OM – « Beaucoup de choses étranges que j’ai du mal à comprendre », fustige De Zerbi

OM - Lille - © Alain Robert

L’entraîneur de l’OM Roberto De Zerbi a fait part de sa déception après l’élimination de l’OM mardi soir en 16e de finale de coupe de France. Il a aussi dénoncé les agissements du président Lille, Olivier Létang, envers le corps arbitral.

Avez-vous des regrets après cette élimination ?

Bien sûr qu’on est déçus. Il y a beaucoup de regrets. On a fait un gros match. Certains joueurs étaient peut-être fatigués, on a joué samedi soir (à Rennes, victoire 2-1). On a tout bien fait, je pense. On a raté quelques buts et Mannone a fait de grandes parades. Le but qu’on encaisse part d’une erreur de notre part, mais Lille est une grande équipe avec de très bons joueurs aussi.

On est évidemment tristes de ne pas s’être qualifiés, tout d’abord parce qu’on le méritait je pense et parce que c’était un objectif auquel le club, les supporters et nous-mêmes tenions tout particulièrement. Donc évidemment que c’est une grosse déception.

Regrettez-vous la tension qu’il y a eu entre l’égalisation de Luis Henrique et les tirs au but ? Peut-être auriez-vous pu faire entrer Rulli pour cette séance…

Non, je ne pouvais pas faire rentrer Rulli, j’avais déjà fait mes changements (4 changements en 3 séquences, Ndlr). L’échange avec les dirigeants… Mais expliquez-moi pourquoi le président de Lille vient sur le terrain, vient parler avec un des arbitres pour la deuxième fois d’affilée, puisque déjà en championnat, ça s’était produit ?

Si ça avait été le président de la République, peut-être qu’il aurait pu le faire. Mais c’est le président d’un club ! Moi, je n’ai jamais vu Pablo Longoria venir parler avec des arbitres, échanger au bord du terrain. Sa place est en tribunes. Je ne comprends pas… Et si personne ne lui dit quelque chose, eh bien moi, je ne vais pas me gêner de le faire.

Comment expliquez-vous ce manque d’efficacité ? Est-ce dû à la fatigue ou à la pression ?

Il n’y avait pas de pression particulière, tout le monde a bien joué. Mais il pouvait y avoir un peu fatigue, on n’est pas habitués à jouer des matchs aussi près les uns des autres. On a joué deux matchs en trois jours, eux (Lille) ont joué vendredi. Des joueurs qui étaient en deçà par rapport à d’habitude. Je pense qu’on a fait un bon match, suffisant pour l’emporter contre une grande équipe de Lille, qui est habituée à jouer tous les trois jours cette saison.

La coupe de France était un gros objectif pour vous. Quel est votre état d’esprit ?

Nous sommes déçus, mais nous devons être fiers. C’est trop facile d’être fiers seulement quand on gagne. Il faut aussi être fiers de la défaite si on a tout donné. Ce soir, mes joueurs ont donné le maximum, ils ont joué à 100% ; c’est pourquoi on a égalisé en fin de match. C’était mérité, je pense. On a aussi eu un peu de malchance. Il faut repartir à bloc dès demain. On n’a plus que le championnat.

On a un bon écart avec la 4e place. Il faut qu’on continue de pousser, qu’on ne perde pas non plus de vue le haut du classement. C’est l’objectif, ça passe par gagner tous les matchs, ça commence par celui contre Strasbourg (dimanche, 20h45). Si on a tout donné, il faut parfois accepter que la défaite arrive.

Un mot sur le Vélodrome : avez-vous apprécié l’explosion de joie sur l’égalisation ?

Le Vélodrome explose tous les dimanches et tous les jours où il ouvre ses portes. On est déçus, tristes, mais on a tout donné. Maintenant il faut oublier ce match. Jeudi, on reprendra les entraînements, on préparera ce match qui va être très difficile ; il ne faut pas oublier qu’on a perdu à Strasbourg (1-0, le 29 septembre). Nous avons donc envie de prendre notre revanche.

Medhi Benatia a dénoncé un traitement injuste au sujet de son carton rouge. Estimez-vous qu’il subit un traitement injuste ?

il y a beaucoup de choses étranges que j’ai du mal à comprendre. Je suis accueilli dans ce pays, mais je suis l’entraîneur de l’OM et je pense que j’ai le droit de parler, de m’exprimer clairement, tout en respectant tout le monde, toujours. C’est vrai que ça ne m’était jamais arrivé non plus de voir un président de club venir parler sur le terrain avec des arbitres, en trente ans de football. Ça m’interpelle un peu…

Mais on aurait dû gagner sur le terrain et ne rien dire derrière. Après, c’est vrai qu’il y a eu aussi l’événement du but annulé ; je n’ai pas très bien compris, je crois que le but a été annulé pour une main de Maupay, mais si l’arbitre a accordé le but et qu’il n’y a pas de VAR, alors comment le but a été annulé ensuite ? Comment a-t-on pu revoir les images ? Ce n’est pas très clair. Il y a quand même deux, trois choses qui ne vont pas.

B.G.