Un comité de soutien pour Bruno Retailleau se structure dans les Bouches-du-Rhône

Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur à Marseille. © N.K.

Dans les Bouches-du-Rhône, Catherine Pila lance un comité de soutien pour appuyer la candidature du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à la tête des Républicains.

Alors que Bruno Retailleau a officialisé sa candidature à la présidence des Républicains (LR), la mobilisation s’organise dans les territoires. Dans les Bouches-du-Rhône, un comité de soutien voit le jour sous l’impulsion de Catherine Pila.

L’élue LR, ancienne référente du Vendéen lors de l’élection interne de 2022, a officialisé la création d’un groupe rassemblant élus, militants et sympathisants afin de structurer un appui local à la candidature du ministre de l’Intérieur.

Une candidature qui séduit élus et militants

Parmi les soutiens déjà recensés figurent plusieurs figures locales des Républicains, dont le maire des 11-12e Sylvain Souvestre, le conseiller régional Ludovic Perney, la sénatrice Valérie Boyer, Yves Moraine, Stéphane Le Rudulier… ou encore Laure-Agnès Caradec. D’abord limité à un cercle restreint d’élus, le mouvement connaît une montée en puissance rapide, preuve que cette candidature suscite une dynamique nouvelle.

La présidente de la fédération LR des Bouches-du-Rhône, Laure-Agnès Caradec, confirme cet élan. Elle note également que cette candidature suscite un regain d’engagement parmi les militants : « J’ai reçu des textos de maires, d’anciens parlementaires et militants qui n’avaient plus vraiment de cap et qui reprennent leur carte LR pour le soutenir. Cela relance une machine. »

L’élue voit en Bruno Retailleau un candidat capable de relancer la droite : « Depuis qu’il a été nommé ministre, il a un discours et une sincérité ressentie par les adhérents LR. »

Retailleau, un candidat rassembleur ?

Catherine Pila met en avant l’image fédératrice du ministre et sa capacité à redonner « espoir » à une droite en quête d’unité : « Être chef, c’est fédérer, c’est rassembler, et Bruno Retailleau l’a parfaitement compris. Il ne veut ni déchirures ni blessures, il veut une droite forte et rassemblée. »

« Je pense que sa candidature peut ramener fortement des personnes qui étaient issues de notre famille à l’origine et qui ont basculé ailleurs parce qu’elles avaient besoin de sentir des valeurs fortes, notamment en termes de sécurité, de patriotisme et de défense des valeurs françaises », abonde Laure-Agnès Caradec, qui militait pour la nomination d’un chef rapidement.

Si l’adversaire principal de Retailleau, Laurent Wauquiez, bénéficie d’une assise solide dans certaines fédérations, la mobilisation en région Sud pourrait peser dans l’équilibre des forces. « Les sondages montrent une forte attente des militants pour Bruno Retailleau », souligne Laure-Agnès Caradec, qui espère – comme beaucoup – que cette bataille interne ne dégénérera pas en guerre de clans.

« Je ne veux pas de nouvelles déchirures »

La candidature de Bruno Retailleau intervient dans un contexte particulier pour Les Républicains. Après la crise provoquée par le ralliement d’Éric Ciotti à Marine Le Pen, le parti se retrouve en quête de leadership. Bruno Retailleau, longtemps resté dans l’ombre, voit dans cette élection interne une opportunité de structurer une droite plus claire et plus ferme.

Dans sa déclaration de candidature, le ministre de l’Intérieur insiste sur sa volonté de ne pas tomber dans les querelles internes. « Je ne veux pas de nouvelles déchirures », affirme-t-il, refusant toute confrontation directe avec ses concurrents. Un positionnement qui tranche avec l’attitude plus offensive de Laurent Wauquiez, dont les soutiens voient en Retailleau un rival sérieux mais encore fragile.

Ce qui joue en sa faveur, c’est sa récente exposition médiatique. Propulsé sur le devant de la scène après sa nomination au ministère de l’Intérieur, il bénéficie désormais d’une visibilité nouvelle, soutenue par une partie de la presse conservatrice qui le présente comme le nouvel homme fort de la droite.

Amplifier la dynamique au niveau local

Selon un sondage OpinionWay réalisé fin janvier 2025 pour Force Républicaine, 24% des Français estiment que Bruno Retailleau est le mieux placé pour présider Les Républicains, le plaçant devant Xavier Bertrand (21%), Valérie Pécresse (15%) et Laurent Wauquiez (13%). Parmi les sympathisants de droite, son soutien est encore plus marqué, avec 37% en sa faveur, contre 15% pour l’ancien président d’Auvergne-Rhône Alpes.

En termes de popularité, Bruno Retailleau bénéficie de 55% d’opinions favorables auprès de l’ensemble des Français, le positionnant devant des personnalités telles que David Lisnard (52%) et Xavier Bertrand (44%). Sa popularité est particulièrement notable parmi les électeurs du Rassemblement National (69%) et ceux de la majorité présidentielle (71%).

Dans les Bouches-du-Rhône, des réunions et des actions locales seront bientôt mises en place pour amplifier cette dynamique et renforcer l’ancrage territorial de Bruno Retailleau en vue de l’échéance électorale du parti prévue avant l’été prochain.

Narjasse Kerboua

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