La voix de l’OM s’est éteinte. Avi Assouly, ancien journaliste de France Bleu Provence, décédé à 74 ans. Une légende du micro, passé par le foot et la politique.
Il n’y aura plus sa voix qui couvre le Vieux-Port après une victoire. Plus de commentaires habités, vibrants, taillés pour les ondes et les tribunes à la fois. Avi Assouly est mort dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’âge de 74 ans. La Provence a annoncé la nouvelle ce vendredi. France Bleu Provence, où il a fait les grandes heures du journalisme sportif local, perd l’un de ses piliers.
Un destin en plusieurs chapitres, comme s’il avait changé de crampons autant que de métiers. Né en Algérie, passé par Besançon comme footballeur, il a enchaîné les vies : greffier d’instruction, styliste, avant de bifurquer définitivement vers le journalisme.
En 1984, il pousse les portes du magazine Crampons, puis de la radio, où son timbre devient indissociable des matchs de l’OM. Dans l’univers marseillais, sa voix était une signature. Un commentaire d’Avi Assouly, c’était une prise directe avec le stade, une plongée sans filtre dans l’émotion brute du football.
En mai 1992, sa passion lui coûte cher : il est grièvement blessé lors de la catastrophe de Furiani, un drame qui marquera sa carrière et sa vision du sport.
Il se considérait d’ailleurs comme un « miracle vivant » et ne cessa tout au long de son existence de plaider en faveur des victimes et pour que nul n’oublie ce drame. Il se battra sans relâche pour que la sécurité dans les enceintes sportives devienne une priorité. Après le journalisme, la politique. Avi Assouly a troqué le micro pour l’Assemblée régionale, puis nationale, en devenant député.
Mais, dans la mémoire collective, il restera avant tout la voix de l’OM, celle qui hurlait dans les postes de radio, celle qui vibrait au rythme du Vélodrome. La rue marseillaise comme les gradins du stade perdent une figure, une voix qui touchait les cœurs des supporters.
« Tout le monde voulait faire une photo avec lui »
Pour Maxime Mery aujourd’hui dirigeant d’entreprise, « c’est triste, j’avais entre 9 et 14 ans, à la mi-temps des matchs il fallait monter se coucher et moi, j’écoutais Avi planqué sous les draps dans mon lit avec un poste de radio collé sur l’oreille. Il me faisait rire, on l’écoutait mais on s’éloignait parfois du jeu, il partait sur des récits et des histoires qui parfois ramenait à la vie des clubs de quartier, c’était ça, Avi ».
Pour Céline Sciortino, Septèmoise, dirigeante au sein des instantes du football de la région « C’était quelqu’un ! J’aimais l’écouter lors des matchs qui n’étaient pas toujours télévisés. On avait la radio, Avi était toujours un peu Chauvin mais, on se retrouvait tous un peu dans ses excès. Je me rappellerai toujours de cette fois où il est venu participer au Cercle des Nageurs au tirage de la coupe de Provence, il était tellement sympa et abordable que ce jour-là , tout le monde voulait faire une photo avec lui. Il connaissait tous les dirigeants des clubs qui venaient l’embrasser oubliant presque qu’ils étaient-là pour le tirage de la coupe. C’était un gars que tout le monde respectait et le plus frappant c’est que même les plus jeunes qui ne l’avaient pas entendu commenter, le connaissait, c’est dire… »
Récemment, il continuait de partager sa passion pour Marseille et le football en tant que rédacteur en chef du magazine « Oh Marseille » mais le récent défi qu’il s’était lancé c’était d’être conciliateur de justice, celles et ceux qui l’ont croisé dans ces occasions là , vous dirons à quel point il faisait preuve de bienveillance et d’humanité lorsqu’il s’agissait de réconcilier les êtres qui se déchirent. C’est pour tout ça qu’il manquera énormément à Marseille.
Philippe Arcamone (avec N.K.)