Ligue 1 – OM : Brassier, le naufrage dans la déferlante niçoise

Brassier OM
Coupable de plusieurs erreurs ce dimanche, Lilian Brassier a précipité la chute d'un OM bousculé et méconnaissable à Nice. Photo Alain Robert

À nouveau titularisé ce dimanche à Nice, Lilian Brassier a provoqué la chute de l’OM (2-0), bousculé et méconnaissable. Comme face à Auxerre, le défenseur a commis de grosses bourdes.

Roberto De Zerbi ne cesse de vanter la « méritocratie Â» à chaque conférence de presse, expliquant de manière sibylline : « Ce sont les joueurs qui montrent les meilleures choses à l’entraînement et en match qui sont alignés Â».

Ce dimanche soir, tous les supporters olympiens ont dû se demander quelle mouche avait bien pu piquer l’entraîneur olympien de titulariser pour la deuxième fois d’affilée Lilian Brassier à gauche de sa défense à trois. Peut-être « RDZ » voulait-il le relancer… ou l’exposer de manière positive aux caméras pour lui trouver une porte de sortie durant ce mercato d’hiver.

Avec une telle prestation sur la pelouse de l’Allianz Riviera, pas sûr que les clubs intéressés se pressent au portillon ou que Medhi Benatia croule sous les sollicitations… S’il s’était montré intéressant et surtout prudent contre Strasbourg (1-1) dimanche dernier, le numéro 20 de l’OM a été en dessous de tout, cette fois.

Une bourde d’entrée, comme face à Auxerre

Son entame de match a étrangement rappelé celle contre Auxerre, lors du naufrage qui l’avait mis au ban du collectif pendant de longues semaines par la suite. Fautif sur l’ouverture du score icaunaise début novembre (1-3), Lilian Brassier a une nouvelle fois commis une bourde pour mettre Nice sur la voie du succès.

Et même trois pour le prix d’une. Sur la ligne médiane, ses tergiversations ont profité au remuant Evann Guessand. L’attaquant niçois, qui a frappé ses premiers ballons à l’ASPTT Marseille, lui a piqué le ballon dans les pieds puis a filé au but après un une-deux avec Laborde que ne parvenait pas à intercepter Brassier.

Guessand trompait alors Geronimo Rulli d’un petit piqué… Brassier, encore lui, ne réussissait à stopper la course du ballon et finissait au fond des filets (0-1, 7e).

« Il va falloir bien analyser ce match, on a fait beaucoup d’erreurs. Il n’y avait pas de mouvement, beaucoup de choses sont à améliorer. Je suis en colère »

Ses coéquipiers avaient beau tenter de lui parler, leurs injonctions ne changeaient rien. Il était régulièrement pris dans son dos, quand à l’inverse, l’OM manquait cruellement de profondeur et affichait des lacunes techniques en première période. Le pressing haut de Nice a totalement désorganisé le jeu marseillais.

« On n’était pas l’OM, pestait Leonardo Balerdi, qui fêtait hier son 26e anniversaire, à la fin du match au micro de DAZN. Il va falloir bien analyser ce match, on a fait beaucoup d’erreurs. Il n’y avait pas de mouvement, beaucoup de choses sont à améliorer. On ne joue pas comme cela normalement. C’est triste pour nous car on ne profite pas de cette opportunité. Je suis en colère. Â»

Seulement un but d’écart à la pause… et pas de changement

Alors que Bulka veillait sur les deux seules véritables occasions olympiennes, avec une double parade sur Merlin et Rongier (40), Geronimo Rulli – bien secondé par un Leo Balerdi dont la tête était entourée d’un large bandage après qu’il se soit ouvert l’arcade gauche – écopait les déferlantes niçoises. Il était presque heureux que l’écart ne soit que d’un but à la pause. Intensité, vitesse, jeu, efficacité, Nice a tout (beaucoup) mieux fait. L’OM avait le ballon (66%) mais, c’est bien connu, posséder n’est pas gagner.

Étrangement, aucun changement n’était effectué à la pause. Et les mêmes maux causaient les mêmes problèmes : une nouvelle sortie approximative de Brassier, très loin de ses cages, engendrait un contre éclair dont profitait le Gym. Guessand, encore et toujours lui, lançait Cho dans la profondeur, qui trompait Rulli d’une frappe sèche du gauche (2-0, 51).

La défense olympienne était encore prise à défaut dans son dos, par manque de vitesse et de vigilance. Comme face à Jonathan David et Lille. Comme face à Emanuel Emegha et Strasbourg.

Formé à l’ASPTT Marseille, Guessand a fait passer Brassier pour un éléphant dans un magasin de porcelaine

Lilian Brassier, qui était un véritable roc avec Brest la saison dernière, n’est plus que l’ombre de lui-même. Guessand, élu logiquement homme du match avec un but et une passe, l’a fait passer pour un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il sorti à la 61e minute (remplacé par Lirola), pour abréger ses souffrances. Sans doute trop tard. Le mal était fait.

Dans le camp d’en face, le Brésilien Dante et ses 41 printemps se frisait les moustaches. Pas sûr qu’on revoie Brassier de sitôt sous le maillot de l’Olympique. Cette défaite, la première depuis… le naufrage à Auxerre, est aussi une mauvaise nouvelle pour l’OM, pour plusieurs raisons.

Monaco (à 3 points) et Nice (à 4) reviennent sur ses talons. Cette prestation confirme la difficile passe actuelle, avec ce troisième match sans victoire, ce qui n’était jamais arrivé sous « RDZ ». Mais s’il faut y retenir du positif de ce marasme collectif, le coach va encore devoir repenser sa défense, pour la réception de Lyon, dimanche prochain. Sans Brassier.

B.G.


Nice 2 – OM 0
19e journée de Ligue 1. Allianz Riviera.
Arbitre :
Éric Wattellier. Mi-temps : 1-0.

Buts – Nice : Guessand (7), Cho (51).
Avertissements – Nice : Ndayishimiye (73). OM : Bakola (89).
Nice : Bulka – Ndayishimiye, Dante (cap.), Bard – Clauss, Santamaria (Ndombélé, 88), Boudaoui, Abdi (Bombito, 67) – Guessand, Cho (Bouanani, 81) – Laborde (Louchet, 88).
Entraîneur : Franck Haise.
OM : Rulli – Murillo, Balerdi (cap.), Brassier (Lirola, 61) – Luis Henrique (Nadir, 75), Rongier (Rowe, 61), Hojbjerg, Merlin – Greenwood, Rabiot – Maupay (Vaz, 61).
Entraîneur : Roberto De Zerbi.

Les résultats de la 19e journée.
Le classement.