Football américain – Frédéric Paquet, un Vauclusien à la tête de la Fédération française

Après avoir été pendant près de six à l'École des XV, à destination des enfants en difficulté scolaire, Frédéric Paquet est le nouveau président de la Fédération de foot US. Photo École des XV

Ancien dirigeant de clubs de football professionnels (Lille, Saint-Étienne), le résidant de L’Isle-sur-la-Sorgue Frédéric Paquet a été élu récemment président de la Fédération française de football américain, dont une des disciplines, le flag, deviendra olympique en 2028.

Pour les amoureux du ballon rond, son nom ne vous sera pas inconnu. Bien qu’originaire de Paris, Frédéric Paquet a longtemps œuvré dans le monde du football professionnel : d’abord à différents postes au club de Lille époque Michel Seydoux, jusqu’en 2015, puis comme directeur général de l’AS Saint-Étienne entre 2018 et 2019.

C’est désormais du côté du ballon ovale, de couleur brune, que le Vauclusien d’adoption intervient. Ancien joueur et secrétaire général des Argonautes d’Aix-en-Provence, celui qui réside à L’Isle-sur-la-Sorgue a été élu président de la Fédération français de football américain fin 2024.

Seul candidat en lice, Frédéric Paquet a recueilli 78% des suffrages exprimés, succédant à Brigitte Schleifer, qui était en poste depuis 2018. Ancien DG de Provence Rugby et secrétaire général de l’École des XV à Aix et Marseille jusqu’en novembre, il se retrouve à la tête d’une institution de 30 000 licenciés, qui compte trois disciplines : le foot US, le flag (qui fera son entrée aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028) et le cheerleading.

L’ancien tighd-end, ce joueur membre de la ligne d’attaque considéré comme hybride, a du pain sur la planche et de nombreux défis à relever. Interview.

Qu’est-ce qui vous a poussé à candidater à la présidence de la Fédération ?

J’ai joué au football américain pendant longtemps, c’est un univers que je connais, j’aime cette discipline. Pour ces élections, pas grand-monde ne se présentait, alors mon idée est de donner un coup de main. C’était l’occasion, il y avait un besoin.

« Nous voulons amener la Première division vers un statut semi-professionnel. Le flag, lui, a pour objectif d’essayer de qualifier une ou deux équipes, féminine et masculine, pour les JO 2028 »

Quelle est votre ambition, votre vision ?

Cela reste un sport amateur en France. Donc l’idée est de pouvoir orienter de façon très forte le besoin de structuration et de développer la pratique des trois disciplines vers les jeunes, de manière à dynamiser notre sport.

Nous voulons amener la Première division vers un statut semi-professionnel. Le flag, lui, a pour objectif d’essayer de qualifier une ou deux équipes, féminine et masculine, pour les Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Et le cheerleading se développe bien, il faut l’accompagner. Nous comptons aujourd’hui 30 000 licenciés, il faut arriver à 40 000.

Comment ?

Pour nous, Fédération intermédiaire, nous devons faire du développement classique pour amener à une pratique massive : proposer le flag dans les écoles, multiplier le nombre de clubs…

L’avantage de votre sport est qu’il peut ratisser large, on a besoin de tous les gabarits et toutes les capacités pour coller au large éventail des postes.

C’est un sport très complet physiquement, et aussi extrêmement tactique. En foot américain, en effet, on a besoin de tous les gabarits. Le flag, lui, permet d’avoir de la mixité et correspond à un autre type de profil ; il n’y a pas de contact, c’est complémentaire. Et le « cheer » est féminin dans un premier temps mais il attire aussi de plus en plus de garçons, c’est une discipline vraiment liée au spectacle, à la représentation. Sur cette partie, on a une croissance très importante.

Au sein de la Fédération, ces trois disciplines permettent d’avoir un spectre très large sur tous les profils physiques et permet de répondre aux attentes du plus grand nombre.

L’enjeu principal pour permettre la croissance n’est-il pas financier avant tout ?

En effet, pour toute organisation, l’argent est la clé. On assiste depuis quelques années maintenant à une transformation du sport, qui devient de moins en moins public et de plus en plus privé. Il faut que l’on s’organise, que l’on ait les capacités à trouver les fonds pour développer, pour avoir des encadrants et les rémunérer, pour payer le matériel, les déplacements, la structure.

Les montants ne sont pas les mêmes selon les fédérations, mais oui tout le monde a besoin d’argent pour fonctionner.

« Plus on sera nombreux, plus on sera attractif. Et plus on aura de licenciés, plus on aura d’argent »

Alors que le running cartonne, comme les sports olympiques qui ont marché à Paris ou le foot, comment pensez-vous pouvoir attirer plus de licenciés ?

C’est là tout notre défi. Plus on sera nombreux, plus on sera attractif. Et plus on aura de licenciés, plus on aura d’argent. Ce qui veut dire plus de joueurs, plus d’équipes. Pour cela, il faut valoriser la première division masculine, qui se structure depuis trois ans, de manière à en faire une compétition attractive, aussi bien pour les médias que les partenaires privés.

Encore une fois, le flag doit nous aider, car c’est une discipline facile à mettre en œuvre, mixte et qui sera olympique en 2028.

Jusqu’ici, seuls quelques rencontres de D1 française étaient visibles sur la page Youtube de la FFFA, suivie par 7 500 abonnés. Est-ce suffisant ?

C’est un véritable enjeu. On va créer une plateforme dédiée à la Fédération française et en particulier à la D1, nous allons également retransmettre progressivement tous les matches et les phases finales, avec un producteur. On se structure, les clubs font un gros effort mais tout monde a bien conscience que pour exister, il faut être visible, il faut avoir des images de qualités. On va monter crescendo et on espère que, d’ici trois ans, l’ensemble du championnat sera produit et diffusé de façon très qualitative.

Benoît GILLES