Le camp militaire de Sainte-Marthe accueillera l’hôpital national d’instruction des armées flambant neuf en 2031. Ce projet à 300 millions d’euros doit moderniser l’offre de soins pour les militaires et les civils de Marseille.
« Nous en sommes convaincus, c’est le bon endroit. » C’est avec cette formule qu’Emmanuel Macron, en juin 2023, scellait le destin du camp militaire de Sainte-Marthe pour accueillir le nouvel Hôpital national d’instruction des armées (HNIA).
Un établissement à bout de souffle, celui d’Alphonse-Laveran, allait laisser place à un nouvel Hôpital national d’instruction des armées (HNIA). Une promesse à 300 millions d’euros, mais aussi une pierre à l’édifice du plan « Marseille en grand ».
Après avoir validé le cadrage du projet, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a acté le 6 janvier le lancement des travaux préalables à la construction. Le projet est conduit en étroite collaboration avec les collectivités locales et les services de l’État.
Exit le vieux Lavéran, et place à un hôpital de « nouvelle génération » : 350 lits et places (296 lits, 55 places), des pôles d’excellence et une ambition claire de conjuguer vocation militaire et service public de santé. Mise en service prévue en 2031.
Prendre soin des blessés de guerre et accueillir les patients civils
Laveran, dans le 13e arrondissement, tenait depuis 1963 le rôle de vigie médicale des armées françaises. En 2023, ce « vieux soldat » a encore tenu bon : 62 000 consultations externes, 4 500 interventions au bloc, et 25 000 passages aux urgences.
Pourtant, ses murs et ses équipements ne répondaient plus aux standards d’aujourd’hui. Le nouvel hôpital, prévu dans le 14e arrondissement, devra relever ce défi tout en poursuivant une double mission : prendre soin des blessés de guerre et accueillir les patients civils — qui représentent 80 % de son activité.
Les élus locaux ont plaidé pour cet emplacement, mettant en avant la nécessité de préserver une offre de soins accessible aux habitants des quartiers Nord.
Sur le papier, le projet coche toutes les cases de l’ambition : accessibilité (route, transports en commun, ferroviaire), innovation (gestion des risques NRBC : nucléaire, radiologique, biologique, chimique), et modularité en cas de crise. « C’était indispensable pour les quartiers Nord », salue Marion Bareille, maire (LR) des 13e et 14e arrondissements.
Une évolution que Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qualifie d’essentielle pour « renforcer l’offre de soins et soutenir une santé de proximité ».
Un chantier monumental
Deuxième plus grand chantier immobilier prévu dans la Loi de programmation militaire (LPM), le nouvel HNIA s’inscrit dans une feuille de route ambitieuse. L’objectif : moderniser les infrastructures du Service de santé des armées (SSA) tout en les adaptant aux enjeux de demain. On parle de chirurgie de guerre, de prise en charge des traumatisés, mais aussi de défis comme la gestion de crise ou les risques infectieux.
En plus d’être un outil de pointe pour la défense, l’hôpital jouera un rôle clé dans le soutien hospitalier du flanc Sud de l’Otan, avec l’accueil de flux de blessés, passant notamment par la base aérienne d’Istres. Il s’agira d’un « concentrateur » de compétences, associant science médicale et spécificité militaire, tout en restant un acteur important de l’offre de soin marseillaise.