En 2024, il y a eu le Belem, la flamme olympique et Yassine

Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Originaire de La Rose (13e arr.), le jeune Marseillais Yassine Nassah a été l’un des animateurs de la traversée de la Méditerranée acheminant la flamme olympique à bord du Belem, au printemps dernier. Il revient sur cette aventure hors du commun, permise par la Caisse d’Épargne Cepac, qui l’accompagne toujours.

Il avait eu la chance et l’honneur de compter parmi les tout premiers Éclaireurs. Souvenez-vous, c’est le surnom donné aux quelque 10 000 personnes triées sur le volet pour participer au relais de la flamme olympique au cours de l’année 2024, précédant les JO de Paris, cet été.

Éclaireur donc, mais aussi éclairant. Lumineux. Fort d’une personnalité solaire, affable et attachant, le Marseillais Yassine Nassah avait été sélectionné par la Caisse d’Épargne Cepac pour être l’un des quinze jeunes venus de toute la France pour effectuer la traversée de la Méditerranée afin d’acheminer le feu sacré entre Athènes et Marseille.

Bagout, curiosité, tchatche et gentillesse

Douze jours en mer, et pas un de plus, car il fallait à tout prix arriver le 8 mai dans le Vieux-Port à bord du Belem, le célèbre trois-mâts datant de 1896 dont la Caisse d’Épargne est le mécène historique.

Et comme il l’avait été durant le stage de sélection au large de La Ciotat en octobre 2023 (que nous avions eu l’opportunité de partager), Yassine s’est illustré par sa bonhomie, son bagout, sa curiosité infinie. Mais aussi avant tout par sa gentillesse, sa tchatche et son activité à bord du plus vieux voilier français naviguant.

« Sur le Belem, comme dans la vie, je vis les moments à 100% Â»

Le 27 avril dernier, la flamme quittait le territoire grec, portée par Tony Estanguet. Qui était sur toutes les images, tenant la petite lanterne en compagnie du patron du comité d’organisation de Paris 2024 ? Yassine, pardi ! « C’était naturel, s’excuse presque celui qui a grandi à La Rose (13e arrondissement). Sur le Belem, comme dans la vie, je vis les moments à 100%. Â»

Avec ses cheveux longs bouclés, son bouc et sa petite moustache, le jeune homme de 20 ans a rapidement retrouvé son statut officieux de mascotte auprès de l’équipage.

Le boute-en-train. Celui qui vous demandera vingt fois par jour « Comment ça va ? Â» et laissera traîner son regard attentif sur tout ce qui l’entoure. « Tenir la barre, c’est fantastique. Mon esprit se libère, je ressens un puissant sentiment de liberté. J’ai toujours aimé l’aventure et découvrir de nouvelles personnes Â», nous avait-il confié à bord, en octobre 2023.

Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Yassine Nassah était alors en BTS Comptabilité et gestion au lycée Artaud (13e arr.) et préparait son BNSSA à la piscine des Micocouliers. Débordant d’énergie, les tours de quart, faire et défaire les nÅ“uds, lover les cargues ou encore être de veille sur le gaillard ne l’effrayaient pas. Pas plus que dormir dans d’inconfortables bannettes de 60 centimètres de large. Lui voulait plus que tout vivre l’aventure.

« Je suis dans une phase où je ne sais pas trop quoi faire, disait-il à ce moment-là. Mais par-dessus tout, j’ai envie de découvrir de nouvelles choses. Et je trouve que la mer, c’est un univers qui pourrait me plaire. C’est une expérience de fou à vivre. Â»

« L’ambianceur » jouant des musiques de Jul pendant la traversée

Si la flamme olympique était bien la star à bord du Belem au printemps dernier, Yassine Nassah a aussi joué les ambianceurs. Un soir, il empruntera l’accordéon d’un matelot, pour essayer de faire sortir quelques sons, en pleine mer, bercé par le coucher de soleil et cet instantané aux allures de carte postale. « Je n’aurais jamais pensé faire cela dans toute ma vie. Cette scène est significative parce que c’étaient les meilleurs moments passés à bord. Le matelot a joué de son accordéon, on était en totale admiration, tout le monde souriait. Je me souviens que j’étais un peu en retrait, juste pour admirer la scène. C’était fou. Â»

Ce n’est pas tout : « Pendant tout le trajet, je mettais des musiques de Jul Â», rigole-t-il, d’autant plus amusé que c’est le rappeur marseillais qui a allumé le chaudron sous les yeux du monde entier le 8 mai dernier, sur le Vieux-Port. « Même nous, on n’était pas au courant, explique-t-il. Quand on l’a vu, au dernier moment, on était tous fous, on a fait trembler le pont du Belem ! Â»

