Le député LFI des quartiers nord de Marseille, Sébastien Delogu, poursuivi pour violences contre deux membres du personnel éducatif lors d’un blocus lycéen, a été condamné à une amende de 5000 euros. Il a annoncé son intention de faire appel.
Le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son verdict vendredi matin : Sébastien Delogu, député insoumis, a été condamné à une amende de 5000 euros pour violences à l’encontre du proviseur adjoint et de la CPE du lycée Saint-Exupéry. Il devra également verser 3200 euros de dommages et intérêts aux parties civiles au titre du préjudice physique et moral ainsi que des frais de justice.
Les faits remontent au 21 mars 2023, en pleine contestation contre la réforme des retraites. Un blocus avait été organisé par des lycéens devant l’établissement Saint-Exupéry, situé dans les quartiers nord de Marseille. Accompagné de militants de la CGT, Sébastien Delogu s’était rendu sur place pour soutenir le mouvement.
L’échange entre le député et le personnel encadrant a rapidement dégénéré. Selon la CPE et le proviseur adjoint, l’élu aurait donné des coups de pied. « Je ne pensais pas qu’un jour, je recevrais un coup de pied d’un député », avait déclaré la CPE lors de l’audience du 7 janvier dernier.
Le parquet s’appuyait sur des séquences vidéo et les témoignages des victimes pour établir la culpabilité du parlementaire. Lors du procès, le procureur Alain Berthomieu avait requis six mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 1000 euros, considérant que les faits constituaient des « violences aggravées par trois circonstances suivies d’incapacité totale de travail inférieure à huit jours ».
Un second débat devant la cour d’appel
Le tribunal a finalement opté pour une sanction financière, estimant que les éléments retenus étaient suffisants pour établir la culpabilité du député mais ne justifiaient pas une peine de prison, même avec sursis. « C’est une satisfaction pour mes clients, la justice est passée et leur parole a été entendue » s’est félicité Me Matthieu Darmont, avocat des parties civiles.
De son côté, Me Yones Taguelmint, avocat de Sébastien Delogu, a annoncé l’intention de son client de faire appel. « La juridiction a considéré que les déclarations des plaignants, associées aux images de vidéosurveillance, permettaient d’établir qu’un coup était parti. Ce n’est pas notre vision des faits », a-t-il déclaré en précisant vouloir « porter un second débat devant la cour d’appel » Cette condamnation intervient alors que Sébastien Delogu envisage une candidature aux municipales de 2026 à Marseille.
L.-R.M.
SUR LE MÊME SUJET