Présent ce vendredi en conférence de presse à la veille de la réception de Saint-Étienne (17h), le Danois Pierre-Emile Hojbjerg a tenu un discours mobilisateur, afin de concerner tout le collectif pour une fin de saison décisive en Ligue 1.
Ce vendredi midi, au centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus, Roberto De Zerbi s’est présenté devant la presse en ayant d’abord, avant de répondre aux questions, « une pensée pour la famille » d’Avi Assouly, la voix de l’OM qui s’est éteinte à 74 ans.
Quelques minutes avant le coach olympien, Pierre-Emile Hojbjerg s’est lui aussi prêté au jeu médiatique. Bien que né à Copenhague, où il a grandi, le Danois s’est exprimé en français, puisqu’il en possède la nationalité par sa mère et s’est toujours considéré comme « moitié français ».
Arrivé seulement l’été dernier en Provence, prêté (avec option d’achat) par Tottenham, le milieu de terrain défensif de 29 ans a déjà pris une énorme importance dans le système De Zerbi, lui l’indéboulonnable (il n’a manqué qu’un match, contre Le Havre, malade), l’aboyeur, la sentinelle devant la défense.
Alors que l’OM recevra demain Saint-Étienne (17h) au Vélodrome, pour la 22e journée de Ligue 1, Pierre-Emile Hojbjerg a tenté de minimiser son influence et appelé l’ensemble du collectif à « prendre des responsabilités ». Morceaux choisis.
Vous apparaissez comme le patron naturel de l’équipe, celui qui incarne cette responsabilité. Le ressentez-vous ainsi ?
Ce qui est important avant tout, c’est que plusieurs joueurs prennent leurs responsabilités. Tout le monde doit tirer l’équipe vers le haut. Parfois, on parle uniquement des onze titulaires, du capitaine ou des meilleurs joueurs.
Mais une équipe qui veut réussir sur la durée, c’est avec 15, 16, 17, voire 18 joueurs, qui partagent les mêmes valeurs, qui travaillent chaque jour pour améliorer le collectif, qui donnent tout à l’entraînement, même s’ils ne jouent pas chaque semaine. Ces joueurs-là sont essentiels, et il ne faut pas l’oublier. Dans un vestiaire, il faut que chacun se sente important.
« Avoir plusieurs leaders capables de porter l’équipe vers le succès »
Quel est votre rôle alors ?
Je pense que rien ne doit être forcé. Tout doit venir du cœur. Si l’on a quelque chose à dire, quelque chose à partager avec le groupe, cela doit être naturel et au bon moment. Je me souviens, par exemple, d’un discours de (Geoffrey) Kondogbia quand nous étions à Saint-Étienne.
Il a dit des choses simples mais essentielles, et c’est ce genre de moments qui montrent l’importance d’avoir plusieurs leaders capables de porter l’équipe vers le succès. C’est bénéfique pour le club, pour le coach et surtout pour l’équipe.
L’équipe a encore évolué avec l’arrivée de quatre nouveaux joueurs durant le mercato d’hiver. Comment sentez-vous le groupe actuellement ?
Nous sommes un groupe en pleine construction, et je sais qu’ici, à Marseille, il n’y a pas beaucoup de temps, ni de patience. On doit gagner tous les matchs. C’est pourquoi le travail au quotidien est primordial.
On s’entraîne chaque jour pour progresser et obtenir des résultats. Mais pour réussir, on a besoin d’un collectif où chacun prend ses responsabilités. Et en ce moment, je sens que l’équipe évolue, qu’elle grandit match après match, et cela me plaît.
Parfois, c’est moi qui prends la parole, parfois c’est un autre, mais l’important, c’est que chaque joueur apporte quelque chose au groupe avec sincérité. Que ce soit par la parole, par les buts, par le travail ou par l’attitude tout au long de la semaine, chacun a son rôle à jouer. Et au final, tout le monde compte.
« Quand une équipe gagne un titre ou réussit quelque chose, ce n’est pas grâce aux onze titulaires, ni aux cinq remplaçants, ni à un seul joueur. C’est un succès collectif »
Vous disiez que l’importance d’un joueur dans un vestiaire ne se mesure pas au nombre de minutes qu’il dispute. Or avec un seul match à disputer, des joueurs seront mis de côté. Êtes-vous là aussi pour rappeler, à ceux qui jouent moins, qu’ils restent importants ?
Oui, après, ce n’est pas moi le « papa » du vestiaire, mais j’espère sincèrement que tout le monde dans le groupe ressent qu’il est important et qu’il a un rôle à jouer. Comme je l’ai dit, il y a Mason (Greenwood) qui a mis 13, 14, 15 buts (13 en Ligue 1). Sans lui, c’est plus difficile, tout comme sans Rulli. Mais les autres aussi.
Jeffrey (De Lange), par exemple, qui n’a joué qu’en coupe de France mais qui s’entraîne toujours à fond. Et ça, c’est essentiel pour un groupe : voir que ceux qui ne jouent pas toujours ou qui ne sont pas devant les caméras continuent d’apporter des choses positives au quotidien et se sentent appréciés. Des joueurs comme ça ont tout mon respect.
Il y en a beaucoup dans le vestiaire qui donnent énormément, même s’ils n’ont pas toujours du temps de jeu. Mais au final, j’ai toujours dit que quand une équipe gagne un titre ou réussit quelque chose, ce n’est pas grâce aux onze titulaires, ni aux cinq remplaçants, ni à un seul joueur. C’est un succès collectif, celui des 18, des 24 membres du groupe.
Comment sentez-vous le groupe actuellement ?
Je trouve que l’équipe évolue de manière très positive. Il faut continuer sur cette dynamique. J’aime la façon dont on s’entraîne ; on travaille avec beaucoup d’intensité. C’est important de garder ce rythme, surtout quand on n’a qu’un match par semaine.
De mon côté, j’essaie simplement de donner le meilleur de moi-même, d’apporter tout ce que je peux à l’équipe. Et bien sûr, prendre du plaisir avec les joueurs autour de moi, avec le coach, avec le club. Grâce à mon expérience, j’essaie aussi de marquer mon passage ici, de créer de beaux souvenirs à Marseille.
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