L’OM se déplace ce samedi soir (21h05) à Rennes. Une équipe mal classée, qui tente de relever la tête avec Jorge Sampaoli, un ancien Olympien. Malgré une fin abrupte, l’Argentin a laissé d’excellents souvenirs en Provence. Mais pas question de faire de sentiments pour autant.
Un conflit à multiples tiroirs a opposé ces derniers jours Rennes et Lens dans les coulisses du mercato. La situation est bien différente entre le club breton et l’OM, où les relations sont au beau fixe. Cette affiche de la 17e journée de Ligue 1, qui oppose deux clubs ayant souvent croisé le fer pour les places qualificatives en coupe d’Europe, paraît déséquilibrée sur le papier.
D’un côté, le SRFC (13e, 17 points) tente un électrochoc en s’activant sur le marché des transferts pour redresser la barre après un début de saison raté, qui a coûté sa place à l’entraîneur Julien Stephan. Seko Fofana et Brice Samba sont déjà arrivés, Valentin Rongier était une priorité avant le veto ferme de Roberto De Zerbi, Arnaud Kalimuendo et Amine Gouiri pourraient partir…
De l’autre, l’OM avance à un rythme soutenu. Fringant deuxième (33 points), renforcé en défense avec la venue de Luiz Felipe Ramos (à court de forme), il pourrait profiter du faux pas de Monaco (31 pts) et du surplace de Lille (29 pts) hier soir pour prendre le large. « On sait que ce qu’on a fait jusqu’ici, ça ne compte pas s’il n’y a pas la continuité dans les résultats, a expliqué « RDZ » vendredi en conférence. On ne veut rien calculer. Il faut courir, marquer des buts et ne pas en encaisser. »
Au-delà des considérations sportives, cette rencontre n’aura pas seulement le goût et l’odeur de la galette-saucisse, tradition sacrée au Roazhon Park. Ce soir, il flottera dans l’air le parfum d’une romance inachevée, le doux souvenir des beaux moments d’une période révolue, voire la sensation ouatée de replonger, déjà, dans les livres d’histoire.
« L’OM, pour moi, c’est comme un ancien amour », n’a pas caché Jorge Sampaoli jeudi en conférence de presse d’avant-match. Nommé coach de Rennes le 11 novembre, l’Argentin « reçoit » ce soir son ancien club.
Il avait enchanté le Vél’ et ramené l’OM en Ligue des champions
Après avoir bourlingué ses tatouages à peu près partout en Amérique du Sud et au Séville FC, l’énergique Sampaoli avait martyrisé ses adversaires et toutes les pelouses de Ligue 1 durant seize mois, en marchant l’équivalent d’un marathon à chaque match dans sa zone technique.
On exagère à peine, mais le sanguin coach avait séduit le peuple olympien par son style de jeu, fait de pressing, de possession de balle et d’allant offensif. Payet, Under, Guendouzi, Gerson, Milik avaient été la source de bien des cauchemars chez les défenseurs adverses.
Surtout, Sampaoli avait redressé un bateau OM à la dérive, fin février 2021, après l’éviction d’André Villas-Boas et l’intérim assuré par Nasser Larguet. Le disciple de Bielsa avait ramené le club sur la scène continentale lors de la saison 2021-22 (demi-finale de Ligue Europe Conference), puis l’avait qualifié pour la Ligue des champions (2e) … avant de partir, à la surprise générale le 1er juillet 2022. Un coup de sang. La raison ? Une dissonance entre ses ambitions et les moyens allouées au mercato.
« Marseille est un lieu où on m’a beaucoup aimé. Moi, j’ai beaucoup aimé cette ville, ce club »
Il n’en garde ni amertume, ni regret. « C’est un lieu où on m’a beaucoup aimé. Moi, j’ai beaucoup aimé cette ville, ce club », a appuyé jeudi Jorge Sampaoli, bientôt 65 ans.
Passés ces bons sentiments, la nostalgie sera vite balayée ce soir, au moment du coup d’envoi à 21h05, avec un ancien Olympien dans les buts (Brice Samba) qui en chasse un autre sur le banc, Steve Mandanda.
De Zerbi : « Ce match va nous poser beaucoup de problèmes »
« Aujourd’hui, la vie fait que c’est un adversaire et on se doit de tout faire pour les battre, même si c’est l’une des plus belles équipes du championnat. Une équipe très bien organisée dès le début de saison, avec le travail de l’entraîneur mais aussi du président. Une équipe qui a des ambitions pour les prochaines années. Ce sera certainement un match extrêmement exigeant », prévient l’Argentin chauve.
Son homologue Roberto De Zerbi s’avance aussi avec méfiance. « Sampaoli, c’est un grand entraîneur, il a obtenu de bons résultats ici, a rappelé le Mister italien. Ce sera un match difficile. Difficile parce qu’il y a un grand entraîneur mais aussi parce que c’est une équipe solide qui se renforce actuellement. Ce match va nous poser beaucoup de problèmes. On va passer un test important. »
L’OM reste sur treize points pris sur quinze possibles depuis fin novembre en championnat. Même sans Kondogbia et avec le retour de Hojbjerg, privés d’Elye Wahi, les coéquipiers de Geronimo Rulli ont les moyens de prolonger cette série.
Benoît GILLES
Rennes – OM
Samedi 11 janvier 2025. 17e journée de Ligue 1.
À 21h05, Roazhon Park. Arbitre : M Abdelatif Kherradji.
OM – compo probable : Rulli – Murillo, Balerdi (cap.), Cornelius – Luis Henrique, Rongier, Hojbjerg, Merlin – Greenwood, Rabiot – Maupay.
Entraîneur : Roberto De Zerbi.
Le classement de Ligue 1.