Capitaine, phare de la défense et désormais véritable rampe de lancement du jeu façon De Zerbi, Leonardo Balerdi rayonne cette saison avec l’OM. L’Argentin confirme que la coupe de France est un objectif, à la veille de recevoir Lille (21h10).
Il n’y a pas si longtemps encore, Leonardo Balerdi était moqué pour son irrégularité, ses loupés, ses cartons. Aujourd’hui, à bientôt 26 ans (le 26 janvier prochain), l’international argentin (5 sélections) fait incontestablement partie de la caste des meilleurs défenseurs du championnat de France. Arrivé en Provence en 2020, le numéro 5 olympien est un ancien, un cadre du vestiaire et Roberto De Zerbi ne s’y est pas trompé en le nommant capitaine au moment de son arrivée, l’été dernier.
Si ses premiers pas ont été difficiles avec ce brassard autour du bras, à l’image du début de saison poussif de l’OM, « Leo » Balerdi règne aujourd’hui sur la défense. Et dans le « De Zerbi ball » cher à l’entraîneur italien, il sert autant de phare défensif que de rampe de lancement pour l’attaque, touchant un nombre très élevé de ballons.
Présent ce lundi en conférence de presse deux jours après la victoire à Rennes (1-2), Leonardo Balerdi a clairement indiqué que la coupe de France était un réel objectif cette saison. Il faudra d’abord battre Lille ce mardi au Vélodrome, en 16e de finale (21h10), après avoir croqué Saint-Étienne au tour précédent (0-4).
Que représente la coupe de France pour vous cette saison ?
La coupe de France est un objectif bien évidemment. Ça fait trop longtemps que l’OM ne l’a pas gagnée (depuis 1989, Ndlr). Apporter un titre cette saison, ça serait bien. Ce sera un joli match à jouer contre Lille, une grande équipe. Notre dernier affrontement en championnat (1-1) était magnifique. On a la chance de le jouer au Vélodrome, j’espère que le stade sera plein car ça nous aide beaucoup.
Votre rôle est encore plus important dans le dispositif de Roberto De Zerbi. Comment le vivez-vous ?
Cette année, j’ai beaucoup de responsabilités dans le jeu. Ce qui a le plus changé pour moi, c’est ce que le coach me demande, je dois construire le jeu, garder le ballon, enchaîner les passes pour construire. Ce nouveau rôle est différent mais ça va m’améliorer dans mon jeu. Le coach est très exigean et j’aime sa manière de jouer. Si ça peut profiter à l’équipe, je serai toujours d’accord (pour faire ce qu’il me demande).
Vous êtes un ancien du vestiaire. Est-ce que, vu la domination du PSG en championnat, vous vous dites que la coupe est le chemin le plus court pour ramener un titre ?
Dans la salle (du vestiaire), il y a des affiches au mur avec les trophées que l’OM a gagnés. On a tous ça en tête. En Ligue 1, il y a un écart avec le PSG, donc on est concentrés sur la coupe de France. C’est la manière la plus rapide pour prendre un titre.
Porter le brassard de capitaine de l’OM vous a-t-il posé quelques problèmes en début de saison, le temps de digérer ce poids ?
Je ne sais pas si c’était le brassard ou pas, mais il y avait beaucoup de changements… Ce n’est pas une excuse. J’ai plus de responsabilités, j’apprends tous les jours à gérer le brassard des joueurs comme Pierre (Hojbjerg), Gero (Rulli) ou Val’ (Rongier), qui était un très bon capitaine, d’Adrien (Rabiot) aussi. Je me sens bien et je suis trop content en ce moment.
Vous allez retrouver Jonathan David, co-meilleur buteur de Ligue 1 avec Mason Greenwood (onze réalisations). Le mois dernier en championnat contre Lille (1-1), vous aviez réussi à le museler. Y a-t-il une tactique spéciale pour l’empêcher de marquer demain ?
On sait bien ce qu’on doit faire, on travaille beaucoup, mais il y a des attaquants comme lui qui ont des qualités incroyables. Dans ses mouvements, il n’arrête jamais, il est très intelligent. On travaille beaucoup sur l’alignement, sur le placement avec les défenseurs et on va tout faire pour l’empêcher de marquer..
Depuis la dernière défaite contre Auxerre, vous n’avez été menés au score que quatorze minutes (douze face à Monaco, deux à Rennes). En tant que capitaine, quel est votre discours pour sonner la révolte ?
On doit garder notre tranquillité. Contre Rennes, même après avoir pris un but, on n’a pas paniqué et on a gardé notre jeu. Quand on joue notre jeu, on est très forts. C’est ce que l’on doit faire dans un match comme contre Lille. On sait que si on joue de la même façon durant 90 minutes, on va se créer des opportunités et faire mal à l’adversaire.
Contre Lille justement, c’était l’une de vos meilleures prestations collectives, mais vous avez aussi concédé beaucoup d’occasions franches. Que faut-il faire défensivement pour éviter cela demain ?
Ce soir-là en championnat, on a très bien joué mais on a fait de petites erreurs. Et contre ces équipes, normalement, ça finit en but. On a eu la chance d’avoir un Geronimo (Rulli) incroyable. On doit être davantage concentrés dans les petits détails sur la ligne défensive. Aujourd’hui, on va faire une heure de vidéo pour préparer ça.
On sait ce qu’on a mal fait contre Lille en championnat et on veut bien les faire cette fois-ci. J’ai confiance ; l’équipe va faire un grand match et on va passer ce tour.
Comment expliquez-vous ce changement de mentalité depuis mi-novembre, avec le stage de cohésion à Mallemort, puis votre week-end à Copenhague ?
Ces voyages nous ont aidés à souder le collectif. Au début, on avait beaucoup de nouveaux joueurs, qui ne connaissaient pas l’ambiance, l’exigence et la pression du Vélodrome, du club et de la ville. Maintenant, ils sont en train de comprendre tout ce qui se passe ici. On est en train devenir une équipe, dans tous les sens du terme, sur et en dehors du terrain. Ça nous donne la force collective.
Individuellement aussi, vous êtes nombreux à avoir augmenté le curseur, pour donner le meilleur de vous-mêmes, au service du collectif. Vos deux matchs avec la sélection argentine mi-novembre vous ont-ils boostés en ce sens ?
Jouer en équipe nationale (contre le Paraguay et le Pérou, en qualifications pour le Mondial 2026) m’a beaucoup aidé en termes de confiance. Je suis aussi très exigeant avec moi-même. Je veux toujours être meilleur individuellement, mais pour rendre le collectif plus fort. Je suis heureux que cela profite à l’équipe.
Recueilli par Benoît GILLES