Ancien numéro 1 et redescendu au 8e rang, le Russe francophone Daniil Medvedev n’a plus remporté de tournoi depuis deux ans. Il espère conjurer le sort cette semaine à Marseille, pour son retour à l’Open 13 Provence depuis son succès en 2021.
La dernière fois que Daniil Medvedev est venu à Marseille, l’Open 13 n’avait pas encore ajouté le mot Provence à son nom, le tournoi s’était déroulé à huis clos, à cause des conditions sanitaires liées à une recrudescence des cas de Covid et le Russe était reparti avec le trophée, en battant Pierre-Hugues Herbert en finale.
L’ancien numéro 1 mondial, désormais classé 8e à l’ATP, retrouvera ce jeudi 13 février le terrain du Palais des sports face au même adversaire pour son entrée en lice en 8e de finale. Daniil Medvedev est venu en voisin de Monaco, où il réside ; arrivé en voiture et avec sa femme dès lundi. « C’est toujours agréable de jouer près de chez soi, de ne pas prendre l’avion », a-t-il apprécié après avoir posé son baluchon dans un hôtel du Vieux-Port.
Bien que tête de série numéro 1, il bénéficie d’une wild card pour disputer le tournoi (ATP 250) marseillais. Il n’arrive pas bardé de confiance, c’est le moins que l’on puisse dire : il compte seulement deux succès pour autant de défaites, éliminé dès le 2e tour Open d’Australie et en 8e de finale à Rotterdam la semaine dernière. « Je suis content de commencer demain, je veux essayer de bien jouer et gagner plus de matchs », explique Daniil Medvedev, qui considère qu’il vient défendre son titre cette semaine.
Comment vous sentez-vous à la veille d’entrer en lice ?
Honnêtement, plutôt bien. Ça peut paraître surprenant puisque parfois, quand tu n’es pas en confiance, tu te sens moins bien. Mais je me sens plutôt bien ; je ne suis pas si loin que ça de jouer mieux et d’avoir des meilleurs résultats.
Est-ce que ça arrivera ici Marseille ? Ou à Doha la semaine prochaine ? Chaque semaine est une nouvelle opportunité. J’ai toujours la motivation, j’ai bien travaillé pendant la présaison. J’avais fait des bons entraînements avant Rotterdam. Physiquement, je suis prêt. Je ne cherche qu’une chose : gagner plus de matchs.
Vous êtes de retour pour la première fois depuis votre victoire en 2021. Vous en souvenez-vous ?
Je venais de Rotterdam où j’avais perdu au 1er tour avec un mauvais match de ma part. En tennis, c’est toujours pareil : même si j’avais disputé la finale de l’Open d’Australie juste avant (perdue contre Novak Djokovic), la confiance peut aller très haut, très vite avec quelques victoires et elle peut descendre très bas, très vite avec quelques matchs perdus.
Je me souviens que j’étais arrivé ici en ayant l’impression de ne pas si bien jouer et, pendant le tournoi, j’étais de mieux en mieux. Gagner le tournoi, c’est toujours agréable.
Après ma mauvaise prestation en Australie cette année, je me suis dit qu’il fallait ajouter Marseille à mon calendrier, donc je suis content : je viens pour essayer de refaire comme en 2021. Comme je ne suis pas revenu depuis, je défends mon titre, en quelque sorte.
« Est-ce que Sinner et Alcaraz vont gagner davantage ? C’est fort possible et ils sont bien partis pour le faire. Mais en tennis, on ne sait jamais ! »
Une génération de très bons joueurs (Ferrer, Berdych, Nishikori, Dimitrov, Raonic…) a été privé de Grand Chelem à cause du Big 3. Aujourd’hui, certains comme Ruud, Fritz et Zverev ne risquent-ils pas aussi d’être privés de Grand Chelem par la domination très forte de Sinner et Alcaraz ?