Le 8 mai 2024, le Belem entre dans le Vieux-Port de Marseille avec la flamme olympique à bord. Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Le Marseillais gardera « Ã  vie Â» les images de ce Vieux-Port plein à craquer (230 000 personnes). « On a admiré, simplement, décrit-il, alors que Florent Manaudou venait de les rejoindre pour être le premier Éclaireur sur le sol français. On avait les frissons. On repense aussi au trajet qu’on avait fait pour arriver là ; Athènes, le canal de Corinthe, les eaux internationales, la Corse… Â»

Et puis, dans cette foule compacte et festive, après le passage de la Patrouille de France, Yassine Nassah a cherché « pendant dix minutes Â» deux personnes en particulier. Sa mère Samira et sa sÅ“ur. « J’ai fondu en larmes », jure-t-il, au moment de croiser enfin le regard fier de sa mère, originaire de Skikda, en Algérie. Il en perdra sa voix, ce mercredi 8 mai.

« Cette expérience m’a fait grandir. Depuis, je garde le sourire et j’essaie d’être bienveillant avec tout le monde Â»

« Cette expérience m’a fait grandir. Depuis, je garde le sourire et j’essaie d’être bienveillant avec tout le monde. Dans ce groupe de jeunes Éclaireurs, on a tous eu une vie un peu compliquée. Ça m’a redonné l’importance d’être bienveillant avec autrui. J’ai aussi réalisé que rien n’est impossible ; il suffit juste de persévérer Â», note-t-il avec philosophie.

Toujours animé par l’envie de « dépasser (s)es limites Â», « d’apprendre un nouveau truc Â», Yassine Nassah reste profondément attiré par le besoin de « réaliser d’autres projets Â».

Il s’est donc inscrit dans une formation de sauveteur et nageur, tout en poursuivant son BTS Comptabilité… « Il sait qu’il ne voudra pas faire ce métier, remarque Émilie Spagnolo, directrice de la communication à la Caisse d’Épargne Cepac. Mais il a la maturité à son âge et le sens des responsabilités de dire ‘Je vais quand même aller jusqu’au bout pour passer mon diplôme’, alors que beaucoup auraient abandonné. Â»

Yassine Nassah, ici à la droite de Tony Estanguet au départ de la traversée de la flamme olympique à Olympie, en avril 2024. Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

La Cepac continue de le soutenir « sur du temps long »

Passée la « petite dépression Â» post-Belem 2024, les quinze jeunes Éclaireurs sélectionnés par les Caisses d’Épargne n’ont pas été lâchés dans la nature. À l’image de Christine Fabresse pour la Cepac, tous les président(e)s régionaux du groupe bancaire se sont mobilisés pour continuer à les accompagner.

Ainsi, Yassine Nassah a pu effectuer ces cinq semaines de stage dans le service Comptabilité de la banque marseillaise. Et devinez quoi ? « Ã‡a a été le chouchou, sourit Émilie Spagnolo. Il a été hyper assidu. On sent que c’est un jeune qui a envie, il veut avancer. Mais il manque de confiance. Donc on est là aussi pour lui donner confiance en lui. Â»

Le temps de finir son BTS, il bénéficiera aussi en interne d’un coaching « sur des besoins complètement divers Â» (conseils, démarches, formations, etc.), afin de progresser professionnellement. « On va vraiment s’adapter pour lui ouvrir toutes les portes possibles dans le réseau de la Caisse d’Épargne. On va le faire sur du temps long, c’est-à-dire que s’il a besoin de nous pendant trois ou cinq ans, on sera là Â», ajoute Émilie Spagnolo.

Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

Les grands frères en juillet prochain pour une autre aventure à bord du Belem

Sans voir si loin, Yassine Nassah n’en a pas encore fini avec son histoire d’amour avec le Belem. Nous sommes en mesure de révéler que le Marseillais va repartir pour un nouveau périple à bord de ce voilier de 58 mètres, classé monument historique depuis 1984.

Cette fois, le cadre sera bien différent de Marseille et de la Méditerranée : il embarquera en juillet 2025 pour dix jours à la découverte des mers du Nord, de Dunkerque en Écosse.

« Il fallait que Yassine soit un peu le grand frère du groupe, qu’il y ait cette continuité. Notre idée est qu’il puisse transmettre à d’autres jeunes tout ce qu’il a vécu sur le Belem lors de l’aventure olympique », confirme Émilie Spagnolo. Bien évidemment, l’intéressé a accepté, même si sa première réponse fut tellement à son image : « Je ne suis personne pour être le mentor du groupe Â».

Ce que la Caisse d’Épargne Cepac s’empresse de corriger : « Yassine sera le trait d’union entre l’aventure JO et ce qu’on continue à faire avec le Belem pour des jeunes qui ont des vies un peu cabossées ». En 2025, l’histoire intime entre Yassine Nassah et le Belem va donc se poursuivre. Même sans la flamme olympique.

Benoît GILLES

L’odysée des jeunes Éclaireurs, immortalisée dans un court métrage de 14 minutes disponible jusqu’au 31 décembre sur la plateforme France TV.