C’est un des principaux héritages des Jeux olympiques de Paris 2024 et des travaux de refondation du stade nautique du Roucas Blanc : la Ville de Marseille formule le voeu de former et sensibiliser les jeunes à la mer et aux activités nautiques.
La mer pour tous. Ainsi pourrait être résumé le mantra des élus et décideurs de tous bords (mairie, pôle France, Fédération) à propos de ce « deuxième stade de Marseille », même si la voile aura bien du mal à évangéliser autant de croyants que le ballon rond au Vélodrome, à moins de trois kilomètres de là .
Le stade nautique du Roucas Blanc, qui a coûté la bagatelle de 55 millions d’euros, a été conçu pour « offrir des activités nautiques accessibles à toutes et tous ». « Un lieu d’excellence avec la présence des sportifs du pôle France tout au long de l’année mais aussi un lieu qui doit permettre à tous les enfants des écoles primaires de découvrir un sport nautique », expliquait le maire Benoît Payan lors de l’inauguration, le 2 avril 2023. Le patron des JO de Paris 2024 Tony Estanguet confirmait : « La base nautique a d’abord été pensée pour l’après-JO ».
La promesse que « tous les petits Marseillais feront de la voile avant leur entrée en classe de 6e »
Avec une promesse du premier édile de la ville : « Tous les petits Marseillais feront de la voile avant leur entrée en classe de 6e ». Grâce à un équipement de cette envergure et un bâtiment dédié (le Centre municipal de voile), la cité phocéenne va pouvoir passer aux actes.
« Nous allons augmenter la cadence des stages d’initiation à la voile et à la mer, confirmait Benoît Payan, la semaine dernière, lors de ses vœux à la presse. En 2024, 4 500 jeunes ont pu participer à des stages de voile. Cette année, ils seront 7 000. Et l’année prochaine 9 000. »
L’idée est séduisante : permettre à tous les minots marseillais, parfois enclavés ou éloignés du bord de mer, d’accéder à la Grande Bleue et à ses trésors au moins une fois durant leur scolarité. « Marseille, capitale de la mer, première ville côtière de France, capitale de la plongée, Marseille née de la Méditerranée, liste Hervé Menchon, l’adjoint en charge de ses sujets. Il nous faut développer la culture de la mer. Nous voulons faire en sorte que chaque minot ait eu une aventure en mer, qu’elle soit nautique ou de sensibilisation à la biodiversité marine avant de rentrer au collège. »
Un fort enjeu social, sociétal et, pourquoi pas, sportif
Ouverte aux scolaires depuis ce mardi, puis aux centres aérés et sociaux à partir de mars, la base nautique du Roucas Blanc constituera désormais un fort enjeu social, sociétal et, pourquoi pas, sportif. « Ces initiations susciteront des vocations ou pas, mais on manquerait à nos obligations d’adultes responsables de ne pas offrir cela aux enfants et de leur laisser une chance d’y goûter », appuie l’élu Hervé Menchon.
À la différence du foot ou du basket, les gamins ne pourront pas pratiquer une fois rentrer chez eux. Cette volonté de formation permettra toutefois de créer un vivier. « Inévitablement, certains petits Marseillais auront commencé ici par de l’optimiste, avec le club de l’école municipale, raconte Hervé Menchon, et ils finiront peut-être sous les drapeaux français pour nous ramener des médailles. Ce site est construit pour cela, je ne vois pas comment cela peut se passer autrement. Les athlètes du pôle France eux-mêmes nous disent que c’est une occasion inespérée de pratiquer le nautisme et de s’entraîner correctement. »
Évidemment, une telle offre à destination des centres aérés et sociaux ne sera pas complètement gratuite. Une grille tarifaire, en fonction du quotient familial, verra le jour. « On va pouvoir offrir de la voile à ceux qui n’auraient jamais pu se le payer », se félicite Hervé Menchon.
Benoît GILLES
Cette semaine, Le Méridional vous emmène dans une visite guidée en six épisodes.
> Lundi, nous présentions la transformation totale du site nautique du Roucas Blanc.
> Mardi, vous découvriez son nouveau visage.
> Mercredi, nous partions dans les coulisses du Centre municipal de voile.
> Jeudi, plongée au coeur du pôle France de voile.
> Aujourd’hui, récit de la volonté de créer une culture de la mer.
> Demain, pour le sixième et dernier volet, quel avenir sportif pour ce stade ?
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