Je pense que c’est la beauté de tennis. Tout peut arriver. On a vu beaucoup de choses dans l’histoire. Il n’y a pas de certitudes. En ce moment, Sinner et Alcaraz donnent l’impression qu’ils vont gagner beaucoup de Grands Chelem. Combien chacun ? On ne sait pas.
Zverez a déjà fait une finale à Roland-Garros, une autre au dernier Open d’Australie. Un match reste un match, il pourrait s’imposer la prochaine fois s’il a une opportunité. Idem pour Fritz.
Je pense que ces mecs-là peuvent gagner un Grand Chelem, et moi aussi. Est-ce que Sinner et Alcaraz vont gagner davantage ? C’est fort possible et ils sont bien partis pour le faire. Mais en tennis, on ne sait jamais ! Trop de choses peuvent se passer, comme des blessures. Le plus important est de continuer à se battre, ça amènera toujours des possibilités.
Vous pourriez croiser Ugo Humbert (en finale), le vainqueur sortant et actuel numéro 1 français. Que pensez-vous de lui ?
Ce n’est jamais évident de jouer Ugo parce qu’il a un style de jeu bien à lui. Il impose son jeu, quel que quoi soit son adversaire ; il frappe fort, long de ligne, il essaie de faire des coups gagnants. Toi tu es spectateur, certains jours il va rater un peu plus, mais s’il ne rate pas, tu n’as pas énormément de latitude. Ce n’est pas facile.
On s’est affronté quatre fois (trois succès pour Humbert), c’est toujours accroché, c’est dur le jouer. J’espère qu’on se jouera, ça voudra dire qu’on est en finale.
Vous n’avez pas remporté de tournoi de Rome en mai 2023. C’est important d’y remédier, même sur un ATP 250 ?
En fait, c’est pareil. Actuellement, je pense que c’est très important pour moi de gagner un tournoi, pour ma confiance, pour montrer que je suis encore capable de le faire, même si je sais que je peux le faire.
Après, vaut-il mieux gagner un titre 250 ou faire une finale de Grand Chelem en Australie ? Je dirais plutôt la finale de Grand Chelem, ou à Indian Wells. Le plus important en ce moment pour moi, c’est de gagner beaucoup de matchs, de sentir de nouveau un peu mieux mon jeu.
Je ne suis pas si loin, même si je ne joue pas super bien. C’est bon signe : dès que j’aurai retrouvé mon vrai niveau, je gagnerai plus de matchs et tout sera un peu plus facile. je vais essayer de faire ça ici à Marseille.
Recueilli par B.G.
Herbert se méfie des apparences
Issu des qualifications, Pierre-Hugues Herbert a dû batailler durant 2h34 ce mercredi au Palais des sports de Marseille, faisant preuve de patience pour réussir à contrer Harold Mayot et finir par s’imposer (2-6, 7-5, 6-3). Au prochain tour, ce jeudi, « P2H » retrouvera Daniil Medvedev, pour un remake de la finale de 2021. Ils ne se sont plus affrontés depuis.
Classé 192e à l’ATP, le Tricolore se méfie des apparences concernant un garçon qui ne paraît pas au top de sa forme. « C’est le genre de phrase qui me fait rire, sourit Herbert. J’ai joué Djokovic à Roland-Garros l’an dernier, il n’était pas au top de sa forme (défaite 3 sets 0)… Ces joueurs-là , en une semaine, ils peuvent revenir à leur meilleur niveau. J’ai réussi à faire de très gros matches contre Daniil, je compte de défaites (2) que de victoire (1), mais je suis heureux de pouvoir affronter à nouveau un joueur de ce calibre. J’arrive un peu émoussé (il enchaînait un double avec le Marseillais Benjamin Bonzi en soirée), alors on verra dans quel état physique je serai contre Medvedev. »
Pour suivre l’Open 13 Provence
La billetterie.
Les résultats et le tableau.
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