Sorti de prison au Danemark en décembre dernier, le militant écologiste Paul Watson a choisi Marseille comme nouvelle résidence depuis près d’un an. Il annonce poursuivre son combat, notamment en « défiant la notice rouge d’Interpol ».
Incarcéré pendant six mois au Danemark pour son engagement contre la pêche à la baleine, Paul Watson a retrouvé des forces à Marseille, où il s’est installé avec sa famille. Lors de sa visite à l’Hôtel de Ville, lundi 20 janvier, il a tenu à « remercier le maire et la Ville de Marseille, et tous les Marseillais pour le soutien incroyable », pendant sa détention.
Revenant sur cette période difficile, qu’il considère aujourd’hui avec recul, il explique : « Je suis très heureux d’être sorti de prison, mais il faut dire qu’être allé en prison a été une opportunité pour focaliser l’attention internationale sur les crimes du Japon, sur le fait qu’il tue des baleines dans le sanctuaire international. Et ce n’est pas seulement mon opinion, c’est celle de la Cour internationale de justice. »
Un militant encore recherché
Les tensions entre le Japon et le Danemark demeurent toujours vives, selon le fondateur de Sea Shepherd, qui rapporte que « le ministre des Affaires étrangères du Japon a appelé celui du Danemark la semaine dernière, en l’accusant de les avoir trahis parce qu’ils m’ont relâché. Mais la réalité, c’est que le Japon a trahi le monde en continuant à tuer des baleines. »
Ainsi, le militant écologiste de 76 ans fait toujours face à des poursuites judiciaires. Il dénonce l’utilisation abusive de la notice rouge d’Interpol à son encontre qu’il souhaite « confronter politiquement et légalement ».
Selon lui, « des centaines de personnes, notamment des activistes et des lanceurs d’alerte, sont victimes du détournement de la notice rouge d’Interpol à des fins politiques. Ces personnes sont traquées par des gouvernements. »
Rendez-vous à la conférence de l’ONU sur les océans
Interrogé sur son image controversée, notamment au sujet de l’accusation d’éco-terrorisme, Paul Watson répond sans détour : « Depuis 50 ans que nous faisons cela, je n’ai jamais blessé une seule personne, ni été condamné pour un crime. Nous agissons toujours dans les limites de la loi, et ce que nous faisons, c’est intervenir contre des actions illégales. »
Parmi ses priorités à venir, Paul Watson cite notamment l’objectif d’empêcher l’Islande de tuer des baleines l’été prochain, de stopper le Japon dans sa volonté de retourner dans le sanctuaire en Antarctique et de mettre fin au massacre illégal le massacre des dauphins aux ÃŽles Féroé.
Un combat qu’il continuera de mener depuis la région. « Nous serons très certainement présents lors de la Conférence de l’ONU sur les océans à Nice (prévue en juin 2025) », précise-t-il, ajoutant que Sea Shepherd aura ainsi « un bateau en Méditerranée ».
R.G.