans les couloirs du stade auxerrois, Pablo Longoria fait aussi son mea culpa.
« Même si rien ne la justifie, il faut comprendre comment tu arrives à cette colère. Ma première responsabilité, c’est de défendre mon club. Il y a eu cette saison beaucoup de décisions arbitrales sur lesquelles je considère que l’OM a été défavorisé », rappelle-t-il.
« Un président de club ne peut pas se comporter comme ça »
« La forme n’était pas appropriée et ce mot, je le regrette, poursuit Pablo Longoria dans cet entretien où il fait machine arrière sans s’excuser. Je suis très auto-critique avec moi-même, je ne peux pas accepter de donner ce type d’image. Un président de club ne peut pas se comporter comme ça. Rien ne justifie la forme et je ne suis pas content de moi-même. »
Un début d’explication qui n’est pas près d’éteindre le feu allumé samedi soir dans les instances du foot, et du sport français en général. Et ce n’est pas peu dire que l’arbitre du match OM – Nantes, ce dimanche à 20h45, aura une énorme pression sur le dos, au Vélodrome…
B.G.
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