Renaud Muselier et Martine Vassal, accompagnés de vingt élus marseillais de droite et du centre, montent au créneau contre la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Une initiative qu’ils jugent précipitée, inadaptée et coupée des priorités citoyennes.
Coup de force ou coup de poker ? En relançant la réforme du mode de scrutin des municipales à Paris, Lyon et Marseille, François Bayrou ouvre un front politique explosif.
Loin de faire l’unanimité, cette réforme, en discussion accélérée, suscite une levée de boucliers chez les élus locaux de la droite et du centre à Marseille où l’équilibre entre secteurs et municipalité centrale reste un enjeu stratégique. Enjeu majeur à un an des élections, cette réforme, vise à imposer l’élection directe des maires et à supprimer l’élection indirecte par les conseils municipau
Le front du refus s’élargit. Dans La Tribune Dimanche, ce 9 février, Renaud Muselier, président (Renaissance) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et président délégué de Régions de France, et Martine Vassal, présidente (DVD) de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône, ont publié une tribune contre la réforme du mode de scrutin des municipales. Avec eux, une vingtaine d’élus marseillais de droite et du centre dénoncent un projet précipité et techniquement impraticable.
Un projet sans consensus politique
Depuis 1983, Paris, Lyon et Marseille disposent d’un mode de scrutin spécifique, censé s’adapter à leur taille et à leurs spécificités administratives. Un système certes complexe, mais qui n’a jamais empêché l’élection de maires légitimes, avancent les signataires de la tribune.
À leurs yeux, le problème démocratique invoqué par le gouvernement ne tient pas : tous les édiles élus l’ont été avec un mandat clair, sans contestation majeure sur la validité du scrutin.
Autre point de friction : la diversité des systèmes électoraux en place dans ces trois villes. À Paris, Lyon et Marseille, les scrutins diffèrent déjà dans leur organisation, et vouloir unifier les règles risquerait d’ajouter de la confusion plutôt que de la simplification.
Les opposants craignent que cette réforme ne fragilise encore plus les mairies d’arrondissement et de secteur, véritables piliers de la gestion de proximité. « Cette réforme dévitaliserait profondément les mairies de secteur ou d’arrondissement, qui font vivre la vie municipale en proximité et au plus près du dernier kilomètre ! », dénoncent-ils.
Nous sommes signataires ! ✍️
— Une Génération pour Marseille (@GenerationMRS) February 9, 2025
Aux côtés des grands élus marseillais de la droite et du centre, notre collectif refuse la magouille de dernière minute.
« Tout changer pour que rien ne change » ne sera jamais dans notre ADN.
À retrouver ici ⤵️https://t.co/gbNCN0Cbh6 pic.twitter.com/n8KAlZOQjN
« Un grand tripatouillage de dernière minute«
Les signataires ne se contentent pas de critiquer le projet en lui-même : ils dénoncent aussi son timing.
À un an des élections municipales de 2026, ils jugent inopportun un bouleversement électoral d’une telle ampleur. « Pourquoi cette réforme en urgence, à un an des élections municipales de 2026 ? À qui profiterait ce bouleversement brutal, sinon à des Parisiens pour eux-mêmes dans un grand tripatouillage de dernière minute ?, s’interrogent-ils. À qui profiterait ce bouleversement brutal ? », questionnent-ils, suggérant un agenda taillé sur mesure pour les intérêts parisiens.
Plutôt que de se concentrer sur une refonte électorale, Renaud Muselier et Martine Vassal réclament que le gouvernement s’attelle aux dossiers prioritaires des Français : économie, sécurité, immigration, pouvoir d’achat.
Pour eux, il serait plus judicieux d’ouvrir une réflexion post-électorale, afin de travailler sur un consensus élargi et réellement adapté aux réalités locales.
L.-R.M
SUR LE MÊME SUJET