La Biennale internationale des arts du cirque revient à Marseille pour une 6e édition. Sous les chapiteaux du Prado, des spectacles engagés et poétiques célèbrent les dix ans d’un rendez-vous devenu incontournable.
Des voltiges à couper le souffle, des récits engagés, et des chapiteaux qui fleurissent sur les plages du Prado. La Biennale internationale des arts du cirque (BIAC) revient pour une 6e édition du 10 janvier au 8 février 2025.
Dix ans après sa création par Archaos, Pôle national cirque, l’événement s’est imposé comme un rendez-vous incontournable, mêlant spectacles populaires et créations avant-gardistes.
Avec plus de 60 spectacles, 20 chapiteaux et une myriade d’initiatives dans toute la région Sud, l’événement promet d’être un tourbillon de poésie et de dépassement de soi. « Parce que, de tout temps, quand le feu s’allume, les hommes s’assoient en rond, le chapiteau est intemporel », souligne Marie Molliens, directrice de la compagnie Rasposo.
Sur les plages du Prado, le Village Chapiteaux incarne le cœur battant de la biennale. Six spectacles y sont programmés, avec en tête d’affiche Sabotage du NoFit State Circus, où acrobaties aériennes et musique live se mêlent à un message écologique percutant.
Plus introspectif, Hourvari de la compagnie Rasposo joue sur la frontière entre réalité et illusion, offrant une mise en scène saisissante et onirique. Et pour un détour burlesque, Pandax transforme une Fiat Panda en rampe de lancement pour cinq artistes hilarants et acrobatiques.
Des femmes au sommet
Cette édition place les femmes circassiennes au premier plan. Raphaëlle Boitel, artiste à l’honneur, présente un éventail de créations dont Petite Reine et La Chute des anges, véritables épopées aériennes qui mêlent technicité et poésie dramatique.
« Dans le cirque, on mélange tout : le mouvement, la musique, les émotions, les références, les accents, les origines, le Brésil, la France et tous les territoires par où on voyage, nous sommes métissés », confie Alice Rende, également présente avec sa création Fora.
Le focus sur le Brésil enrichit la programmation avec des performances comme Kahkos de Joana Nicioli, autour du mât chinois, ou encore Macacada de Maïra de Oliveira Aggio, une jonglerie qui explore l’intime et l’universel.
La BIAC 2025 revendique une accessibilité totale. « Décloisonner, intégrer les publics éloignés : des valeurs fondamentales qui continuent de guider notre démarche », rappellent Guy Carrara et Raquel Rocha, codirecteurs de la BIAC. Avec 4 000 places à prix réduit et des ateliers pour les scolaires, elle ouvre les portes du cirque à tous les publics.
À la Friche la Belle de Mai, le spectacle participatif Soka Tira Osoa, où les spectateurs aident à tendre le fil du funambule, est une illustration parfaite de cette philosophie.
Le volet écologique n’est pas en reste : bilans carbone rigoureux, tournées régionales intensifiées et réflexions sur la durabilité des chapiteaux s’inscrivent dans une volonté de minimiser l’impact environnemental de cet événement majeur.
Une clôture poétique au bord de l’eau
Le 8 février, la journée de clôture Au bout la mer, cirque ! promet une immersion totale. Entre performances en plein air et spectacles sous chapiteaux, cette ultime journée célèbre la diversité et l’intensité des arts du cirque face à l’immensité méditerranéenne.
En dix ans, la BIAC s’est imposée comme un rendez-vous incontournable des amateurs et des professionnels du cirque contemporain. Un mois pour vibrer, rêver et lever les yeux vers les étoiles.