CIC Mont-Ventoux : l’organisateur inquiet mais confiant pour 2025

Photo J.Startt / Agence Zoom

Sur ses réseaux sociaux, le Vauclusien Nicolas Garcera alerte sur la perte de deux partenaires privés pour sa course, CIC Mont-Ventoux. Malgré un trou de 50 000 euros dans le budget, il organisera la 6e édition le 17 juin prochain.

Depuis 2019, il aura fallu une montagne de courage et un torrent d’abnégation à Nicolas Garcera pour mettre sur pied puis maintenir sa course professionnelle au calendrier, tentant même l’aventure d’une version féminine en 2022. Si l’édition 2024 a été sacrifiée sur l’autel de la flamme olympique (par manque de forces de l’ordre), le CIC Mont-Ventoux pour hommes aura bien lieu en 2025.

Et ce, en dépit d’un nouveau coup dur financier. Parfaitement conscient de l’équilibre précaire de l’économie du cycliste, le Vauclusien a enregistré récemment le retrait de deux de ses partenaires privés, alors que son budget était clos et constitué pour accueillir dix-huit équipes à l’occasion de la 6e édition, le 17 juin prochain. Un troisième sponsor a, lui, été contraint de réduire de 30% son financement.

Nicolas Garcera n’en tire aucune amertume, comme il l’a expliqué sur les réseaux sociaux : « Nous les remercions pour les éditions précédentes et leur souhaitons un futur serein et prospère, car n’oublions pas que derrière ces difficultés, il y a des salariés et leurs familles qui doivent être la priorité absolue de ces entreprises, et leur trésorerie doit être routée vers eux, pas vers nous Â».

Les limites du modèle économique d’une course cycliste

Ces défections causent un trou de 50 000 euros dans un budget approchant les 250 000. Rien de rédhibitoire, même si « c’est toujours compliqué de trouver une telle somme Â», remarque Nicolas Garcera.

Mais dans un sport par nature gratuit pour le public, le modèle économique est bancal puisque l’organisation d’une course, professionnelle et télévisée qui plus est, coûte cher. Hébergement des équipes, sécurité en tout genre, divers prestataires… C’est ainsi que la banque CIC (également partenaire officiel de la Fédération française de cyclisme) était devenue sport titre en 2023.

« C’est un véritable casse-tête pour nous de mettre en place ce fabuleux spectacle Â»

Dans le cas de cette classique d’un jour sur les pentes du Géant de Provence, l’arrivée au sommet prive l’organisateur des ressources inhérentes au tarif qu’il pourrait espérer demander à une ville-arrivée… « C’est un véritable casse-tête pour nous de mettre en place ce fabuleux spectacle Â», explique encore Nicolas Garcera.

Loin de vouloir faire pleurer dans les chaumières ou d’employer une quelconque stratégie, ce dernier a voulu jouer « la transparence Â». « Il faut faire savoir ce qu’il en est. Je ne lance pas un appel aux dons aux particuliers, tient-il à préciser pour couper court à certaines extrapolations. Mais il reste encore six mois d’ici la date prévue, alors si ça peut attirer des entreprises… Â»

Nicolas Garcera, ici en 2018 le jour de l’annonce de la création d’une classique sur les pentes du Ventoux. Photo B.G.

Déjà trois contacts en deux jours sur Linkedin

La course appartient au deuxième échelon mondial (ProSeries) et rapporte beaucoup de points UCI aux meilleurs coureurs classés. Si on ajoute la perspective de pouvoir ajouter le Ventoux à son palmarès, à un mois du passage du Tour de France (le 22 juillet), le CIC Mont-Ventoux a tout pour plaire et attirer. Son palmarès confirme que seuls les cyclistes de classe mondiale peuvent l’emporter : Jesus Herrada (2019), Aleksandr Vlasov (2020), Miguel Angel Lopez (2021), Ruben Guerreiro (2022) et Lenny Martinez (2023).

Plus que jamais « motivé Â», l’organisateur Nicolas Garcera est donc à la recherche de partenaires nouveaux. Et grâce à la puissance d’un réseau professionnel tel que Linkedin, il a déjà eu trois contacts avancés.

Il ne verse pas dans le catastrophisme et ne se veut pas alarmiste. « L’épreuve n’est pas en danger de mort. Elle aura lieu en 2025 et elle sera télévisée ! Â», martèle-il. Simplement, en fin connaisseur, Nicolas Garcera reste pleinement « confiant et mobilisé Â» en l’avenir du CIC Mont-Ventoux. Pour « continuer à faire rêver les enfants et leur donner envie de faire du vélo Â».

Benoît GILLES